Serveur de verres et de poings -- Jacopo Jilani
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Jacopo
Un loup qui faisait de son mieux pour devenir un mouton ; pour le bien du troupeau.
Si vous avez grandi à Venise, il est fort probable que vous ayez déjà entendu une anecdote ou deux à son sujet.
Peut-être un collègue est parti précipitamment car son fils s’était retrouvé à l’hôpital après une bagarre à l’école, rapidement suivit par un autre collègue. Peut-être avez-vous entendu parler de la fois où il a lancé une moto dans la lagune. Peut-être avez vous croisés un rayon du supermarché complètement renversé une fois en allant faire vos courses.
Bref, même sans ne l’avoir jamais vu, vous en avait au moins entendu parler et reconnaissez son nom : Jacopo, l’Ogre de Venise. Pas vraiment une attraction touristique et plus une gêne pour la ville qu’autre chose, Jacopo y possédait tout de même une certaine réputation.
La plupart des vénitiens ont donc tendance à l’éviter, et la police a pour habitude de le suspecter à tort dans beaucoup de situations - mais comme personne ne veut plus l’interroger, ils ont également pris l’habitude de ne pas en venir à cette conclusion sans preuves.
Il est cependant assez rare que ceux qui viennent d’en-dehors de la ville entendent parler de ces histoires sans une bonne raison.
Bien qu’ayant suivi les rudiments de plusieurs Arts Martiaux occidentaux, Jacopo n’a jamais vraiment fait attention aux techniques enseignées. Cependant, il a passé sa vie entière à se battre dans la rue, à l’école, au gymnase, dans des bars, ... Bref, dans les lieux de la vie de tous les jours. Il a au final développé un style propre à lui-même, réalisable uniquement grâce à ses forces surnaturelles, idéale pour des uns contre plusieurs.
Cela consiste notamment à se saisir de tout ce qui aurait dû être un obstacle pour s’en servir comme arme ou protection : des tables, un banc, une porte de voiture arrachée, un scooter… Bref, tout ce qui peut lui passer sous la main. Il n’a également aucun remords à utiliser ses adversaires comme boucliers humains, ou à en prendre un pour taper (ou lancer) sur un autre.
L'attribut des Sang Mêlé, des individus ayant hérité du sang de créatures surnaturelles ou de phantasmal species comme les Onis ou les Démons. Permet de développer des capacités surnaturelles en lien avec son ancêtre, plus le niveau de l'aptitude est élevé, plus la proximité avec l'ancêtre et la puissance du sang est importante. Un personnage avec cette aptitude obtient une Capacité Anormale en lien avec sa lignée du niveau de Sang Mêlé, ainsi que la possibilité d'obtenir les aptitudes Régénération, Constitution Surnaturelle et Créature Ancestrale. Le niveau de ces aptitudes ne peut pas dépasser celui de Sang Mêlé.
La vue, l’odeur, et le goût du sang humain amplifient les capacités physiques de Jacopo en échange de son self-control. La vue, l’odeur, et le goût du sang humain amplifient les capacités physiques de Jacopo en échange de son self-control. Le plus de sang il y a, le plus longtemps il y est exposé, et plus il devient fort et violent. Son odorat en ce qui concerne le sang est également particulièrement développé, pouvant sentir une blessure simple sur une personne à plusieurs mètres de lui, même si derrière un mur.
Jacopo porte des verres teintés et fume régulièrement pour brouiller ses sens dans la vie de tous les jours. Ca n’est que partiellement efficace, mais c’est toujours ça de pris.
Une grande majorité des créatures surnaturelles disposent d'un moyen de récupérer de leurs blessures en un laps de temps court. Capable de soigner les blessures graves facilement et pourra -bien que difficile- soigner des blessures mortelles.
Les créatures surnaturelles sont capables de repousser les limites physiques et humaines afin de réaliser des exploits de force, de vitesse ou d'endurance hors du commun. L'origine de cette force ne vient en aucun cas d'un entraînement purement physique mais d'une nature propre. La constitution surnaturelle est capable d'égaler sans effort une Condition physique Exceptionnelle, cependant elle peut aussi se cumuler avec afin d'atteindre des sommets encore plus inhumains.
Jacopo c’est toujours reposé sur ses compétences surnaturelles au combat, et n’a jamais pris ses entraînements physiques véritablement au sérieux. Cependant, il a tout de même passé sa vie à combattre, et avec un style qui consistait à “encaisser les coups, et répondre à l’aide d’armes improvisées impratiques et extrêmement lourdes”. De fait, sa force et son endurance avaient suivi leurs progrès naturels.
Copenhagen - le bar où travaille Jacopo, est ouvert toute la journée jusqu’à tard dans la nuit. Il sert plus de café en journée, et de bar jusqu’à tard dans la nuit.
