We made plans
and god laughed

Contexte

Alors que le Graal a été démantelé, d’étranges meurtres corrompent les canaux de la Sérénissime. Le Conseil de Venise, autorité suprême de la ville, doit faire face à cette situation alors qu’un mariage prévu entre deux familles du conseil devait mettre fin à plusieurs années de rivalité. L’Association des Mages et la Sainte Eglise ont dépêché leurs éléments afin de résoudre ce mystère; véritable menace pour le Secret de la Magie. Dans l’ombre, les Apôtres de la Mort se nourrissent du chaos. Vous aussi entendez l’appel des muses de la désolation et venez mettre en lumière les secrets qui stagnent dans les abysses de Venise.
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illustrations par Zhimin Gao et Aw anqi. Codage pâr Kylas (mikazuki) sur le support du blank theme par Kim. Contexte et concept de jeu inspirés des oeuvres TYPE-MOON et du Naruverse.
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Lady Zhadnya - Sęp Wiedźma z Yaga

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Lady Zhadnya
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Мать Жадина Яга
Lady Zhadnya Yaga

Âge : 250~300 ans
Taille : 194 cm

Classe : Magus
Tier du Personnage : Exceptionnel
Affiliation : Mer d'Estray, Sœurs de Yaga

Nationalité : Slave
Lieu de résidence : Pologne (?)

Alignement : Loyal Mauvais

Crédits avatar :
• Integra Hellsing - Hellsing
• Girlycard - Hellsing


Concept

"Wicked. To my very nails."


Une Sorcière de Yaga. L'une des Quarante-Et-Une Filles de la légendaire Baba Yaga, dont la matrice a été transmise au fil d'innombrables générations de filles et de mère en devenir.

En tant que Yaga, celle que l'on nomme "Lady" Zhadnya - un sobriquet par ailleurs loin d'être flatteur, puisqu'il signifie "avide" et "vorace" - est une femme particulière, étrangement impliquée dans les affaires du monde malgré la nature profondément isolationniste de sa tradition. Personne ne semble réellement connaître la raison derrière ses agissements - ni même d'où cette singulière obsession pourrait bien lui venir - mais tous s'accordent néanmoins sur le fait que la sorcière va-t-en-guerre mérite son titre : un oiseau de mauvais augure, semblant repaissant du destin tragique des hommes sans particulièrement s'en cacher.

Accompagnée d'une enfant accueillie sous son aile, voilà désormais la Zhadnya perchée sur les abords clapotant de Venise, avec le flegme et l'arrogance de deux siècles de vagabondage belliqueux sur les terres ensanglantées d'Europe. Aujourd'hui encore, la raison de sa venue est un mystère complet. Mais considérant le champ de désastres se dessinant habituellement dans son sillage, sa venue n'a rien de rassurant. Que pourrait bien vouloir cette sorcière à la si mauvaise réputation de la Sérénissime ? Et pourquoi maintenant ?

Elle seule pourrait peut-être consentir à répondre à vos questions. Mais faudrait-il encore que vous la trouviez.

Un bien étrange et malicieux vautour...

Psychologie

Violente

Cupide

Maniaque


Zhadnya est une femme férocement indépendante. Solitaire, libre comme l'air, elle ne se laisse dicter sa conduite par personne. Pas par les hommes, pas par les magi, pas par l'Église, pas par le sol. Pas même pas ses Sœurs, la congrégation de sorcières dont elle est issue et dont on attendrait qu'elle considère au moins les exigences. Mais même cela ne semble pas être suffisant faire fléchir ses décisions, et les convictions qui les motivent, que certaines ne manquent pas de qualifier de caprices.

Contrairement à ce que l'on raconte, Zhadnya est loin d'être une personne complètement irrespectueuse. Son respect n'existe seulement qu'en quantité limitée. Malgré les apparences, la sorcière éprouve un respect profond pour ses semblables et tient ses traditions en la plus haute estime. Elle accepte sans broncher les structures officielles magi, bien qu'elle ne manque jamais de les railler, et n'estime pas nécessaire d'en remettre en cause l'existence. Elle s'affranchit néanmoins de toute allégeance qui ne serait que susceptible de s'adresser à elle et n'hésite pas une seconde à emprunter les voies qu'elle estime justes et nécessaires en dépit des contestations qu'elles peuvent susciter.

Zhadnya est pourvue d'une confiance redoutable, arrogante et obstinée, que personne n'a à ce jour réussi à ébranler. À l'exception, peut-être, d'une personne, depuis longtemps disparue. Redoutable également, sa langue acérée, sournoise, assortie à son apparente suffisance et son dédain explicite pour une vaste frange de la société magique. Immensément fière de son héritage antique, Zhadnya manque rarement une occasion de souligner la supériorité de ses traditions réputées archaïques et dépassées face aux pratiques plus modernes, répondant au mépris par le mépris, provocant sans réserve quiconque ose la confronter directement, n'hésitant pas à se moquer ouvertement des fantaisies complaisantes de ceux qui viennent la confronter. La sorcière se sait crainte, inquiétante et puissante. Elle connaît les paroles qui s'échangent à son sujet et les murmures qui caressent les lèvres accompagnant son nom. Elle sait en jouer et elle y prend beaucoup de plaisir.

Crainte, inquiétante, puissante. Et brutale. Volatile, prompte à l'affrontement, et violente. Si la confiance qui nourrit ses convictions - ou est-ce l'inverse ? - ne fait aucun doute, son comportement est imprévisible et ses aspirations toujours inconnues. Peu peuvent se vanter d'en savoir assez pour deviner ses desseins et celles-là, malgré toutes leurs critiques, la laissent poursuivre son œuvre en mâchant leur frustration. La voie qu'elle a choisie est bien loin de la vie de réserve et d'isolement que connaissent d'ordinaire les siennes. Et lorsqu'on la voit agir, loin des forêts et des sanctuaires de ses semblables, se noyer avec jubilation dans les affaires du monde, il ne faut pas longtemps pour réaliser l'étendue de l'ambition de la femme qui se fait appeler "Lady" Zhadnya - une énième marque d'insolence envers la vanité des mages de la Tour, dont ceux assez susceptibles pour en prendre l'insulte sont rarement ceux capables d'y tenir tête. Car c'est bien d'ambition qu'il s'agit. Pas simplement d'amusement. Sans quoi l'histoire aurait déjà tourné court.

Que peut bien vouloir une femme aussi désagréable, uniquement capable de tordre et détruire autour d'elle ? Sa nature affranchie couplée à son ardeur à la tâche, si mystifiée soit-elle, fait ressortir chez elle quelque chose de comparable à de l'avarice. La sorcière ne cède rien à personne et prend ce qui lui plaît, où il lui plaît, l'arrache s'il le faut, sans pitié, sans même considération. Et lorsqu'elle donne, ce n'est jamais gratuitement. Cela ne manque évidemment pas de faire écho aux pratiques d'antan. Car Zhadnya reste très fidèles aux enseignements de ses traditions, brandissant rituels et connaissances oubliées comme autant d'outils et d'étendards à la face du monde. Et pour parvenir à ses fins, elle les applique méticuleusement, ne laissant rien au hasard, guidant d'une main sûre les événements dans la direction souhaitée, tissant lentement mais sûrement les fils du destin qu'elle, et nombre de femmes avant elle, ont tant œuvré pour faire fleurir.

Son temps touche à sa fin et elle le sait. Année après année, elle se sent changée, modelée. Mais, si indépendante soit-elle, elle ne s'y oppose pas. Elle accepte cette réalité, sans résister. Elle se soumet à l'inévitable, car elle sait que cela, comme elle, fait partie du cycle. Et sa personne n'y a pas d'importance.

À ses yeux, l'œuvre est la seule chose qui compte.

Famille

Les Filles de Yaga - ou Sœurs Yaga - sont un ensemble de quarante-et-une sorcières dispersées un peu partout en Europe, principalement dans les régions slaves, baltes et les Balkans, ainsi que certaines régions reculées de Sibérie et de Scandinavie.

