De jour, Venise n’était pas une ville pour Trisha. Centre d'intérêt et de tourisme européen, les passants étaient un véritable mélange des cultures de cette partie du monde et d’ailleurs. Les rues paisibles et les canaux poétiques étaient le décor d’autant d’histoire d’un jour pour toutes ces âmes que le destin avait accompagné toute leur vie durant. Trisha ne méprisait pas les richesses d’autrui car si un humain se retrouvaient propriétaire de quoi vivre plusieurs vie, c’était par ses talents, son audaces et l’amour de Dieu, cependant elle ne pouvait nier qu’elle ne se sentait pas à l’aise à proximité d’une telle abondance.

Habitué à vivre de peu, au milieu de la lie de ce monde, habillé de vêtement sales et usés, les traits tirés par la fatigues et les blessures, le corps colorés par les coups et les épreuves, elle se distingué tellement de ce tableau que l’on ne lui accordait plus un regard. Tant mieux. Elle n’avait plus à incommoder les humains de sa présence si son existence ne leur parvenait même plus. Elle se contentait d'interagir avec eux lorsque la situation le demandait, lorsqu’elle devait remplir ses placards de plats instantanés, qu’elle allait dans la salle de sport aux murs jaunis qui lui servait de refuge et lors des rares occasions ou un agneau lui faisait l’honneur de remarquer sa présence.

Il n’y que si peu d’histoire que l’on peut compter à propos d’un personnage qui ne se laissait pas approcher par les êtres qu’elle voyait comme si supérieurs.

Pourtant Venise l’aidait petit à petit à s’ouvrir. Loin de ses figures paternelles déséquilibrées et de l’instabilité de la vie nomade qu’elle s’imposait entre les deux elle était telle un rubis étincelant et brut que l’on venait de placer dans un écrin qui ferait d’elle la plus belle des pierres. Elle n’avait qu’une Mission, protéger cette ville et aucune autre d’un mal mystérieux que ni l’Eglise, ni l’Association ne savait arrêter. Les ordres de son père étaient clairs, elle se devait de sauver les humains de Venise, de briller de mille feux et de prouver à la Sainte Eglise qui s’éloignait des voies du Seigneur que le chemin des justes méritait encore d’être arpenté.

Prête à accomplir cette mission pour le restant de ses jours, elle avait d’ores et déjà commencé à s’ouvrir aux habitants de la ville. Elle avait trouvé des âmes semblables comme Jacopo dans la salle de sport, elle avait rencontré un modèle de volonté avec Tatsumi, des âmes à défendre avec Lize et Galatea. Venise prenait chaque jour un peu plus une place importante dans son cœur débordant d’un amour aveugle pour l’humanité. Si telle était la parole de son père alors elle serait la gardienne de cette ville jusqu’à ce que sa Mission prenne fin et que les portes du Paradis ne s’ouvrent devant elle.

La voilà qui se trouvait alors proche de la Gare Santa Lucia en plein sestiere du Cannaregio en train d’observer les eaux intérieurs de la Lagune. Ces derniers jours avaient été compliqués pour Trisha, les mages et leurs héritiers, les parias de l’église, ses propres erreurs au milieu de la nuit… tout ça commençait à lui peser, tant sur le corps que sur l’âme. Son entrevue avec la Soeur Rumena ne s’était bien déroulée, elle n’avait même pas réussi à trouver repentance auprès d’une sœur de sa foi.

“Tu marcheras ainsi dans la voie des gens de bien, tu garderas les sentiers des justes.”

Assise contre le mur d’une maison en front marin, les jambes repliées contre le torse, certains membres couverts de bandage, symbole de ses combats victorieux ou pas, elle se murmurait à elle-même des proverbes rassurant de ses jeunes années.

Appelant à ses côtés la chaleur de l’Eden qu’elle avait quitté il y a si longtemps, qu’elle ne revenait qu’une fois sa Mission accomplie.