Il est en vérité une propriété des Medeviento. Situé dans le Cannaregio, il ne s’agit pas d’un endroit particulièrement important - simplement une source de renseignement comme une autre pour eux.
L’établissement n’est pas particulièrement grand, quelques tables pour pouvoir asseoir une vingtaine de personnes grand maximum, bar inclus. Une autre dizaine de places est disponible en terrasse. À l’arrière du bar, une cave est également accessible - elle sert principalement comme un endroit de stockage, mais elle possède également une grande table capable d’asseoir une dizaine de personnes. Elle n’est pas accessible au public, mais les employés peuvent y faire entrer des habitués à leur discrétion. Il est arrivé que le patron y fasse entrer un certain nombre de personnes également - probablement des réunions improvisées des Medeviento.
Permet l’accès à :
2 Armes Blanches (Couteaux de cuisine)
Explosifs simples (Cocktails Molotov, improvisé en fonction des réserves du bar)
Énervé. Déterminé . Humain.
La façon la plus simple de décrire Jacopo serait : colérique et violent. Ces deux simples mots suffisaient à le décrire justement à n’importe quelle tierce personne. Même Jacopo ne pouvait le nier, il en était conscient. Mais ça n’était pas comme s'il était fier d’être aussi facile à comprendre, bien au contraire ; s'il y avait un troisième point dans cette liste, ça serait probablement son envie de changer.Il ne faut pas croiser son regard, mais il n’aime pas qu’on détourne les yeux. Il ne faut pas hausser la voix, mais les gens qui parlent trop doucement l'énervent. Il ne faut pas jouer les malins, mais il n’a pas la patience pour ceux qui tournent autour du pot. Les gens qui éternuent font trop de bruit. Les touristes ne font pas assez attention à ce qu’il y a autour d’eux. Pourquoi porter du rouge ? C’est trop voyant, ça abîme les yeux. Ceux qui mangent la bouche ouverte. Ceux qui respirent par la bouche. Ceux qui ne laissent pas les piétons traverser. Ceux qui traversent au feu rouge entre deux voitures. Ceux qui marchent les yeux rivés sur leurs téléphones. Les femmes qui claquent des talons, les hommes qui claquent la langue. Les enfants. Les enfants ! Ce sont les pires, pas besoin d’explications, c’est instinctif.
Tout l’énervait - et il n’avait pas la patience nécessaire pour faire avec ; il n’y pouvait rien, c’était plus fort que lui. Mais il faisait de son mieux. Jacopo avait facilement recours à la violence, surtout lorsque ses nerfs étaient à bout. Il n’aimait pas ce fait, et ne souhaitait pas le mal de son prochain - encore moins de sa main. Alors il avait passé sa vie à essayer de se retenir, à se montrer agréable, à fermer les yeux avant que les choses ne dégénèrent. Il se détestait, mais était également celui qui se connaissait le mieux, le plus à même à pouvoir agir envers lui-même.
Mais ça n’était pas tout. Jacopo se refusait à l’admettre, mais il avait développé un goût pour le sang humain. Au fond de lui, c’était déjà une évidence, mais il était trop effrayé pour le reconnaître - il avait espoir de se tromper. Et, encore une fois, il faisait de son mieux. Son odorat était capable de sentir l’odeur du sang à plusieurs mètres à la ronde, cette odeur l’excitait et embrouillait son esprit - l’empêchant de résister à ses plus mauvaises impulsions. Alors il fumait régulièrement, la forte odeur du tabac amenuisait son odorat. De la même manière, il portait toujours des verres teintés ; pas par nécessité, mais simplement pour éviter de trop voir la couleur rouge. Une blessure, ou même un simple bouton, le simple fin d’entrevoir du sang le rendait dangereux.
Mais il refusait de céder au sang d’Ogre qui coulait en lui. Tout ce que Jacopo demandait, c’était une vie à peu près normale. Il aimait dépenser toute la colère qu’il avait accumulée la journée en se défoulant dans des écoles d’arts martiaux, des clubs de combat - des salles d'entraînement ne lui suffisait pas. Il aimait se promener dans les rues au milieu de la nuit, lorsque les rues étaient vides et qu’il n’y avait personne pour lui prendre la tête.
Lorsqu’il travaillait, il avait appris à se montrer presque cordial avec les clients les plus embêtants. Il avait besoin d’argent après tout, surtout qu’il lui arrivait régulièrement de devoir rembourser des dégâts après ses colères. Alors il prenait ça au sérieux, il avait même pris du temps pour étudier comment mélanger les meilleurs cocktails - l’une des rares choses qu’il avait étudiée de son propre chef.