Leurs origines remontent à l'Age des Dieux, à l'époque d'une sorcière dont le nom résonne encore familièrement dans l'imagination comme dans les cœurs de gens du monde moderne : la Baba Yaga. Les histoires sur la Baba Yaga sont nombreuses et farfelues, dépeignant une femme inquiétante et mystérieuse, l'image typique de la vieille sorcière, usant de pouvoirs terrifiants pour faire le bien comme le mal. Cette figure, très présente dans le folklore slave, est répandue dans toute l'Europe et trouve aussi un écho similaire dans les contes du monde entier.

Les légendes slaves racontent que la Baba Yaga avait quarante-et-une filles, et que toutes étaient très différentes. Selon les histoires, elles pouvaient parfois aider le héros, assister leur mère dans ses tâches, bonnes ou mauvaises, et même parfois s'opposer à elle. Elles n'étaient d'ailleurs pas toujours unies, mais restaient néanmoins indéniablement les filles de la vieille sorcière à une jambe. Les Filles de Yaga sont leurs héritières.

Aujourd'hui, la Baba Yaga a disparu, mais ses Filles parcourent encore les mythiques terres ancestrales à travers celles qui ont hérité de leurs chairs et de leurs secrets. Vivant dans des lieux reculés, usant de leurs sortilèges et de leurs potions et transmettant leurs connaissances de génération en génération depuis des millénaires, elles demeurent ignorées du vaste monde, recluses dans leurs sanctuaires où charmes et mystères sont tissés inlassablement. Leur nombre exact n'est pas connu et nombre d'entre-elles ne connaissent que très peu de leurs consœurs, ne se retrouvant qu'en de très rares occurrences et jamais au grand complet, mais elle sont et resteront quarante-et-une et toutes unies par cet héritage commun qui les lie à la figure de l'ancienne Baba.

Un nom qui, aujourd'hui encore, inspire autant la crainte que l'émerveillement dans les esprits du monde entier.
La tradition koldunique est, par nature, syncrétique, et de nombreux us tirés d'autres pratiques et cultures sont venus enrichir les secrets des sorciers slaves au cours des siècles, faisant de cette école l'une des plus riches, mais aussi des plus désuètes, pratiquées dans le Vieux Monde. Tous les kolduns ne se souviennent pas de la voie des écailles, moins encore la pratiquent aujourd'hui. Et celles qui le font savent faire discrètes leurs pâles imitations. Car des derniers magi encore dans le secret, seules quarante-et-une peuvent s'annoncer comme de véritables Yaga.

Яга Краина, la Frontière du Serpent, est la voie des Yaga. Ou du moins, c'est ainsi qu'elle est considérée. De nombreuses sorcières et sorciers peuvent se réclamer de Yaga Kraina. Les pratiques sont presque aussi anciennes que la thaumaturgie elle-même et leurs racines sont perdues dans l'âge des mythes, ancrées au plus profond de la terre. Un marché ancien, un pacte liant le koldun à son territoire, ce que les savants ont appelé le Genius Loci. La base de toute sorcellerie.

Terre. Cendres.
Sang. Eau.
Flammes. Souffle.
Mère, partage mon appel.

Perchée sur la frontière entre la vie et la mort, gardienne du passage dans le monde des secrets, la Baba Yaga représente bien des aspects ophidiens : la connaissance ; le secret ; la transformation ; la culture ; et bien d'autres. Les Yaga puisent dans les entrailles de la terre des mystères anciens et convolutés, invoquant d'anciennes puissances pour plier le monde à leurs desseins, s'en faire un allié, un compagnon dans lequel se fondre. Plantes, animaux, éléments, tous sont à l'écoute des sorcières, pourvu qu'une relation respectueuse et équitable soit établie. Un marché. Une malédiction.

Être une Yaga ne se décide pas. Le destin ne vient pas non plus frapper à sa porte. À l'instar de toute lignée de magi, afin que soient transmis les secrets d'une génération à une autre, le Sceau doit être transmis, et seul ce Sceau fait d'une Fille une authentique. Mais les anciennes voies sont peu conventionnelles et, pour ainsi, assez... archaïques. Le Sceau lui-même ne suffit pas.

La transmission est rituelle et il y a une raison à cela. Une raison pour laquelle il n'y a que quarante-et-une Filles. Chacune peut vivre des centaines d'années, mais il leur faut toutes un jour trouver uen femme à qui transmettre leur charge. Enseigner leur savoir. Montrer la voie. Trouver la bonne candidate est ardu. La formation peut durer des années, des décennies parfois.

Mais lorsque la fille est prête, sa mère convoque alors ses sœurs pour assister au rite. Une pratique barbare répondant de la manière la plus radicale aux besoins le plus élémentaire de la sorcellerie : le sacrifice. Sur un autel de pierre, au cœur d'un sanctuaire antique, la sorcière prononce les mots. Puis, sous le martèlement des incantations de ses semblables, elle offre elle-même sa propre chair. Elle extraie de son ventre la matrice de femme qu'elle reçut elle-même de sa propre prédécesseure, conservée au fil des générations depuis l'originelle : la chair de la chair de la Mère. Et dans un dernier acte, elle offre son sang et son destin dans les flammes, afin que la terre se nourrisse de son don pour insuffler une vie nouvelle à celle qui prend, dès cet instant, sa suite.

Une femme est morte. Une autre renaît. La Fille, elle, continue de vivre et, au travers d'elle, la volonté de la Baba Yaga.

Compétences

Thaumaturgie : Yaga Kraina
⚪⚪⚪
Formation Magique
⚫⚫⚪
Affinité Élémentaire x 4
⚫⚪⚪
Sorcery Trait : Old Mother
⚫⚪⚪
Tradition Mystique
⚫⚫⚫
Malédiction : Mother's Embrace
⚫⚫⚫
Créature Ancestrale
⚫⚫⚪
Entraînement Martial
⚫⚪⚪

Description

Thaumaturgie : Yaga Kraina
Yaga Kraina - la Terre des Yaga ou la Frontière du Serpent - est la thaumaturgie traditionnelle des Yaga. Extrêmement liée à la terre et au principe de territoire, elle considère ce dernier comme une entité propre avec qui la Yaga passe des marchés et qu'elle protège par extension. Par territoire, une Yaga n'entend pas parler que de la terre en elle-même, mais bien de l'ensemble de l'esprit du lieu, de son terrain aux vies naturelles ou surnaturelles que la terre abrite.

Une sorcellerie archaïque de cet acabit se fonde sur une relation symbiotique primale du pratiquant à son environnement. Les rituels sont complexes et paraissent grossiers, mais répondent à des besoins primordiaux aujourd'hui largement ignorés par les théories modernes. Cela les rend extrêmement stables, profonds et puissants, bien que souvent lents, car dépendant du cycle naturel, mais aussi obscurs et difficiles à discerner et à déchiffrer. Leur composante naturelle est telle que les sorts et charmes d'une sorcière peuvent très bien passer totalement inaperçus dans leur environnement naturel si le sort est convenablement exécuté. Et dans un environnement propice où les aspects de la tradition Yaga abondent - les quatre pierres angulaires sur lesquelles sont bâties leurs méthodes - l'ampleur de ces sortilèges s'en retrouve décuplée.

Cependant, de par la nature très ritualisée et primitive de ces traditions, ces dernières ne sont pas du tout adaptées à une pratique à la volée et comptent donc très peu de sortilèges à lancer sur l'instant. Leur force réside dans la variété d'objets, de potions et de malédictions, bonnes ou mauvaises, que ces traditions permettent de tisser et dont les secrets s'intriquent dans le monde, jusqu'à devenir lui ; ainsi que dans le lien privilégié que leurs pratiquantes partagent avec le monde naturel.

Les Yaga puisent la puissance de la Terre, et par le Feu offrent le Sang pour tisser le Destin. Lorsque ceux-ci abondent, le mystère occulte qui drape leur étrange nature s'étend comme un voile obscur.
Quatre Eléments

Terre, Eau, Feu, Air.

