:: Venise :: Dorsodouro
La Goule, la Sorcière et la Bosniaque [Lize/Dietya]
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Galeswinthe
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citation de votre choix : "Car les théraphim ont des paroles de néant, Les devins prophétisent des faussetés, Les songes mentent et consolent par la vanité"
pseudo : Galeswinthe
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H̷̹̀u̷̝͗m̷͓͘ä̷̬ǐ̷̩n̷̯͛ |
Physique Commun |
Magus |
Circuits Magiques Exceptionnels |
Maudite |
Créature Naturelle |
Thaumaturge |
Sorcellerie |
Primal Sentience |
Mystère Traditionnel |
Thaumaturgie Traditionnelle |
Suceur de Sang |
Sang Impie |
Terre |
Reality Marble: Withering Maze of the Mind |
feat, crédits : OC @Rinngososaku
pronoms : ////
Tw : Non Spécifié
Tier : Tier III
description : Etre brouillant les frontières entre l’humain et l’inhumain. Esclave du démon tapis dans la Forêt Noire. Sorcière à l’étrange incarnation. Galeswinthe attend patiemment l’aube de son émancipation.
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Galeswinthe
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Galeswinthe.
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Les créatures qui vivent aujourd’hui de l’autre côté du monde ont-elles connu ces maux ? L’allemande avait entendu les histoires contées par les lycaons. Des légendes de mort et d’infamie, des récits dans lesquels seul le déclin anime les mots. Autrefois, les meutes étaient nombreuses, se répartissant sur une grande partie de ce qui est aujourd’hui l’Europe. Elles étaient puissantes, craintes autant par les hommes que par les créatures peuplant le monde magique. Chaque mention de leur nom faisait trembler les villages. Leurs cris résonnaient dans l’horizon et semblaient appeler les dieux eux-mêmes à les rejoindre. Leurs chasses convoquaient les esprits de la rage, des démons qui se perdaient dans les reflets sélénites de leurs crocs. Ils étaient rapides, forts, magnifiques. De vraies forces de la nature. A leur tête, il y avait un carnassier dont le pelage se distinguait de celui des autres. Son étoffe était semblable aux reflets de mille talismans, des ornements perdus à jamais dans les tréfonds du Rhin. Ils appelaient la convoitise et toisaient le monde de l’or qui magnifiait leur incarnation. Des chimères de l’impossible. Des êtres sublimes ayant disparu dans la dégénérescence du monde.
Même si Venise n’était pas un modèle d’urbanisme, pas de grandes tours aux jointures de ferraille, la seule présence des hommes lui conférait une aura néfaste. Galeswinthe avait hâte de trouver un endroit aux leylines pures dans ce dédale de misère. Il faudrait certes faire attention à ne pas empiéter sur les territoires appartenant aux quatre familles du Conseil, mais une fois cela fait il lui serait beaucoup plus aisé de se mouvoir dans la cité. Cela a déjà été dit mais, une sorcière sans territoire est une sorcière qui se précipite vers la mort. Jamais elle n’aurait quitté la forêt noire de son plein gré. C’était une nécessité.
Alors que la nuit ne lui offrait rien de plus qu’une lente agonie, elle senti quelque chose percer la pénombre. C’était étrange, familier et désordonné. Le genre de chose qui aliène jusqu’aux souches rêches de nos sens. Les silhouettes de la folie se reflétaient dans l’horizon, essayant de guider Galeswinthe vers les sources de la vie. Que diable arrivait-il ? Elle accéléra le pas, tentant de les rattraper. Elles murmuraient tant de choses, appartenant aux esprits d’une multiplicité. Des ressentis si différents et se rejoignant pourtant tous dans les abysses du délire. Elle voulait les entendre, comprendre ce qu’ils avaient à lui dire. Sentir leur dialecte interdit injecter ses veines des mots de la renaissance. Elle courrait à présent, ignorant ses muscles en lambeaux et son coeur en charpie. On aurait dit un addict cherchant sa dose, mais la réalité était plus sordide : une créature naturelle s’accrochant à la vie. Voilà ce qu’elle était. Puis, soudain, son corps heurta quelque chose. Une masse de chair vêtue d’un costume noir et blanc. C’était un colosse, un être semblable aux homoncules d’obsidienne qu’elle avait aperçu lors de son arrivée.