Le jeune homme n’avait peut-être pas beaucoup d’amis, mais il était fier d’être maintenant capable de s’entendre normalement avec plusieures personnes (généralement des réguliers du Copenhagen, ou de la salle de combat qu’il fréquentait actuellement) - ce qui était un net progrès par rapport à ses années d’adolescent. Évidemment, sa liste d'ennemis était bien plus longue - il avait même quelques noms qu’il attaquerait à vue si jamais il les recroisait à Venise.
Et voilà, le café fera 8€, poing final.
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Histoire
Il n’était peut-être pas littéralement l’enfant d’un monstre, mais il était très certainement l’un de ses descendants. Le sang des Jilani descendait en vérité d’un Ogre ayant semé la terreur quelque part en Europe il y a fort fort longtemps ; mais cet héritage avait été oublié. Les parents de Jacopo étant mort, il vivait maintenant avec son grand-père, Serafino, le père de sa mère. Ce dernier était ouvert d’esprit et avait accepté le fils du meurtrier de sa fille avec lui ; même s’il craignait également la colère de ce dernier.
Serafino avait trouvé judicieux de faire assister son petit-fils à des courts d’art-martiaux, peut-être dans un espoir de canaliser sa violence ou d’apprendre le contrôle de soi. À terme, cette décision se révéla être une bonne idée car, si Jacopo s’était fait expulsé à plusieurs reprises pour violence exagérée, il avait appris à se rendre compte de choses telles que la douleur des autres et de l'importance du contrôle de soi. Le jeune garçon n’était pas assez assidu pour apprendre grand-chose de ses différents professeurs, mais il avait l’impression d’apprendre énormément de ses camarades qui étaient capables de s’affronter en faisant attention aux uns les autres. Il trouvait ça admirable, et également très difficile.
Ce fut donc assez tôt que, inconsciemment, Jacopo se rendit compte qu’il était différent des autres. Après avoir été forcé en dehors d’une école de Judo et une de Taekwondo durant son temps à l’école primaire, il se mit à faire plus attention aux autres ; le karaté et le Kendo lui durèrent jusqu’à ses années lycée. Une autre raison qui aurait pu expliquer pourquoi Jacopo commença à être plus docile au début du collège fut le décès de son grand-père. Dès lors, et bien qu’il fût confié à des services sociaux qu’il détestait, le garçon redoubla d’efforts pour ne pas décevoir la seule personne qu’il considérait vraiment comme sa famille : son grand-père qui avait fait preuve de bien trop de patience pour un démon comme lui.
À cette époque, Jacopo était encore très perdu. Son comportement agressif naturel était exacerbé par la perte de son grand-père malgré ses efforts ; il répéta ainsi sa Cinquième comme sa Quatrième. Les histoires de lui étant le fils d’un monstre s’étaient peut-être calmées avec les années, mais il était maintenant un redoublant avec une réputation de délinquant violent - ce qui ne l’aidait pas particulièrement à se faire des amis. Pire que ça, il était la cible numéro 1 de toutes les grosses têtes de passages, même de ceux qui venaient d’autres collèges, ainsi que de quelques lycéens.
Jacopo passait son temps à éviter les regards, mais il avait trop le sang chaud lorsqu’on le trouvait. S’il avait redoublé sa Cinquième, c’était par manque d’études - mais il avait redoublé sa Quatrième après avoir été retenu trop régulièrement à cause de violences en l’enceinte ou à proximité de son collège. Il avait pourtant commencé à fumer durant sa première année de Quatrième, cela n’aidait en rien sa réputation, mais il avait lui-même l’impression que la cigarette l’aidait à le calmer et le rendait moins violent. Ce n’était qu’une impression au début, mais il était vrai que cela l’aider à inhiber une certaine odeur qui excitait son être - l’odeur du sang.
Ce fut durant ses dernières années collèges qu’il fit la rencontre d’une personne bien singulière, celui qui fût son premier ami. Jacopo était bien trop occupé à essayer de ne pas se faire plus d’ennemis que présent, qu’il n’avait jamais vu cette possibilité arriver. Mais c’était aussi simple que ça, un hasard. Étrangement, alors que cela aurait dû être quelque chose d’important pour lui, il était incapable de se rappeler comment cette amitié avait commencé. Peut-être était-ce normal ? Peut-être était-ce comment les amitiés commençaient ? Jacopo s’était souvent posé la question, sans réponse. Mais ce garçon, de plusieurs années plus jeune que lui, se trouvait être une fréquentation agréable. Jacopo ne lui avait pas cassé le nez sur une remarque désagréable. Il ne l’avait pas soulevé par le col parce qu’il tentait de couper court à leur conversation. Il ne l’avait pas bousculé dans le couloir, car ce dernier faisait toujours un pas de côté en s’excusant.