Quatre éléments primordiaux, blocs fondateurs de théories magiques immuables. Ne manque qu'un cinquième élément traditionnel pour atteindre la quintessence, l'Ether, et le cycle serait complet. Une tradition gravée dans les us magi depuis des millénaires. Une idéologie hermétique dont une Yaga n'a cure.

Dans les tréfonds des forêts pluvieuses et gelées, les noms et les formes qui grouillent entre les racines ancestrales parlent un autre langage. Un langage humide et ruisselant, aux relents âcres et tièdes, vivant. Les pratiques anciennes des sorcières de Yaga ne sont pas nommées archaïques pour rien, et leur approche des briques élémentaires de la discipline magique témoigne d'un temps où sa pratique revêtait des aspects bien plus inquiétants et primitifs. Une pratique encore vive chez les Yaga.

La Terre appelle le Territoire, lie la sorcière à lui, lui parle, l'éveille. En convoquant la Terre, la Yaga puise en elle, lui offre en retour, et installe, via ses rituels, une relation de symbiose avec le sol qu'elle foule. Elle se rend sensible à elle, et le territoire et ses habitants à elle en retour. Elle en devient une maîtresse, autant qu'un gardien.

Le liquide qui ruisselle et nourrit, l'aspect de l'Eau est convoqué par le Sang. Une offrande nourricière, un cycle sans fin qui traverse la terre et les êtres, et un synonyme de don. Don de la chair, don du cœur, un cadeau adressé au monde pour cultiver le lien que la sorcière partage et les sorts et demandes qu'elle tisse.

Outil rituel le plus primitif et ancien qui soit, le Feu ne change pas de nature. Les Flammes sont un conduit, une fleur vorace née du sol pour dévorer les offrandes, réclamer la volonté de la terre. Mais aussi l'exprimer, l'apaiser, la lire, elle et les ardeurs de ceux qui partagent la vie de la terre. C'est un medium entre le territoire et la sorcière, et l'outil le plus primordial qui soit.

Enfin, les aspects capricieux, imprévisibles et imperceptibles de l'Air sont autant de fils discrets qu'une sorcière apprend à sentir, à déchiffrer, mais aussi à tisser. La toile émaillée du Destin est un ouvrage complexe que toute Yaga se doit de connaître et de manipuler à perfection. De ce savoir-faire naissent les malédictions, les breuvages les plus secrets et le pouvoir des charmes confectionnés de leurs mains.

Land, Blood, Flame, Fate.
Terre, Sang, Flamme, Destin.

Quatre pierres angulaires, quatre composantes essentielles à la pratique de Yaga Kraina. Complémentaires et indissociables. Chaque élément englobe une facette du cycle rituel des traditions des sorcières les plus anciennes d'Europe.
Formation Magique II
La formation magique d'une Yaga est un processus long et fastidieux. De Mère à Fille sont transmis des secrets et de rituels vieux de plusieurs millénaires, hérités d'un temps où leur exécution était autant une pratique thaumaturgique qu'une question de salut.

À l'image de nombre d'anciennes sorcelleries, les racines de la Voie des Yaga sont profondément ancrées le monde naturel et l'utilisation d'éléments issus de la nature, végétaux, minéraux ou animaux est primordiale. Tout sort tissé par une Yaga fait intervenir, d'une manière ou d'une autre, au moins un ingrédient naturel pour servir de medium entre la volonté de la sorcière et sa matérialisation dans le monde ; qu'il s'agisse d'une concoction, d'une charme ou même d'un simple sort. Un principe d'ailleurs toujours appliqué même par certaines thaumaturgies modernes.

De ce fait, une Yaga est formée à un vaste éventail d'utilisations de ces matériaux primaires, usant de toute idée ou réalité en lien avec l'esprit d'un bois, d'un fruit, d'un morceau de fourrure ou d'un éclat de métal pour y puiser les aspects qui serviront son entreprise : une plume duveteuse portée par le vent ; la patte arrachée d'une araignée accrochée sur un mur ; un éclat de fer robuste et tranchant ; une écorce vieillie dévorée par les flammes. Elle a ainsi à sa disposition une quantité innombrable d'outils, pour peu qu'elle puisse prendre le temps d'explorer leurs applications et préparer leurs usages.

De par ce lien avec le monde naturel, les Yaga se reposent aussi sur les êtres qui vivent à leurs côtés : animaux, plantes, esprits et créatures en tout genre sont autant d'yeux, d'oreilles, et parfois même de crocs et de griffes, à leur disposition. L'utilisation de familiers est commune chez les sorcières, mais les plus astucieuses d'entre-elles savent aussi mettre à profit la proximité qu'elles partagent avec les habitants naturels du territoire qu'elles occupent. Ils sont leurs alliés et, conviés à les assister, agissent comme une extension de la terre qui les accueille.

Le sacrifice - un autre aspect fondamental de la sorcellerie - occupe également une place importante dans la pratique. Nécessitant bien moins d'étude, il n'en est pas moins un principe dont le sens et le rôle évoluent à mesure d'expérience. La sorcellerie se basant sur une puissance considérée prêtée, sa pratique est fondée, plus que toute autre thaumaturgie, sur un principe d'échange équivalent : l'on offre pour recevoir, et lorsque l'on prend, l'on doit s'attendre à être pris en retour. La méthode la plus directe pour effectuer ce don est sans aucun doute le sacrifice de sang, où la valeur de la vie - de la chair et/ou de l'esprit-  d'un être est offerte en demande de faveurs.

Cette valeur peut varier énormément dépendant de l'entreprise motivant le sacrifice : une vie, dans un contexte précis, n'aura pas la valeur d'une autre, et tout sacrifice d'autrui aura généralement bien moins de valeur qu'un sacrifice de soi. Les liens du sang comme des liens de l'âme jouent un rôle important dans la valeur qu'un sacrifice revêt au moment fatidique, amenant parfois à des situations étranges où le sacrifice d'un aspect proche de la cible d'un rituel, quel qu'il soit, aura souvent bien plus de valeur de tout ce que la sorcière effectuant ce rituel pourrait offrir.

Bien sûr, cette pratique ne se limite pas au don d'une vie, bien que le sang versé - sans pour autant aller jusqu'à la mort - reste le moyen le plus primordial et direct de faire un don de grande valeur et c'est pourquoi il est souvent privilégié. Mais des sacrifices, matériels ou non, dont l'objet revêt une grande importance pour les sujets d'un rituels, comme une relation ou un héritage, sont tout autant de dons avec lesquels une sorcière peut nourrir ses entreprises.

Enfin, il existe un dernier élément crucial avec lequel une Yaga doit apprendre à composer : le destin. Chaque rituel, chaque charme ou sortilège, chaque concoction existe et fonctionne comme une tapisserie tissée par la sorcière avec les fils du destin ; on ne parle pas de sort pour rien. Le recours aux malédictions - bénéfiques ou non - est omniprésent dans les pratiques archaïques des Yaga. Apprendre à en user demande du temps et déjà beaucoup d'expérience sur les outils à utiliser pour ne serait-ce que l'évoquer. Savoir comment le modeler est encore une autre affaire. Une affaire dans laquelle excellent les Filles de la Baba Yaga, dont les artefacts, les énigmes et les leçons forment autant de contrats et de destinées avec les personnages de ses mythes et le monde autour d'eux que les sorcières sont capables d'en formuler ; et leurs récipiendaires autant d'objets, de chants et de corps.
Tradition Mystique III
Yaga Kraina est une pratique ancienne. Très ancienne. Si la tradition remonte à la Baba Yaga, ses secrets étaient déjà connus de la mythique sorcière, déjà maîtrisés et utilisés à fins parfois bouleversantes. C'est donc au-delà encore qu'il faut chercher ses racines.

La notion de féminité est indissociable de la sorcellerie européenne, antique ou moderne. La figure de mère, et de grand-mère, de la légendaire Baba se retrouve non seulement dans son nom - "baba", la mère, la femme - mais également dans sa forme. Mais il est une seconde nature que les formes contées de la Baba dépeignent : celle du monstre, de la furie, de la vieille recluse, perchée sur son pied unique. La Yaga. Le Serpent.