« Carte d’identité mademoiselle. »
… étrange. De quoi pouvait-il bien parler ? Ses lèvres de feu avaient pourtant bien prononcé des mots mais elle n’en comprenait pas le sens. Individuellement, leur définition était claire. Mais, ensembles, ils faisaient référence à un concept qui lui échappait.
« C’est quoi ton âge. »
Visiblement agacé par le silence de l’allemande, l’homoncule d’ébène avait adopté un ton plus ferme. Pourquoi lui barrait-il le passage ? Pourquoi son âge avait-il de l’importance ? Elle pouvait sentir la folie émaner de la porte qu’il semblait garder. Devait-il protéger une sorte de rituel dans lequel seuls les mages les plus expérimentés étaient conviés ? Les coutumes vénitiennes étaient décidément bien étranges.
« Environ cinq siècles. »
L’homme éclata de rire, sa voix de baryton éclipsant les sons provenant du rituel. Qu’avait-elle bien pu dire ? Trouvait-il que cinq siècles était un âge dérisoire ? Pourtant, peu de mages avaient atteint une forme d’immortalité. La longévité était d’ailleurs la source de nombreuses recherches menées par les incapables de la Tour de l’Horloge. Galeswinthe devait être dans le haut du panier des vieux mages, si on pouvait toujours la ranger dans cette catégorie. Alors pourquoi riait-il aux éclats ?
« T’es une rigolote toi hein ? »
La sorcière plissa légèrement les yeux.
« …Pas vraiment non. »
Il y eu un silence de mort entre les deux énergumènes. Du genre qui débouche sur un massacre. Mais, brisant la tension d’un simple pas de côté, l’homoncule de charbon lui fit signe de passer. Pas de bataille, pas de duel, juste un geste simple accompagné d’un :
« Allez entre, amuse toi bien. »
D’abord décontenancée, elle saisit finalement l’occasion et s’engouffra dans la porte aux dorures ferreuses. Elle garda néanmoins le contact visuel avec l’homoncule alors que le bruit des basses s’intensifiait dans son dos. Elle ne comprenait vraiment pas ce qui venait de se passer.
Bientôt, c’est une véritable fracture sonore qui fit vrombir ses tympans. Le tempo était effréné, saccadé et frénétique. Des voix aux dialectes incompréhensibles chantaient par dessus, tentant de rattraper le rythme mais s’effaçant dans les tremblements du son. Soluble, la folie semblait s’être dissoute dans un bain de déraison. Les corps s’emmêlaient dans cet antre du vice, exaltés par la musique. Ils perdaient leur esprit, leur être, et adoraient ça.
Ce chaos rappelait à Galeswinthe les rituels de ses sœurs, l’héritage d’une sorcellerie maintenant oubliée. On aurait dit les transes des bacchanales d’autrefois, où les corps, soumis aux désirs de la liqueur, s’écorchaient dans la démesure. Des cérémonies dans lesquelles seule l’extase comptait vraiment. Que cherchaient-ils à faire dans ce temple de folie ? Souhaitaient-ils communiquer avec les esprits de la nature ?
S’imprégnant de la frénésie ambiante, des têtes qui s’acharnaient dans l’air, des baisers qui s’échangeaient, des yeux qui se révulsaient, Galeswinthe se sentait en vie. Elle comprenait le langage de la folie, tout était limpide pour elle. Les murmures n’étaient plus, les manifestations du monde hurlaient à présent. Elles criaient à la sorcière de chanter, de transcender sa condition, de fondre sa voie dans la musique et de créer de merveilleuses illusion. Alors, fermant les yeux et entrouvrant l’antre de ses lèvres, Galeswinthe laissa échapper une note stridente et mélodieuse. Une voyelle tenace et magnifique. Et même si les corps alentours dévisageaient cette folle qui ruinait le moment, l’atmosphère commença à changer. La réalité se laissait charmer par la sorcellerie, par cet art jugé archaïque. Elle puisait dans des forces nouvelles, étrangères à sa Germanie natale. Le sol semblait se fondre en un magma de rats et de viscères alors que les câbles des enceintes se changeaient en vipères. Ils étaient tous trop drogués pour s’en rendre compte mais le savoir des Walpurgis se répandait sur les terres italiennes. Néanmoins, Galeswinthe s’arrêta nette, mettant un terme à la métamorphose qui était en train de prendre place. Elle se sentait mise à nue, l’âme espionnées par les muses de la rétribution.
Deux yeux spiralés la fixaient, scrutant le lettrage d’un nom n’appartenant plus à notre époque.