Le silence s'installait de plus en plus dans la Sérénissime alors que l'effluve de touristes et de travailleurs laissait place aux promenades nocturnes ainsi qu'au monde de la nuit. Dietya arpentait depuis plusieurs jours la ville maintenant, à la recherche de tout et de rien telle une hyène affamée. Elle pouvait ressentir la chaleur de la journée s'évaporer des pavés perpétuellement humides de Venise aux abords du Grand Canal.

Quel. Ennui.

Aux côtés de Zhadnya elle s'était habituée aux levers chaotiques sous des pluies de balles, aux tertres glorieux de la nature humaine, à la décadence de violence des zones de conflit de ce monde. Ici, il ne se passait rien, certes, la ville était chargée d'histoire ancienne et plurimillénaire, d'art à ne plus quoi savoir en faire et probablement de lignées magiques toutes plus anciennes les unes que les autres et se tirant dans le mou avec un flegme tout méditerranéen, sans compter les machinations de l'Eglise.

On se fait sacrément chier... Dit-elle platement dans sa langue natale.

Alors, à la place elle avait décidé de repérer les lieux, tâter le terrain, repérer qui pourrait se montrer être un indicateur, ou tout simplement une personne à faire tourner en bourrique pour ce soir.

Sa mère vaquait à ses propres occupations et bien que les deux femmes voyageaient la majeure partie du temps ensembles, elles n'étaient pas non plus liées par la hanche. Aussi, elle préférait le travail de reconnaissance plutôt qu'une énième soirée à l'écouter parler de leur soeur perdue.

Elle s'était donc intéressée de tout près au milieu des sans-abris locaux, de ceux qui voient tout et pourtant auxquels personne ne fait attention. D'expérience, elle savait que beaucoup d'entre eux se retrouvaient à faire l'expérience du surnaturel sans même le savoir ni être écouté. Parfois, le "fou" qui hurlait dans la rue à trois heures du matin, celui que tout le monde considérait comme un déchet se révélait n'être plus ni moins que la victime infortunée d'un magus.

Ce fut donc ainsi qu'elle se retrouva devant l'ancienne rouge et fluorescente d'une immense chaîne de restaurants de fast food présente absolument partout dans le monde. Enfin, presque partout. Dietya commanda deux menus chargés à bloc de nourriture et donna le change en liquide ce qu'elle avait l'habitude de faire depuis des années afin de ne pas être tracée.

I am the observer, a witness of liiiiiife hm hm...

Et la voilà arpentant de nouveau les rues à la recherche d'une personne à soudoyer, écouteurs vissés dans les oreilles alors que l'étrangère gambadait gaiement au milieu des pavés et des quelques personnes partant dîner, en soirée ou bien encore ailleurs, les bras chargés d'un gros sac kraft.

La slave arracha un morceau de burger d'un coup de dents carnassier, alternant avec quelques frites ici et là, c'était mou, peu savoureux et affreusement salé mais il y avait quelque chose de délectable dans le travail mal fait. Quelque chose de primaire. Elle était bien obligée de reconnaître la capacité phénoménale de cette chaîne à faire en sorte que tout ait le même goût banal et fade quelque soit le restaurant dans le monde.

Enfin, au détour d'une rue, s'approchant de la gare Santa Lucia, lieu de pérégrination de tous les rebus du monde, quelque chose attira son attention. Près de la Lagune, au niveau d'une maison faiblement éclairée par un vieux lampadaire était adossée une personne. Il émanait d'elle quelque chose d'étrange. Quelque chose de détonant mais aussi à sa place, comme un immeuble de verre faisant face à une bâtisse d'époque. Dietya ne savait trop que ressentir et fut piquée par l'envie d'activer ses yeux ne serait-ce qu'un instant pour voir en la jeune personne. Pourtant, elle réprima cette pulsion, non, il valait mieux la jouer plus fine que cela.