La Baba Yaga est un symbole de fertilité, de secrets, de mort et de renouveau. Elle est la gardienne de la frontière entre deux mondes et dispense autant de maux que de bienfaits. Un trait universel, commun chez nombre de pseudo-divinités primordiales liées à la terre. Ces aspects comme ce lien sont toujours vivaces chez les pratiquantes modernes, et plus encore chez les descendantes directes qui portent en elles la chair de sa chair. La sorcellerie est une puissance empruntée, une collection de miracles aux secrets appris au fil de siècles passés à cultiver une harmonie charnelle avec la terre-mère. Des enseignements gravés dans les roches, les souches et dans l'écume des mers. Comme un livre ouvert dont on ne sait plus comment déchiffrer les lettres crochues.

Mais si ses voies ont été oubliées et les mots rendus indéchiffrable, il est une chose que le temps n'est pas parvenu à émousser : l'aura des sorcières d'antan. Le mystère qui les entoure est universel et, encore aujourd'hui, l'image des anciennes pratiquantes d'arts obscurs et primitif est vive dans les esprits des hommes, même, et surtout, chez ceux dépourvus de toute aptitude thaumaturgique.

L'on aura du mal à donner du crédit à un alchimiste fou ou un magicien plongé dans ses tomes occultes. Mais la Sorcière, elle, hante toujours le cœur fébrile des mortels. Et la crainte révérencielle qu'elle inspire lui confère une puissance insoupçonnée.
Sorcery Trait : Old Mother
Мать, la Mère. La Dame. Une appellation ô combien convenue pour une sorcière de souche. Mais un trait pourtant indissociable de la figure de Yaga. Ce Sorcery Trait, propre aux Filles de Yaga, est une distinction héritée de la figure légendaire dont elles descendent toutes, la Baba Yaga.

Symbole de maternité, l'image sinistre de femme qui émane de la sorcière de légende est un concept fort connu de presque tous les hommes. Cette identité a été transmise à la chair de sa chair et, par extension, à toutes les héritières qui ont pris la suite de ses Filles au cours des millénaires qui suivirent leur disparition.

Le concept de [Vieille Mère] est un principe simple à imaginer, mais son rôle dans les pratiques des Filles de Yaga est difficile à définir. Les secrets dont elles ont hérité appartenant à l'origine à leur mère, le moindre rituel en porte la trace, même indicible. Chaque sortilège, chaque charme porte en lui une fraction du concept de l'ancienne sorcière, et du mystère que l'image transporte avec elle.

Une idée insidieuse, maligne et inéluctable, qui pare la terre où ses racines se plantent de sa teinte primale et l'enveloppe, petit à petit, à mesure que la sorcière s'y installe. C'est cette particularité qui rend les antres de Yaga particulièrement dangereuse, car à mesure que le temps passe, le mystère s'y voit renforcé, comme une poche naturelle de secrets et d'occulte qui croit sans cesse. Une terre enchantée dont la sorcière devient la gardienne, non pas parce qu'elle le dicte, mais parce que la Terre l'accueille. De tels territoires existent, loin des villes et de la banalité du monde d'aujourd'hui. Des territoires que le temps, et des générations de sorcières, a permis de conserver et de protéger.

Un retour à l'ordre naturel du monde pour certains. Ou la trace d'une répugnante corruption pour d'autres. Quoi qu'on en pense, les Yaga portent jusque dans leur chair le concept de la Baba. Et c'est d'ailleurs une caractéristique propre à ces dernières que cet étrange et grotesque Sorcery Trait leur permet : la transmission du Sceau et des circuits magiques, concentrés dans une seule poche de chair antique et criblées de malédictions purulentes issues des premières Filles. Une capacité hors norme qui permet à quiconque d'hériter du don de Yaga. Pour peu que le nouvel hôte y survive.
Malédiction III : Mother's Embrace
Le miracle faisant d'une femme une Fille de Yaga est autant un don qu'une malédiction. Et si l'on peut être tenté de vanter les mérites d'un tel lignage, les Yaga elles savent pertinemment à quoi s'en tenir. Les plus anciennes plus encore que les plus jeunes.

Être une Fille de Yaga signifie deux choses : d'abord, une Yaga porte en elle la chair de la chair d'un être antédiluvien dont le mythe résonne encore à ce jour. Cette disposition la lie à la terre, au monde naturel, au cycle universel d'une manière indescriptible - une complexe simplicité telle que seule la vie est capable de créer - mais aussi à l'identité de la Baba Yaga. Mais cela signifie également qu'une femme ne choisit pas de devenir Yaga. On le choisit pour elle et ce destin lui est imposé sans qu'elle puisse y faire quoi que ce soit. Sa seule échappatoire est la mort. Et la mort n'est pas envisageable.

En recevant en elle un fragment d'un mystère de chair passé, une sorcière est changée. L'ampleur de ce changement met du temps à s'exprimer, mais dès l'instant où la matrice est reçue par une nouvelle hôte, sa nature devient... autre chose. Elle n'est plus la seule maîtresse de sa destinée. Elle n'est plus la femme qu'elle était jusqu'à lors. Elle devient Yaga. Et plus puissante elle grandit - plus adepte elle se rend - plus Yaga elle devient.

Nulle ne saurait dire dans quelle mesure les décisions et la volonté d'un Yaga sont les siennes. Les doyennes, les plus anciennes des Yaga, sont souvent les plus changées et les plus à même de discerner l'œuvre de la Baba derrière les agissements de leurs Sœurs. Mais ce n'est pas une science exacte. Il relève de chacune d'accepter ou de se méfier de ce qu'apporte ce don et les aînées savent mettre en garde leurs cadettes, refrénant leur quête de pouvoir pour préserver leur individualité. Une chose reste sûre cependant : la volonté de la Baba influence chaque geste, chaque parole. Elle ne sait que croître et petit à petit, décennie après décennie, son emprise sur le corps et l'esprit de ses Filles se renforce inéluctablement.

Le corps et l'esprit de la sorcière quittent leur humanité et se rapprochent toujours plus du monde naturel, aujourd'hui antithèse de l'humanité. Et ses inclinaisons évoluent en conséquence. Lorsqu'une Yaga perd son humanité, elle perd toute l'humanité.

Cela dure le temps d'une vie, d'un siècle, parfois d'un millénaire. Jusqu'à ce que la sorcière sente enfin qu'elle est submergée par l'ombre qui se tapit dans son ventre. Lorsqu'elle finit par se perdre définitivement, une Yaga est dictée de céder sa vie dans un ultime sacrifice afin de transmettre sa charge.

Avant qu'il ne soit trop tard. Et que son destin ne lui soit entièrement dérobé.
Capacité Anormale III :
Mother's Embrace
La nature de Yaga offre une perspective rare sur le monde. La capacité de se tenir à la frontière entre la vie et la mort, à la fois dans le monde naturel et dans le monde des hommes, change profondément la conception du monde d'une personne. Et par ce changement, un autre s'opère également dans l'approche qu'elle adopte vis-à-vis de son environnement et de ses entreprises.

Du fait de sa condition partiellement naturelle, une Yaga est capable de tirer sa puissance de ses propres réserves et de ses différents mediums, mais également de la Terre elle-même. Étant son alliée et sa protectrice, la sorcière est capable de faire appel à la volonté du territoire - le Genius Loci - pour que ce dernier l'assiste. En faisant appel au territoire comme origine d'un sortilège, la Yaga se repose sur les leylines pour tisser ses rituels et provoquer des événements naturel soudains, puisant d'ordinaire de grandes quantités d'énergie que peu d'individus seraient capable de fournir sans que cela ne l'affecte.