Dietya
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Dietya
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Samhain
Feat Galeswinthe & Lize
La musique était lourde. Puissante, violente, elle faisait vibrer le corps des mortels au rythme endiablé de l'abandon. Autrefois des orgies séculaires au caractère divin, des fêtes au rythme des tambours, des guerres sanglantes. L'important n'était pas dans le geste mais dans l'instinct, le rapprochement des corps, cette envie purement animale et prédatrice de sentir sa sueur contre celle d'un autre, à mi chemin entre extase et sauvagerie.
L'être humain n'était fait que d'excuses, cherchant raison pour s'achever par le contact de l'autre, se rassurer. Cet être de chair et d'esprit qui pourtant se pensait au dessus de la condition animale, ayant revêtit habit et s'étant armé de morale, de justice pour s'extirper de sa condition, de la boue, la fange dans laquelle les autres êtres vivants de ce monde se roulent.
Et pourtant, dans ces moments il n'était rien d'autre que bête, l'alcool, la drogue, la stimulation excessive des sens, tout cela n'était pas bien différent des millénaires passés. Oui, l'homme ne cherchait au final qu'une excuse, des couches perpétuelles de conditionnement sociétal pour se croire différent. Et tout cela pourquoi ? Pour se coller à l'autre en tout impunité.
Dans ce temple ne répondant à aucun Dieux elle dansait. De longs cheveux roux, lâchés, des yeux d'or relevés d'un khôl profond, un pantalon foncé remontant à la taille, un chemisier décolleté à la blancheur pure et des talons vertigineux. Déjà grande, elle toisait de sa taille la plupart des clients et pourtant elle n'en avait cure.
Elle ne voulait que ressentir les basses au fond de son corps, se sentir vibrer sans prendre conscience du lendemain, profiter de l'énergie du lieu. Au final, tout cela n'était pas si différent d'un Samhain entre soeurs. Si autrefois les tambours et le sacrifice rituel remplaçait la musique lourde et les cris du barman essayant de se faire entendre, l'extase n'en était pas moins similaire. La ferveur des croyants envers ce dieu miniature aux platines similaire aux prêtresses d'antan...
Un sourire tordu passa brièvement sur son visage.
Oui, les humains avaient beau croire réinventer leur société, au final il n'étaient rien d'autre que des esclaves de leurs propre nature animale, rien de tout cela n'avait changé. Rien de tout cela ne changerait.
Le désir de se sentir abandonné, la puissance de ne plus rien contrôler, relâcher pour une fois toute cette colère, tout cet instinct refusé quotidiennement au nom de la civilisation n'était rien d'autre que le résultat naturel d'autant de contrôle sur soi.
Glissant à travers les clients tel un serpent, la sorcière arriva devant le barman, lui attrapant avec douceur l'avant bras avant de lui murmurer de douces promesses à l'oreille. Ce dernier, perturbé un instant s'exécuta, lui donnant un verre dans lequel un liquide coloré et fluorescent dansait. Elle le prit, lui glissant de sa main manucurée de noir quelques billets, caressant son bras au passage avant de lui adresser un clin d'oeil. Il était mignon, très mignon, peut être suffirait-il pour la nuit. Ses bras étaient recouverts de tatouages, une barbe entretenue, les cheveux en arrière.
Il sourit à la slave et lui rendit son geste avant de se retourner vers d'autres clients non sans garder un oeil sur elle. Elle venait de planter la graine, maintenant il ne resterait plus qu'à aller la cueillir plus tard...
Elle soupira, contente d'elle même et se reposa contre un des piliers de la boîte de nuit, sirotant doucement sa boisson. Sucrée pour cacher l'alcool, floral pour éveiller les sens. Et surtout probablement pleine de saloperies pour lui donner cette couleur.
Dietya balança sa tête en arrière, les yeux fermés, profitant de la sensation divine que l'alcool qui circulait dans son corps lui procurait. Elle souriait, laissant les vibrations des basses répercutées dans le pilier la traverser de part en part. C'était tout bonnement divin, la drogue, la boisson, la nonchalance, l'oubli le plus complet.
Soudainement, le monde se déchira.