Enfin, elle s'approcha, démarche assurée, le bruit de ses chaussures claquant doucement contre les pavés afin d'annoncer sa venue. Elle continuait d'observer ce qui se définissait de plus en plus comme une jeune femme, provoquant un étonnement muet l'espace d'un court instant. En effet, il était rare de croiser des sans-abris féminines, encore plus dans ce genre de villes et surtout si jeunes.

Hey.

Dit-elle en levant la main dans sa direction une fois assez près.

Ma copine m'a laissé trop à manger en sortant de notre soirée et je savais pas quoi en faire... T'as faim ?

Elle s'était approchée doucement, un sourire aux lèvres alors qu'elle tendait d'une main la boîte cartonnée contenant un burger. Derrière elle se reflétait la lueur verdâtre et fluorescente d'un serpent enroulant la caducée d'une pharmacie fermée alors qu'elle fixait la clocharde de ses yeux d'or.

J'ai encore plein de trucs si tu veux, je préfère que ça aille à quelqu'un qui en a besoin. Y en a beeeaaaauuuucoup trop pour moi ! Ah, pardon... Euh... Italiano ? Oh... Mais tu es blessée ! Ca va ? Tu veux de l'aide ?

L'héritière du vautour avait décidé de jouer l'approche de la touriste voulant faire une bonne action avant d'aller se coucher. La jeune femme avait l'air sacrément amochée pour une quelconque raison. Bien, cela lui donnait un avantage certain, si elle s'était battue et n'avait nulle part ou aller alors elle devrait parler assez rapidement.

Et au pire, elle lui ferait voir quelque chose... De divertissant.

“Hey.”

Une voix venue d’ailleurs, comme les nombreuses âmes qui se retrouvaient au carrefour humain qu’était la Sérénissime. Une voix claire et pure, pleine de confiance en elle et d’un fragment d’empathie qui l’avait poussé à se tourner vers la rousse isolée dans un premier lieu. Trisha avait déjà été confrontée à la générosité des humains et chaque fois elle sentait son coeur se serrer. Dans aucune de ses vies elle n’oserait détourner le regard, éviter la rencontre ou pire encore refuser leurs dons emplis de bienveillance, mais jamais elle ne se sentait digne de l’attention qu’ils lui portaient. N’avaient-ils pas mieux à faire ? Des congénères à aider ? Probablement mais certaines âmes étaient ainsi, incapable de resister à l’envie de venir en aide à chaque vision de malheur qui passait sous leurs yeux emplis d’amour et pour les humains Trisha était l’épitome du malheur et plus encore.

Elle s’exprimait sans doute, cette jeune femme rousse à la tenue soignée et aux yeux envoutants, sans peur de faire face au rejet, à l’incompréhension ou à la violence. Trisha avait finit par lâcher prise lors de ces rencontres tout comme elle n’avait pas cherché à s’excuser de l’attention de Galatéa la dernière fois, car elle avait fini par trouver un sens à ces rencontres. Voyez vous, lorsque les mots s’échappaient des lèvres malicieuses de l’inconnue, Trisha ne voyait là qu’une douce intervention du Seigneur qui venait, à travers certains de ses agneaux, réconforter celle qui lui servait de lame et lui rappeler par la même occasion la valeur des vies qu’elle protégeait. Qu’ils étaient beaux, les humains, qu’ils étaient généreux d’ainsi franchir les barrières de l’inconnu pour une arme qui n’avait pas de nom pour eux.

“Merci.”

Un mot adressé à la foi au visage qui lui faisait face et à l’Amour bien plus grand qui se trouvait au-delà. Le seul œil visible de Trisha se perdit quelques instants dans les traits de l’étrangère à l’accent subtil si étrange, elle ne croyait pas avoir jamais entendu pareil chant, que leur monde était grand. Que le jardin était vaste.

“Non… Non… Ça va… C’est… Pas grand chose.”