Cette capacité rappelle les dons de certains Élémentaires capables de dicter leur volonté à la nature environnante pour qu'elle se matérialise selon leur bon plaisir, bien que d'une toute autre ampleur.
Entraînement Martial I : Belliciste
Lady Zhadnya se complaît dans une fantaisie qui fait sa particularité : loin de rester étrangère aux affaires du monde moderne, elle aime s'y plonger et s'en repaître. Son mets favori ? Les guerres et les conflits qui déchirent les peuples. Avec un soupçon de sang et de poudre.

Au cours des deux derniers siècles, "Lady" Zhadnya a été témoin et actrice de nombreux conflits, guerres ouvertes comme révolutions armées. Si ce n'était pas là sa motivation première, le temps passé sur ces terrains de jeu l'ont rendue plus que familière avec la guerre moderne. Sans pour autant qu'elle en soit experte, ces expériences particulières offrent à la sorcière un point de vue et des connaissances uniques sur nombre de sujets englobant les conflits post-napoléoniens : tactiques militaires, balistique, stratégies de guérrilla, déstabilisations et mobilisations en tout genre ; la Yaga en a vu son lot et a eu tôt fait d'utiliser ces méthodes pour nourrir ses propres ambitions.

En sus, elle dispose également d'une expérience militaire conséquente riche de plusieurs vies, sur de nombreux fronts, en de nombreuses époques. Contrairement à ses pairs, Zhadnya est familière des armes à feu et trouvait même plaisir à les manier, si sommairement, fut une époque.

Aujourd'hui, elle ne garde à ses côtés plus qu'une arme conventionnelle. Une lame qui ne l'a pas quittée depuis presque ses débuts et dont l'utilité dépasse de loin celle d'une simple épée : un kriegsmesser, un couteau de guerre d'origine allemande. Un sabre, bien utile pour se défendre certes, et qu'elle manie avec assurance. Mais également un outil pour la sorcellerie. Car après tout, il ne s'agit pas de n'importe quelle lame. Il s'agit d'un couteau. Un ustensile indispensable pour toute préparation rituelle.

Test RP


Allons, Zhadnya. Ne nous dis pas qu'au cours de ta “longue” vie,
il n'y en a eu qu'une seule qui a su retenir ton attention ?

Un long soupir sifflant s’échappe d’entre ses lèvres, et la fumée entêtante envahit la pièce. La nappe parfumée s’enroule autour des poutres, comme du lierre grimpant aux branches de pierre, exposée par la lumière frémissante des cierges. Le souffle chaud de l’été l’emporte rapidement vers la lucarne éventrée du plafond écroulé.

Sous les yeux clos, le froid mordant de l’hiver arrache des poignées de givre à la terre immobile. Les lambeaux rouges s’agitent, comme des fanions chahutés par le blizzard. L’odeur du frimas étouffe toutes les autres. Elle constelle les mains recroquevillées de tâches bleutées. Elle murmure aux troncs dénudés qui résonnent au chœur autour de la clairière blanchie. L’ivoire et la neige se mêlent jusqu’à ne former plus qu’une. Les yeux riants de ses pairs ricochent lentement. À la lumière diffuse du jour aveuglant, la silhouette suspendue ne projette plus aucune ombre. Elles dansent, sobrement, comme une caresse ingénue sur les saillies poudreuses, muettes et oubliées, parées de masques aux figures effroyables. Une dryade solitaire aux racines pourpres gelées.

Quelques secondes en suspens s’écoulent. Finalement, l’attente est brisée par un claquement de langue discret.

­— Que me vaut ce soudain élan de curiosité ? Tu l’as vu. Tu le sais.

— Tu ne parles pourtant jamais. N’est-ce pas important ?

— Aucunement.

— Pour ta famille ?

— Sans doute.

— Pour toi ?

— J’ai appris.

Le ton est sec. Elle n’attend pas de réponse. La sorcière se redresse de son assise de fortune sur les pierres éboulées et écrase la braise fumante de son mégot dans une flaque tiède. Elle jette un œil en contrebas. Quelques dizaines de mètres plus loin, le corps bleui d’un garçon repose sur les gravats de l’église. Bientôt, la petite rousse viendrait à nouveau le trouver pour verser de l’eau fraîche sur ses lèvres gonflées. Pousser de la nourriture entre ses incisives noircies. Depuis combien de jours cela dure-t-il ? Six ? Dix ? Plus ? Elle ne se lasse pas de ce petit manège. Cruels espoirs qu’elle ne peut se résoudre à briser… Une volonté peu commune. Un rictus se dessine sur ses traits scrutateurs.

Oui.

Elle n’abandonnera pas.

Derrière elle, l’ombre remue à nouveau, et avec elles les sensations et les images tremblent sur ses sens.

­— Quand iras-tu la prélever ?

­— Bientôt.

­— Il est tout de même étrange que tu te montres si prudente. C’est… inhabituel.

­— J’ai mes raisons.

­— Bien sûr.

Un nouveau silence.



­— Nous savons comment cela se déroulera encore.

Un flot ferreux remonte telle une vague acide depuis ses entrailles.
Il envahit sa gorge et son nez d’une odeur putréfiante.
Son cœur s’accélère.
Ses tympans sifflent.

Le sang sur ses tempes tambourine un rythme fiévreux.
Les couleurs sur sa rétine dansent une danse de sang et de feu,
une ivresse palpable et dangereuse condensée,
une aiguille de fer rampant sous sa peau d'albâtre,
la frénésie au bout des ongles dans une lutte pour la survie.

Les masques monstrueux accourent, s’écartent, les poignards traîtres trouvent leur chemin sur ses os, les voix résonnent d’obscures liturgies aux relents gutturaux au diapason des racines qui se tordent et hurlent, s’enfoncent sous le manteau brun et froid de la Mère, loin des aigus blessants des antiennes des parjures, et ils scandent, et ils chantent, et ils frappent, et ils sanglent, et ils


­— Mira…

—  ̸ ̸ ̸ ̴ ̵ ̷ ̵ ̴ ̷ ̷ ̴.

— … Asenova.

Hesihia.

Ses lèvres étaient roses comme la pluie. Une fraîcheur limpide se dégageait de ses traits, comme elle n’en avait plus sentie depuis des décennies. Baignée de cendres, solitaire au milieu des braises éparpillées, elle ressemblait à un poisson remontant le cours d’une rivière en crue. Une perle de plomb ballottée par l’insurrection de son temps.

Свобода или Смърть
La Liberté ou la Mort.

Quelques années de liberté et d’extase n’avaient rien entamé de ma soif. Mon laisser-aller avait beau m’avoir valu d’être soudain devenue la porteuse de tous les maux du monde, je n’en avais cure. Les attentions des plus aînées sonnaient à mes oreilles comme des nouveaux barreaux à ma cage. Plus qu’on pouvait m’en blâmer, je me savais hors des limites, loin de tout ce qui pouvait me garder sauve. En péril à chaque instant. Ce n’était pourtant pas ce qui me poussait à continuer. Ce n’était pas ce qui me poussait à m’acharner.

Le monde semblait encore une fois en proie à ses remous. Partout où il semblait se tordre, je le suivais. Je témoignais des carnages, des rages et des pleurs, des ambitions et des pertes. Je parcourais la boue, les flammes, les corps, sans ralentir, sans m’arrêter. Tous finissaient toujours par s’essouffler. Le vent tournait alors à nouveau, et je l’imitais.

Une irrésistible soif, intarissable, inextinguible, du plus profond de mes entrailles. Pas un défi, pas une impertinence. Un besoin. Une revanche. Seule.

La voix de celle qui s’enracine.

Les prêches délétères des vieilles harpies résonnaient, parfois, dans la nuit.

Elle était venue trouver l’étrange spectre de femme que l’on voyait derrière les hommes et les charniers. Son sang portait encore des rites anciens. Le lie-de-vin de son habit était un reliquat de son couvent. La koldun avait toujours été syncrétique, mais sa famille avait tourné le dos aux pratiques anciennes depuis plusieurs siècles déjà pour se consacrer à la Croix. Elle portait avec elle un grand panneau de bois, aux gravures peintes terrifiques et grotesques. Mais elle souhaitait revenir, réapprendre, abjurer. Les chairs s’étaient trouvées, avides l’une de l’autre.

