La lignée des Remeídhis-Gavalás tire ses origines du Moyen-Âge tardif, dans la Venise du XIIIe siècle. Tout commença lorsque que Emilio Remedi, descendant non-héritier des Remedi, causa par accident la mort d'un Gagliostro. Devant la réclamation de justice des Gagliostro, et désirant éviter un conflit entre familles, les Remedi décidèrent de châtier Emilio en l'exilant en Crète, alors récemment acquise par Venise. Mais voyant là également l'occasion d'installer leur influence sur l'Île, ils firent don à Emilio d'un fragment du crest familial, afin qu'il fonde une nouvelle branche des Remedi en ce lieu.

Peu de temps après, avec l'appui des Remedi, Emilio se maria à Ereini Gavala, héritière de la lignée thaumaturgique des Gavalas. Ce marriage ne fut pas scellé par amour, mais par pragmatisme.
En effet, les Gavalas étaient une famille crétoise issue des Archantópoula (les 12 Jeunes Seigneurs de Crète) et de sang impérial. Ils possédaient du prestige, des terres et de l'influence en Crète, mais la dégradation de leurs circuits magiques leur faisait craindre quant à leur futur en tant que magi. De son côté, Emilio avait hérité de circuits magiques de grande qualité des Remedi, mais n'avait aucune assise en Crète. De fait, cette union était dans l'intérêt des deux partis, et c'est ainsi que la lignée des Remeídhis-Gavalás fut fondée, en tant que maison-fille des Remedi.

Au départ, cette famille recomposée eut du mal à trouver sa marque thaumaturgique, tant les traditions des Remedi et des Gavalas étaient différentes. Mais il fut finalement décidé de se focaliser en priorité sur l'exploitation du don thaumaturgique obtenu des Gavalas et leur maîtrise des Geiss, et de ne se servir de la manipulation alchimique de l'eau héritée des Remedi que comme d'un outil permettant de servir ce but.
Une fois cet équilibre trouvé, la jeune lignée fit de nombreuses avancées, et il s'avéra que l'apport des Remedi était la clé qui permit de développer pleinement le potentiel de Porphyró Aíma, leur attribut thaumaturgique, que ce soit via la thaumaturgie héritée d'eux ou simplement la nouvelle façon de penser.

Mais au delà des compétences thaumaturgiques, les Remeídhis-Gavalás développèrent une compétence précieuse, à l'image de leur origine, à cheval entre le monde Vénitien et le monde Crétois. En effet, ils devinrent maîtres en l'art de créer un équilibre politique subtil en jonglant entre les mondes et tirer le meilleur bénéfice de chaque acteur.
En courtisant à la fois les faveurs de l'élite marchande Vénitienne, de la noblesse byzantine, de l’Église et des acteurs influents locaux crétois, il tissèrent un réseau très dense, qu'ils purent ensuite à mettre à profit pour lutter contre l'influence d'autres familles, qu'elles soient thaumaturges ou non.

Fidèles aux traditions crétoises, les Remeídhis-Gavalás ont depuis toujours pris très à cœur les conflits familiaux. Plongés en permanence dans plusieurs conflits contre d'autres familles, parfois violents, ils se sont rapidement rodés dans l'art de la bataille politique, des complots et des coups bas.
Pendant toute la période Vénitienne, les Remeídhis-Gavalás étendirent leur influence dans l'île, en écartant une à une les familles rivales, et décidèrent de se relocaliser à Heraklion, alors appelée Candia, la prestigieuse capitale de l'Île.

Mais le véritable tournant survint à partir de 1669, lorsque les Ottomans prirent le contrôle de l'île. Là où beaucoup de familles nobles perdirent leur statut en conséquence du changement de direction, les Remeídhis-Gavalás réussirent brillamment leur jeu politique et parvinrent à préserver une assise stable, malgré la perte de terres. Ils intégrèrent alors l'élite ottomane dans leur subtil jeu d'équilibre diplomatique, et purent se rapprocher des Walis de Crete, tout en préservant leurs relations l’Église.
Grâce à ce lien privilégié, ils réussirent à faire purger toutes les familles rivales qui restaient encore à Heraklion, et devinrent dès lors les maître de facto de la ville.

Après le départ des Ottomans et le transfert de la Crète vers la Grèce, les Remeídhis-Gavalás conservèrent leur position de maîtres de Heraklion.
Ils sont depuis engagés dans un perpétuel bras de fer avec les autres familles thaumaturgiques de Crète pour rester la famille la plus influente de l'Île. Et bien que ce jeu politique, qui a déjà causé bien des morts, n'aide en rien le but de la lignée d'atteindre la Racine, il fait partie intégrante de son adn, et il serait impensable à ses membres d'abandonner leur influence.

Mais au delà de la lutte d'influence au sein de la Crète, une autre lutte d'influence a lieu, entre la filiale et sa maison-mère. Les Remedi ont toujours gardé un degré de contrôle et de surveillance sur leur branche crétoise. Mais suite à la perte de la Crète par Venise et la montée en puissance des Remeídhis-Gavalás, ceux-ci avaient réussi à obtenir une autonomie de facto. D'ailleurs, depuis lors, ils se font appeler uniquement Gavalás dans l'usage commun, pour marquer cette indépendance.
Cependant, cette tendance s'est inversées au cours des dernières décennies, qui ont vu la famille vénitienne revenir en force et devenir de plus en plus intrusive dans les affaires de sa filiale. Cette tentative de reprise de contrôle est mal vécue par les Crétois. Et le climat de méfiance est finalement ce qui a poussé l'héritier actuel, Kyriákos, a se rendre directement à Venise pour mettre fin à cette domination.