Elle ouvrit les yeux alors qu'autour d'elle, les murs se changeaient en chair, le sol en une marre de rongeurs fous à lier et les câbles des enceintes et des lumières en vipères en proie à l'ire divine. Les pupilles de la slave se dilatèrent, un sourire s'étira sur ses joues alors qu'elle cherchait partout la cause d'un tel artifice. Les clients ne remarquaient pas ce soudain changement, ou plutôt, ceux qui le virent pensaient qu'il s'agissait d'un spectacle de lumière, un effet technique des plus réussis, les autres étaient déjà partis depuis trop longtemps pour se rendre compte d'une telle manipulation. Brève, l'apparition disparu aussi vite qu'elle était venue, fugace comme le rêve des serpents...
Elle reconnaissait là bien les agissements d'une seule personne. Mais que pouvait-elle bien faire ici ? Assurément elle n'aurait que faire d'un lieu si moderne et pourtant ?...
"Fais attention à notre... Soeur, veux-tu ?"
Les paroles de Zhadnya lui revirent en un instant, arrachant une moue désapprobatrice à la slave. Effectivement, elle lui avait demandé de garder un oeil sur cette vieillerie, sur cette oeuvre d'une époque passée. Elle était puissante, terriblement puissante, peut être était-elle même la sorcière la plus capable qu'elle n'ait jamais vu. Mais ici, elle était comme un enfant en cage, comme un animal de plus en plus acculé.
L'allemande ne connaissait rien du monde actuel, elle avait préservé son mystère et sa puissance au prix de sa capacité d'adaptation et sa connaissance de la société actuelle. Au final, son pouvoir s'était taillé au prix de tout le reste, au final...
Elle était impuissante.
Dietya se mit à rire toute seule à cette pensée, une créature capable de tant de ravages et pourtant elle n'était guère autre chose qu'un nouveau-né dans cette société moderne. Alors soit, elle écouterait sa mentor, elle s'occuperait de cette ancienne sénile, afin qu'elle lui montre le chemin, afin qu'elle se fasse pas exploser d'elle même, cela ferait une bien vilaine peinture n'est-ce pas ?
Au bout de plusieurs minutes elle repéra enfin une grande femme à l'air rachitique, de longs cheveux noirs ainsi qu'une expression entre l'incompréhension et l'irritation sur son visage, en effet ça ne pouvait être qu'elle ! Se glissant dans son dos avec une grâce féline, l'allemande se retourna pour faire face à une Dietya véritablement trop près, à quelques centimètres à peine de son visage, lui tenant un verre dans lequel un liquide fluorescent bien familier vibrait au rythme des basses.
"Une petite soif, Gale ?" Lui dit-elle, un grand sourire mutin au visage.
L'être humain n'était fait que d'excuses, cherchant raison pour s'achever par le contact de l'autre, se rassurer. Cet être de chair et d'esprit qui pourtant se pensait au dessus de la condition animale, ayant revêtit habit et s'étant armé de morale, de justice pour s'extirper de sa condition, de la boue, la fange dans laquelle les autres êtres vivants de ce monde se roulent.
Et pourtant, dans ces moments il n'était rien d'autre que bête, l'alcool, la drogue, la stimulation excessive des sens, tout cela n'était pas bien différent des millénaires passés. Oui, l'homme ne cherchait au final qu'une excuse, des couches perpétuelles de conditionnement sociétal pour se croire différent. Et tout cela pourquoi ? Pour se coller à l'autre en tout impunité.
Dans ce temple ne répondant à aucun Dieux elle dansait. De longs cheveux roux, lâchés, des yeux d'or relevés d'un khôl profond, un pantalon foncé remontant à la taille, un chemisier décolleté à la blancheur pure et des talons vertigineux. Déjà grande, elle toisait de sa taille la plupart des clients et pourtant elle n'en avait cure.
Elle ne voulait que ressentir les basses au fond de son corps, se sentir vibrer sans prendre conscience du lendemain, profiter de l'énergie du lieu. Au final, tout cela n'était pas si différent d'un Samhain entre soeurs. Si autrefois les tambours et le sacrifice rituel remplaçait la musique lourde et les cris du barman essayant de se faire entendre, l'extase n'en était pas moins similaire. La ferveur des croyants envers ce dieu miniature aux platines similaire aux prêtresses d'antan...
Un sourire tordu passa brièvement sur son visage.
Oui, les humains avaient beau croire réinventer leur société, au final il n'étaient rien d'autre que des esclaves de leurs propre nature animale, rien de tout cela n'avait changé. Rien de tout cela ne changerait.