Les rires. Les cris. Les rais de lumière émeraude, la chaleur des printemps. L’horreur, indicible, des larmes et de l’acier. L’avidité engloutissant la haine d’un peuple en proie au tourment et à l’abandon. Assassins incapables, bourreaux de leur propre sang. Les jours étaient une succession d’amours froids et de désillusions brutales. En à peine quelques semaines, les Ottomans avaient écrasé toute forme de rébellion. Et déjà à l’Ouest, on entendait gronder un tonnerre de rétribution. Le cycle continuait

Ses doigts trouvaient les traces plus facilement qu’un torrent son lit. Il ne lui fallut que peu d’efforts pour s’ouvrir à nouveau à la terre. La débarrasser de ses dogmes abscons avait été plus long. La compagnie dans ces instants aidait à oublier cette raideur qui s’étendait, chaque jour un peu plus palpable que le précédent. La sensation, étrangement apaisante, de se consacrer à autrui, pour le bien de soi. De se conformer à l’ordre naturel de ce qui devra être.

Alien. Immoral.

L’été enterré, elle avait disparu. La dernière chose que j’avais pu voir dans ses yeux mêlait l'angoisse et la terreur. Le remords. L’horreur. Son cœur ne l’avait sans doute pas supporté. C’était peut-être mieux ainsi. Je savais où la trouver, comment et quand n’auraient pas été difficiles à trouver. Mais il était trop tard. Et cela n’importait plus.

­— Assez.

Le flux s’estompe, lentement. Ne reste que le goût de fer, planté dans sa gorge. Elle caresse sa peau nette, vierge de toute boursouflure. Le temps a effacé la marque, mais le souvenir subsiste. Elle balaie le bouillonnement rancunier qui frémit entre ses côtes. Les Teutons, les apocryphes, les hypocrites.

­— Leur sort a été scellé il y a longtemps. Il ne reste rien à ressasser.

­— Le sang utilisé cette nuit-ci court encore dans tes veines.

­— Mon sang. Il court sous nos pieds.

­— Il tient la Mère à distance.

­— Rien ne la tient à distance.

­— Quel intérêt alors ?

­— Je n’ai fait reprendre ce qu’on m’a pris.

Un bruit de bois grinçant résonne dans la nef. L’écho de pas humides percute les dalles entre prudence et précipitation. La porte se referme. Plusieurs silhouettes s’avancent, drapées d’autours blancs et pourprés. Cette fois, aucune réaction ne se peint sur son visage. Elle tend le bras vers sa droite et se saisit du fusil. L'appât a fonctionné.

— Penses-tu qu’elle s’y trouve encore ?

— Tu voudrais la voir ?

— Probablement pas. Mais toi ?

Un nouveau rictus.

— Je doute qu’elle ait bougé.

La crosse du fusil se pose sur son épaule. Le geste est aisé, la position familière. L’œil dans le viseur, le vautour attend patiemment ses proies.

— Lui montreras-tu un jour ?

L’index effleure la gâchette et le sang s’éveille.

— Quel intérêt ?

Le métal clique, dans une détonation silencieuse, la ligne se trace.

— Il n’y a plus rien à en tirer.






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Lady Zhadnya
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Histoire

Guerre

Héritage

Ambition



"Portez... Armes !"

Les sacs de toile pourpre aux sourires effacés, alignés sur le mur de briques noires.

Elle qui voulait sortir, elle ne le pouvait plus.

"En joue !"

Les frissons et les plaintes essoufflées contre le craquement givré de la terre froide.

La petite fille-corbeau que l'on avait perdue.

"... Feu !"

Le tonnerre dans le frémissement des étoffes et des blés, et le cliquetis du métal et du bois.

Elle avait toujours faim et manquait de lumière.

"Feu !!"

L'éclair naissant de la gerbe de flammes,
une nouvelle graine écarlate plantée entre la boue et les corps.

Mirait par la fenêtre, derrière les branches drues.

"FEU !!!"

Le ramtam assourdissant des monstres de plomb rugissant au défi des carillons effondrés,
hurlant face aux ailes sombres des moteurs engloutissant la terre égorgée.

Et quand s'ouvrait la porte...

"FEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEUUUUUUUUUU !!!!!!"

... Elle voyait la sorcière.

sortezmoidicisilvousplaitquelqueuunjenaiassezpapamamanarretezjenairienfaitlaissezmoirentrercestpromisjenessaieraiplusdemenfuirarretezjaimalquequelquunmaidesilvousplaittrouvezmoijevousensupplieseigneuraidezmoijenairienfaitpourmertitercajeveuxjusterentrerchezmoiouestpassetoutlemondejesuisseuleaidezmoicafaitmaljeveuxvivrejeveuxmourirtuezlatuezmoiaidezmoiaidezmoiaidezmoiaidezmoiaidezmoiaidezmoiaidezmoiaidezmoiaidezmoiaidezmoiaidezmoiaidezmoiaidezmoiaidezmoiaidezmoiaidezm

La balle siffle à quelques pouces de ses cheveux clairs. Derrière elle, un cri de douleur arraché, suivi d'un bruit mat et plaintif. L'aide de camp s'effondre, son souffle rougi de sang. Ses yeux tremblants s'élèvent vers la silhouette découpée dans le ciel gris, avant de retomber dans un gargouillis de remords poisseux. Paisible, sa prière inachevée s'écoule entre les racines des brins d'herbe brûlée déjà gorgés d'eau.

Un bruit de craquement creux résonne dans sa paume. La femme baisse les yeux vers sa main gantée de cuir, écartant lentement ses doigts pour révéler une petite statuette de bois clair. Son cœur est fendu. De sa plaie noircie à la forme à la forme régulière s'élève une fumée âcre tourbillonnant dans le vent. Elle le dévisage un instant, ses yeux vides de toute expression, son long manteau ballotté par le souffle glacial, ses mèches pâlissantes tenues en place par une épaisse casquette de fourrure. Avant de lâcher prise avec un soupir. La bise s'estompe sèchement, et les copeaux de bois fumant glissent de sa main désintéressée, tombant sur le sol comme une pluie de cendres sans valeur.

Un corps de plus dans la boue. Un jour de plus dans le sang.

— Caporal !!

Le soldat remonte la butte à bout de souffle, escaladant avec peine le monticule de terre gelée. Arrivé en vue de son supérieur, le jeune homme ralentit, son visage sali figé entre soulagement et étonnement alors que ses yeux balaient la silhouette perchée au bord du précipice enneigé.

La femme ne lui accorde pas un regard. Ses yeux sont rivés sur la ligne d'horizon. À quelques centaines de mètres d’ici, la bataille pour le front Est se poursuit. L’écho des mitrailleuses et des cris se mêle aux vents glacés de l’hiver slave. Après un moment de silence, elle prend enfin la parole d’un ton froid et acerbe.

— J'assure le commandement, soldat. Rapport.

Aucune réponse ne lui vient en retour. Lorsqu’elle daigne enfin détourner son regard en direction de l’homme, la lame de la baïonnette s’enfonce dans son flanc avec une violence qui la soulève brutalement du sol. Les yeux exorbités, le souffle coupé, elle regarde le visage verdâtre du garçon. Ses traits déformés par la douleur et la haine, sa peau meurtrie percée de centaines d’inscriptions sanguinolentes. Aussitôt, la terreur l’envahit. Alors que ses protections volent en éclats, les neuf runes de Thulé ancrées sur ses trois vêtements se brisant les unes après les autres, son visage se tord à son tour pour dessiner une douleur innommable. Le feu. Le feu dévore ses entrailles.