L’italien de l'Écossaise était à couper au couteau, le peu d'interaction qu’elle avait avec le peuple sud-européen ne l’aidait pas à améliorer sa maîtrise de leur langue. Son vocabulaire, son accent, la justesse de ses phrases, quelques retranscriptions ne saurait faire honneur à l’horreur que chacun devait traverser pour la comprendre. Cependant cela n’avait jamais arrêté les plus déterminés des agneaux de percer le mur de la langue à grand coup d’insistance.

“Je parle Italien… Oui. Je n’ai pas besoin de… de ça…”

D’un faible mouvement de menton Trisha pointait le sac de papier recyclé qui laissait échapper l’inodorant fumet de la nourriture de restauration rapide. Une odeur qui lui était bien familière et qu’elle appréciait à sa juste valeur pendant que son ventre s’éveillait en sa présence. Oh il ne faisait que s’agiter, pas encore tiraillé par la souffrance du vide il pouvait encore attendre avant d’être traité d’un frugal repas.

“Je n’ai pas faim.”

Mensonge évident pour quiconque était habitué à vivre le ventre plein du vertueux cycle de trois repas par jour. Les traits de Trisha étaient tirés, émaciés, sa maigreur n’était peut être pas maladive d’autant que chaque parcelle de sa peau autre que son visage était couverte, mais elle ne pouvait cacher ses joues creusées. Quelle surprise la bienveillante passante aurait s’il elle ne faisait que retirer la veste qui lui servait de coupe vent ? Si elle exposait au monde son corps chimérique fait de muscles, d’os et du peu d’espace qui les séparait. Qu’il était loin le temps ou elle semblait bien portante et que son corps était un modèle de vertue, alimenté par les doux plats de sa mère et forgé par les sévères épreuves de son père. Elle savait qu’elle n’était pas plaisante à l’oeil pour les humains et c’est pourquoi elle les préservait du spectacle de sa chaire.

“Je connais d’autres qui… pourraient le vouloir. Pas loin. Sur les bords de la gare.”

Une méthode classique pour abuser de la bienveillance des agneaux, les guider, innocents, dans la gueule du loup et du nombre pour mieux les dépouiller. Trisha avait déjà vu de désespérés démunis avoir recours à ces tristes ressorts pour survivre, cependant elle avait probablement oublié ces scènes, enfermées à l’arrière de sa mémoire derrière le voile de perfection de l’Humanité. C’est pourquoi elle s’exprimait ainsi, sans arrière pensée ou tromperie. Sans même savoir que ses mots pourraient être interprétés de la sorte. Après tout elle était à leur service, pourquoi leur mentirait-elle ?

“Je peux leur emmener.”

L'ersatz d'humain se tenant devant la slave était véritablement misérable.

Une pensée caressa son esprit alors qu'elle se perdit pendant quelques instants dans les méandres de sa mémoire. Dietya se vit dans une situation bien trop similaire, assise contre les pierres sales et le contreplaqué douteux d'une église ravagée par la puanteur, la maladie, la souffrance. L'air se chargea dans son esprit de la singulière odeur ferreuse du sang.

Elle plissa légèrement des sourcils, ses lèvres se mouvant en une expression de sympathie.

Cette situation n'était que trop familière. Trop fraiche, à jamais gravée dans l'esprit à jamais changé d'une sorcière encore plus humaine qu'elle ne voudrait l'accepter. Le corps rachitique de la jeune femme, son œil légèrement vitreux, s'était-elle crevé l'autre lors d'un règlement de compte ? Un parent violent ? Ou autre chose ? Tout cela lui rappelait sa propre situation autrefois toute aussi peu reluisante.

"Tu sais..."

Elle se baissa doucement, arrivant au niveau de la sans-abris en souriant avec une tendresse toute maternelle alors que de sa main droite elle caressa sans la moindre crainte sa joue, remontant son menton du bout des doigts afin qu'elle puisse la regarder directement.