Le désir de se sentir abandonné, la puissance de ne plus rien contrôler, relâcher pour une fois toute cette colère, tout cet instinct refusé quotidiennement au nom de la civilisation n'était rien d'autre que le résultat naturel d'autant de contrôle sur soi.
Glissant à travers les clients tel un serpent, la sorcière arriva devant le barman, lui attrapant avec douceur l'avant bras avant de lui murmurer de douces promesses à l'oreille. Ce dernier, perturbé un instant s'exécuta, lui donnant un verre dans lequel un liquide coloré et fluorescent dansait. Elle le prit, lui glissant de sa main manucurée de noir quelques billets, caressant son bras au passage avant de lui adresser un clin d'oeil. Il était mignon, très mignon, peut être suffirait-il pour la nuit. Ses bras étaient recouverts de tatouages, une barbe entretenue, les cheveux en arrière.
Il sourit à la slave et lui rendit son geste avant de se retourner vers d'autres clients non sans garder un oeil sur elle. Elle venait de planter la graine, maintenant il ne resterait plus qu'à aller la cueillir plus tard...
Elle soupira, contente d'elle même et se reposa contre un des piliers de la boîte de nuit, sirotant doucement sa boisson. Sucrée pour cacher l'alcool, floral pour éveiller les sens. Et surtout probablement pleine de saloperies pour lui donner cette couleur.
Dietya balança sa tête en arrière, les yeux fermés, profitant de la sensation divine que l'alcool qui circulait dans son corps lui procurait. Elle souriait, laissant les vibrations des basses répercutées dans le pilier la traverser de part en part. C'était tout bonnement divin, la drogue, la boisson, la nonchalance, l'oubli le plus complet.
Soudainement, le monde se déchira.
Elle ouvrit les yeux alors qu'autour d'elle, les murs se changeaient en chair, le sol en une marre de rongeurs fous à lier et les câbles des enceintes et des lumières en vipères en proie à l'ire divine. Les pupilles de la slave se dilatèrent, un sourire s'étira sur ses joues alors qu'elle cherchait partout la cause d'un tel artifice. Les clients ne remarquaient pas ce soudain changement, ou plutôt, ceux qui le virent pensaient qu'il s'agissait d'un spectacle de lumière, un effet technique des plus réussis, les autres étaient déjà partis depuis trop longtemps pour se rendre compte d'une telle manipulation. Brève, l'apparition disparu aussi vite qu'elle était venue, fugace comme le rêve des serpents...
Elle reconnaissait là bien les agissements d'une seule personne. Mais que pouvait-elle bien faire ici ? Assurément elle n'aurait que faire d'un lieu si moderne et pourtant ?...
"Fais attention à notre... Soeur, veux-tu ?"
Les paroles de Zhadnya lui revirent en un instant, arrachant une moue désapprobatrice à la slave. Effectivement, elle lui avait demandé de garder un oeil sur cette vieillerie, sur cette oeuvre d'une époque passée. Elle était puissante, terriblement puissante, peut être était-elle même la sorcière la plus capable qu'elle n'ait jamais vu. Mais ici, elle était comme un enfant en cage, comme un animal de plus en plus acculé.
L'allemande ne connaissait rien du monde actuel, elle avait préservé son mystère et sa puissance au prix de sa capacité d'adaptation et sa connaissance de la société actuelle. Au final, son pouvoir s'était taillé au prix de tout le reste, au final...
Elle était impuissante.
Dietya se mit à rire toute seule à cette pensée, une créature capable de tant de ravages et pourtant elle n'était guère autre chose qu'un nouveau-né dans cette société moderne. Alors soit, elle écouterait sa mentor, elle s'occuperait de cette ancienne sénile, afin qu'elle lui montre le chemin, afin qu'elle se fasse pas exploser d'elle même, cela ferait une bien vilaine peinture n'est-ce pas ?
Au bout de plusieurs minutes elle repéra enfin une grande femme à l'air rachitique, de longs cheveux noirs ainsi qu'une expression entre l'incompréhension et l'irritation sur son visage, en effet ça ne pouvait être qu'elle ! Se glissant dans son dos avec une grâce féline, l'allemande se retourna pour faire face à une Dietya véritablement trop près, à quelques centimètres à peine de son visage, lui tenant un verre dans lequel un liquide fluorescent bien familier vibrait au rythme des basses.
"Une petite soif, Gale ?" Lui dit-elle, un grand sourire mutin au visage.
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