Sa bouche s’ouvre pour former un hurlement, mais d’autre rien n’en surgit qu’un épais liquide noir. Son cœur s’accélère, et devant elle la peau verte du soldat se couvre de taches noires fumantes tandis que ses plaies saignent abondamment. Il bat à tout rompre, accompagnant le rythme grandissant des battements de ceux de l’homme immobile qui la maintient en l’air, empalée sur son arme sans la quitter des yeux. Ses bras ne parviennent pas à la soulever. Paralysée par la peur, elle est incapable d’arracher son regard du visage hideux qui hurle son nom d’une voix gutturale, encore, et encore, et encore, tandis que ses artères se tendent jusqu’à en être sur le point d’éclater. Le monde tourne, et tous ses membres sont secoués de tremblements. Le sang qui perle de son œil brouille sa vision. Dans ses derniers instants, elle aperçoit enfin le filet de cheveux plume de corbeau étalé dans la neige aux pieds du bois.


Son corps inerte retombe sur le sol dans un bruit mat et plaintif.


— Endure.

L’enfant tente de se redresser. La main s'écrase sur sa tête comme un boulet aveuglant. Les phalanges s'enfoncent dans sa pommette fendue dans un craquement sinistre. Le contact disloque ses os sans ménagement.

La violence du choc soulève la soulève du sol et, dans un souffle, la projette sur le mur de la cabane comme un vulgaire fétu de paille balayé par le vent. Le petit corps s'écrase sur la paroi de bois, rebondissant sur la surface charbonneuse comme un pantin désarticulé avant de s'effondrer sur le sol dans un grognement fracturé.

— Si tu n'es pas capable de te relever, tu resteras dans la cage.

Sous le drap sali qui lui sert de vêtement, la peau claire de l'enfant tressaille légèrement. La voix blanche résonne à nouveau, juste au-dessus de sa tête, caressant à nouveau sa seule oreille valide d'un ton glacial et indifférent.

— Je n'ai pas de temps à perdre avec tes simagrées. Lève-toi.

L'enfant puise dans ses forces pour lever les yeux. Sa vision est trouble, et des lumières folles dansent sur sa rétine. Respirer lui fait du mal. À travers le voile crasseux de ses cheveux noirs, elle devine la peau lisse de son visage encadré par des cheveux blond platine.

— Tu n’as pas à avoir peur.

Sa voix est douce, agréable, comme du miel. Comme un rayon d’été brûlant, perçant entre les feuilles d’émeraude. Un parfum de pain chaud caresse ses narines, alors qu’elle s’approche. Les branches frémissent sous le clapotis de l’averse. L’enfant frissonne, sa main serrée sur le vêtement déchiré qui pend à son cou, les maillons de la chaîne s’enfonçant dans sa peau. Les larmes, sèches comme humides, couvrent ses joues.

— Ferme les yeux. Tu n’as plus à penser à ces choses.

La main blanche, douce et chaude, se baisse à sa hauteur. Son pouce délicat vient caresser son visage, soulignant sa joue gonflée. Ses grands yeux bleus cristallins sont plongés dans les siens. Profonds. Froids.

— Cette vie est derrière toi, à présent. Oublie-la. Elle ne te reviendra pas.


Terrifiants.


La sorcière observe la forme endormie à quelques mètres de là. Adossée au mur de bois branlant de l’abri de fortune, elle regarde les reflets roux dessinés au sol par la lueur de la lune. Un vent chargé de sable balaye régulièrement l’unique ouverture du plafond, faisant pleuvoir une nuée de cristaux scintillants dans la pièce en ruine. D’une main distraite, la femme fait rouler la croix passée à son cou entre ses doigts rugueux. Le petit objet, d’un argent patiné par le temps, se balance lentement dans l’ouverture de son vêtement, caressant la peau de ses seins à chaque battement mesuré.

L’image ne parvient pas à la quitter. Le frisson ressenti à cet instant fait encore écho dans sa chair. Un sourire étrange déforme son visage. Elle repense aux événements de la journée : la traque sur le sol aride ; la morsure du soleil tempérant l’adrénaline ; la chaleur et la soif, les battements, imperceptibles et réguliers, enfouis sur les craquelures à ses pieds. Le visage de l’enfant, un fusil armé sur l’épaule. Son regard inexpressif tourné vers sa mère. Deux auréoles de feu sous un ciel ardent. Profonds. Brûlants.

Elle réprime le ricanement cynique qui remonte le long de sa gorge et s’adosse un peu plus en arrière, détournant ses yeux bleus vers le ciel nocturne. Sous sa tutelle, la fille a progressé rapidement. En y pensant, la sorcière se sent terriblement fière d’elle — et pour plus d’une raison. Elle repense au frisson qui l’a parcourue la première fois qu’elle avait posé les yeux sur elles. Le sentiment de certitude qui l’avait envahie. Mais force est de constater que tout n’est pas encore parfait. Qu’importe l’idée qui lui a traversé l’esprit, ce qu’elle avait tenté de faire était irréfléchi. Dangereux. Et malhabile. En réalité, il s’en était fallu peu pour qu’elle ne lui arrache sa langue. Ou son cœur. À présent, elle se demande si c’était la bonne décision.

Plusieurs longues heures s’écoulent. Les astres défilent sur sa prunelle, disparaissent l’un après l’autre tandis que ses pensées se bousculent. Ses sens, étendus autour d’elles, guettent le moindre mouvement. Mais cette nuit, comme beaucoup d’autres avant elle, rien ne vient perturber ses plans. L’idée de dormir, séduisante, lui traverse l’esprit. Mais elle sait qu’elle ne peut pas se le permettre. Ces dernières années, le sommeil est devenu moins un refuge qu’une prison. Ne pas s’arrêter, continuer sans relâche. Utiliser le temps qu’il reste encore. Voilà ce à quoi elle doit se consacrer.

Après tout ce qui a été fait, elle ne peut plus vraiment se le permettre. Elle sait combien de plus en plus de ses sœurs regardent dans sa direction. Même les aînées, les plus critiques et les plus réfractaires à ses ambitions, ne parviennent plus à trouver de terrain d’entente la concernant. Un nouveau ricanement effleure ses lèvres, mais elle le laisse s’échapper cette fois. Doucement.

Les étoiles cèdent leur place à d’autres cadrans, poussées vers l’horizon par la chaleur accablante des pierres effritées. Les minutes défilent, innocentes. Et lorsqu’elle ferme les yeux, elle la sent, lente, rampant sur son ventre. La même sensation que plus tôt, lorsque les mots de la fille ont caressé sa peau et tordu ses entrailles. Quelques syllabes. Quelques sons. Quelques chansons muettes, oubliées, effacées sur les eaux, coulant dans ses veines comme un torrent putride et gémissant. Son regard s’obscurcit, impuissant, lorsque les ombres s’approchent. Leur scintillement d’or se fond avec la poussière nocturne, épousant sa chair comme une nouvelle peau.


Elles se glissent vers sa gorge, avides de lumière.


La pression est étouffante. Les ténèbres l’attirent inexorablement, jaillissant entre les épais volumes comme un flot vaporeux recouvrant tout ce qu’elles touchent. Les formes comme les sons disparaissent, un à un, alors que la masse obscure rampe depuis les murs et les toits dans sa direction. Partout autour d’elle, la voix chargée de colère gronde lourdement.

La sorcière met peu de temps à réaliser l’ampleur de son erreur. Elle a été négligente. Trop sûre d’elle. Jamais elle n’aurait imaginé pouvoir croiser la route d’une chose comme celle-ci, pas ici, pas en temps. Non. Les rumeurs mènent généralement à peu de choses. Il ne s’agit pas juste d’une simple présence intéressante.

C’est bien plus que cela.

Les lueurs nocturnes des lampadaires à huile de Varsovie disparaissent à leur tour derrière le fin vitrage de la bibliothèque, et avec lui le grincement métallique du tramway de nuit. Avec un souffle sourd, la pièce de plusieurs étages est entièrement avalée par l’ombre qui bouillonne à ses pieds. Les doigts de la femme se desserrent lentement, lâchant la poigne du sabre qui pend à son côté. Tous ses sens sont étouffés — elle peut encore sentir ses membres, et la terre sous ses pieds. Ses jambes, immergées jusqu’à mi-cuisse dans la masse informe, sont incapables de bouger sans plus d’effort.