"Moi aussi j'ai vécu de la sorte. Je sais ce que c'est. Tu n'as pas besoin de mentir, je te l'offre sincèrement, il n'y a aucune entourloupe, je ne suis pas policière et je n'en parlerai à personne."

Elan de bonté ou manipulation ? Cela était difficile à dire. Elle même n'avait aucune idée de ce qu'elle avait à en retirer, mais pour la slave une chose était sûre;

Tout comme sa mère l'avait fait pour elle avant, elle ne laisserait pas la cruauté de l'homme marcher sur le monde naturel et cette femme, à l'instant même était visiblement elle aussi victime de cela. En quarante années d'existence, elle était déjà tombée sur toutes les raisons que pouvaient se donner les hommes pour justifier de leurs actes horribles. Peu importe qui pouvait être cette enfant, elle aussi n'était que le résultat de l'égoïsme.

Un profond dégoût naquit au sein de la slave.

Oui, elle n'était rien d'autre que cela, une pauvre fille seule et isolée, un déchet abandonné par des milliers d'années d'hubris.

"J'insiste, prend la nourriture."

Ce n'était plus une proposition, mais presque un ordre.

"Je n'ai pas besoin de tout cela, comme je te l'avais dit, j'en ai trop de toute façon, préfèrerais-tu que tout cela finisse à la poubelle ? Il n'y a personne ici à par toi et moi. Tu es trop jeune pour être née dans la rue, tes parents t'ont chassée ? Tu es tombée amoureuse d'un mauvais type ?"

Une idée naquis, et si elle en faisait quelque chose. Et si, comme sa mère avant elle, elle tendait la main vers une pauvre créature, une pauvre chose de peu afin d'en faire un véritable bijoux. L'idée était tentante.

Et, au pire.

Elle s'en débarrasserait au pire moment.

L'humaine ne démordait pas de sa généreuse proposition. Elle semblait étrangement familière avec les troubles des plus délaissés des agneaux et ses mots adressait chaque doute potentiel avec une assurance rayonnante. Après quelques secondes supplémentaires d'incertitudes, Trisha finit par plier face à l'insistance de sa généreuse bienfaitrice. Sa main s'approcha presque tremblante du burger avant de le décrocher doucement des doigts de la touriste. Précieusement, comme avec la plus fragile des soies, elle le conserva dans son papier industriel pour en profiter plus tard.

"Merci."

Plein d'humilité et de gratitude, ce simple mot serait son seul ambassadeur. Son oeil azur évitant péniblement le regard doré et le visage de l'inconnu. Pour une raison qui lui échappait, au fil des secondes la vue de cette femme lui était devenue douloureuse. D'abord un frisson, puis en l'espace de quelques phrases, quelques secondes, des picotements à l'arrière de son crane. La honte et l'incertitude étreignaient son cœur et cela se lisait probablement dans son langage corporel.

Elle avait eu le temps d'observer les traits de cette femme et dans sa bienveillance s'était cristallisé un miroir qui avait renvoyé à Trisha l'image d'un présent qui n'existerait jamais et soudainement la graine de l'envie et du péché commençait à germer. Ironie difforme et hypocrite que de voir dans l'autre les fautes de son propre esprit. Cependant Trisha n'était pas capable de comprendre la subtilité de sa propre psyché brisée et cet instant n'avait fait que naître le doute et la méfiance.

Ce n'était qu'un souffle, une brise sur une plaine de déférence bordant l'autel de l'humanité.

Mais un souffle suffisant pour éloigner Trisha de l'inconnue dans un silence morne, de peur de juger hâtivement une âme innocente.

Ainsi leur chemin se sont séparé dans un silence qui ne serait jamais brisé. Si l'inconnu lui avait montré un reflet du présent, ensemble elles auraient pu écrire un autre futur. Mais jamais ce futur ne serait écrit.