Un sourire froid se peint sur ses traits. Ses pensées se bousculent alors qu’elle ressent le regard avide de la présence étrangère qui la scrute de toutes les manières possibles. Pour une raison ou pour une autre, la chose s’est arrêtée en plein élan. La sorcière relève la tête, et sa gorge articule des mots anciens perçant le voile de silence.

— Quel immense plaisir de te rencontrer enfin, Frère Ancien.

Elle marque une pause, laissant l’écho de ses paroles imprégner la tapisserie de ténèbres. Autour d’elle, l’entité continue de l’observer. Écartant une mèche corbeau qui pend sur son visage d’un hochement de tête, son sourire s’accentue légèrement et sa voix désincarnée poursuit sans parvenir à masquer une pointe d’excitation.

— Mon Cœur ne cesse de trembler.

—  ̴ ̸ ̶ ̵ ̶ ̷ ̷ ̶ ̷ ̸ ̷ ̸ ̷ ̵ ̵ ̶.

L’onde était caverneuse, la sensation grisante. Elle n’avait plus ressenti pareille émotion depuis des années. Des décennies. Joignant ses mains à son front et à sa poitrine, sa voix est claire teintée d’orgueil.

— Je suis la Dame d’Ugra, la Fille du Serpent, l’Une parmi Quarante-Et-Une.

Elle sent la pression sur ses jambes se relâcher, et sans une seconde d’hésitation s’avance dans l’obscurité en écartant ses bras, les yeux rivés devant elle. Elle s’enfonce dans la masse ténébreuse.

—  ̵ ̸ ̷ ̸ ̷ ̸ ̸ ̷ ̴ ̸ ̸ ̷ ̵ ̷ ̶ ̷ ̶ ̸ ̴ ̷ ̷ ̵ ̸ ̶ ̷ ̴ ̸ ̸.

— Prends, Ami, et nourris-toi. Je t’offre ce que tu désires. Bois à satiété, apprends par Moi.

—  ̵ ̸ ̴ ̶ ̷ ̴ ̷ ̶ ̷ ̷ ̷ ̷ ̵ ̸ ̵ ̶ ̸ ̸ ̴ ̵ ̶ ̷ ̴ ̴ ̴ ̸ ̵ ̷ ̴ ̶ ̶?

— Nous ne souhaiterions rien de plus, Ami.


Le manteau d’ombres se referme sur elles.

Le pavé résonne sous leurs pas, écho à l’obscur jeté des lueurs des fenêtres.

Les reflets de l’eau clapotant sur la rive rocheuse du Grand Canal.


Un sourire familier se trace sur ses traits reformés.

— Cher Ami. Nous y sommes.






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Zhadnya

L'héritage. La survivance. Le besoin de transmettre, la nécessité de perdurer.

Cœur de la tradition des Yaga, l'existence de Zhadnya s'est tissée dans la rémanence. Course contre la mortalité, tentatives vaines de fuir le destin, elle sait qu'un jour elle devra se sacrifier pour assurer cette étrange persistance.

Elle a trouvé la fille, celle aux yeux de vérités. Une héritière digne, un cadeau de la providence. Mais avant elle, peut-être y a-t-il eu d'autres candidates ?

Allons Zhadnya, ne nous dis pas qu'au cours de ta longue vie il n'y en a eu qu'une seule qui a su retenir ton attention  ?    

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Sirius Orlando Rigel
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ENFIN ! Un personnage que beaucoup de gens attendaient, de part les nombreux liens que tu as pré-tissé avec les joueurs. Voyons en détail ce que cet oiseau de malheur nous réserve !

Concept

Le concept est unique tout en prenant un trope bien connu dans la pop culture : celui de la sorcière. Remis au gout du jour avec une pointe de modernité, Zhadnya, accompagné de sa fille, parcours les champs de bataille et autres théatres d'opération du Vieux Continent, dans la poursuite d'un agenda inconnu. Peut-être que sa présence à Venise présage l'arrivée d'une tempête de sang ? En tout cas, ça déchire.

Psychologie

La psychologie me la vends totalement. Une femme bélliqueuse et violente, aussi bien avec les mots que part ses actes. La seule règle qu'elle suit est celle qu'elle s'impose et rien ni personne ne lui dicte sa conduite. Cependant, la tradition ancestrale dont elle est l'héritière fait l'objet d'une dévotion, ou plutôt d'un respect les plus religieux de sa part. Un personnage aux multiples facettes, qui la rends autant mystérieuse qu'attachante. A sa manière, bien sur.

Compétences et tradition

J'adore tout de A à Z. En un mot comme en 100, l'art de Zhadnya revête un aspect archaïque et sanglant qui fait totalement écho aux sorcières des contes salves jadis, duquel elle est totalement inspiré. Magus compétente mais femme maudite, les compétences qu'elle détient nous révèlent autant sur sa personnalité que la psychologie de la fiche. En effet, son heure arrive mais ce n'est pas grave, le destin est en marche. Et c'est elle, dans le respect des traditions de sa sororité millénaire, qui tisse cette magnifique fresque. sa marche apporte les ténèbres d'un avenir nouveau, rempli de doute et d'incertitude, mais determiné à briser le monde actuel. Et quand ça sera fait, elle pourra enfin expirer son dernier souffle avec son regard pointé vers les cieux

Histoire et Test RP

J'vais pas m'étendre trop longtemps. T'ecris trop bien. C'est cryptique, c'est secret, l'ambiance mystique du vautour est totalement transmis au lecteur et c'est de la balle. Le test RP est quant à moi réussi. Il est parfait et je n'ai rien d'autre à ajouter. Good job

Conclusion

Première validation accordé. Tu t'attendais à quoi ? Qu'on refuse ça ? T'es malade wesh. Allez zou, c'est bientôt la fin de la marche pour toi !





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Témoin du Destin

feat, crédits : Archetype Earth - Nasuverse
pronoms : ils/elles/eux
Tw : null
Tier : Tier XI
description : La volonté de la planète. Le souffle qui balaye les continents, l'étreinte qui enlace l'existence. Une spectatrice, un vœu de survivance.
icon profil : Lady Zhadnya - Sęp Wiedźma z Yaga Fu6z
icon profil2 : Lady Zhadnya - Sęp Wiedźma z Yaga Epvt
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Date d'inscription : 05/06/2019

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Archetype Earth
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La fiche est trop bien. Genre, je te l'ai déjà dis durant le process d'écriture mais c'est tout ce que j'aime. Le mood, le style d'écriture, les thématiques abordées.

Je suis pas en capacité de coucher sur papier toutes mes émotions et l'analyse détaillée de tout ce que j'ai aimé (j'pourrais écrire un mémoire avec tout ce que j'ai à dire) donc je te propose le script du film Bee.

uwu:

Te voilà validée !

Nous t'invitons à présent à recenser ton avatar dans le sujet prévu à cet effet. Ensuite, tu pourras aller créer ton journal de personnage en te basant sur le modèle mis à disposition sur le forum. Enfin, ce n'est pas obligatoire mais il est apprécié de posséder une signature dans laquelle le lien vers la fiche de personnage ainsi que le lien vers le journal sont référencés.

Je vais à présent te donner tes TAG: [Humain] - [Magus] - [Créature Naturelle] - [Thaumaturge] - [Expert : Yaga] - [Physique Commun] - [Pratiquante Belliciste] - [Circuit magique] -  [Thaumaturgie Traditionnel] - [Sorcellerie] - [Magie Noire] - [Terre] - [Eau] - [Feu] - [Air] - [Old Mother] - [Energie naturelle] - [Thaumaturgie de l'Age des Dieux] - [Mystère Traditionnel] - [Maudite] - [Mother's Embrace] - [Faiblesse Suceur de Sang] - [Faiblesse-Civilisation] - [Faiblesse-Thaumaturgie Sacrée]


Et surtout n'oublie pas Zhadnya, nous sommes tous voués à retourner à la Terre. N'essaye pas de te défiler parce que tu es entourée d'eau.

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