Ils avaient dû être “amis” depuis un peu plus de temps, mais Jacopo ne réalisa le fait que tard. Le petit Ozmo était une victime facile : plutôt du genre intello et solitaire, il était une cible facile. Pas de bol pour ses harceleurs ce jour-là, Jacopo n’était pas loin et était de mauvaise humeur. C’était la première fois depuis longtemps qu’il se mêlait d’une histoire qui ne le regardait pas. Jacopo et Ozmo avaient déjà passé beaucoup de temps ensemble à parler de rien, simplement et comme si de rien n’était. Mais ce ne fut qu’à partir de ce jour-là que l’Ogre de Venise se rendit compte ce qu’était faire confiance à quelqu’un. En ce qui le concernait, Ozmo était capable de lui parler comme si de rien était, le tout sans jamais échauffer sa violence - sans jamais l'énerver. C’était vraiment quelque chose d'inattendu.
Ozmo était apparemment un peu étrange, il attirait les bonnes attentions de ses professeurs, et les mauvaises grâces des délinquants du collège. Ayant été violemment harcelé toute sa vie, Jacopo prit le jeune garçon sous aile, assurant sa protection. Cela lui faisait du bien d’avoir une personne avec qui il pouvait communiquer “normalement”, sans s’énerver. Mais il comptait également l’aider à se défendre contre ses harceleurs, entraînant Ozmo dans ses écoles de karaté et kendo. Les deux devinrent des compères inattendus, et il était difficile d’expliquer comment ils avaient réussi à trouver un terrain d’entente au vu de leurs différences.
Quoi qu’il en soit, avoir une personne en qui se confier et avoir confiance aida Jacopo à progresser dans sa vie après la mort de son grand-père. Cependant, après sa première année de lycée, ce dernier décida tout de même que les études n’étaient pas faites pour lui. Jacopo sécha rapidement les cours, et se retira définitivement des systèmes d’éducation une fois la majorité atteinte. Se trouvant des petits boulots régulièrement, il menait une vie agitée. Travaillant généralement dans la restauration, il avait affaire à beaucoup de clients compliqués et sa nature colérique finissait forcément par prendre le dessus un jour ou l’autre malgré ses efforts. Il navigua de fast-food à un autre, en passant par des cafés et des boulangeries, il gagna une sorte de réputation de légende urbaine - ayant étalé de nombreux clients difficiles là où il allait. Cela lui coûtait régulièrement son poste malgré tout.
Ce fut Ozmo qui l’introduit à son dernier poste en date, où il faisait de son mieux pour se tenir au calme pour la réputation de son ami. Il était maintenant serveur/videur dans un petit bar nommé Copenhagen. Depuis, Jacopo fait de son mieux pour tenter de mener une vie sans encombre ; sachant pertinemment que la personne la plus à même de lui nuire étant lui-même.
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Test RP
Des bruits de métal retentissaient légèrement.
“Merda !”
Un juron résonna dans la rue. Le volet métallique qui protégeait la vitrine du Copenhagen lors de sa fermeture était difficile à verrouiller, il fallait le retenir à quelques millimètres au-dessus du sol ou sinon la clef ne rentrait pas. Jacopo agitait le rideau pour trouver la position idéale, c’était un problème récurrent qui gâchait son humeur sans jamais faillir. Quelques dizaines de secondes plus tard, il avait enfin fini de fermer le bar - la nuit était déjà bien avancée. La soirée avait été plutôt calme, pas énormément de clients, et pas de problème particulier n’était arrivé non plus. Un certain groupe était devenu particulièrement bruyant après quelques verres, mais ils ne s’étaient pas éternisés. En bref, Jacopo ne se sentait pas le besoin d’avoir à faire des détours particuliers pour se calmer, il rentrerait directement chez lui ce soir-là.
Il vivait dans un petit appartement, à une vingtaine de minutes de marche depuis le bar. Il n’y avait pas vraiment de transports disponibles à cette heure-là, mais cela ne gênait pas vraiment le jeune homme, il appréciait ces marches nocturnes. Cependant, cela n’était que si il suivait le chemin le plus court - ce qu’il avait effectivement prévu après avoir fini de fermer le bar. Mais quelque chose arriva alors qu’il était à mi-chemin, quelque chose qui le fit changer de route. Un bruit étrange se fit entendre quelques rues plus loin ; il n’y aurait pas porté attention de jour, mais de nuit cela était effectivement très étrange. Un choc, un impact, suivit d’un cri de couleur. Peut-être un simple cycliste éméché qui avait heurté un lampadaire, probablement une altercation qui avait mal tourné.
Il était assez simple pour Jacopo de faire la différence entre le cri d’une personne blessée et d’une qui craignait pour sa vie. Cela n’était pas vraiment une qualité dont il pouvait se vanter, mais il avait suffisamment entendu les deux pour pouvoir se faire une idée. Le barman s’arrêta dans ses pas. Il se trouvait actuellement dans une artère relativement large de la ville, bien que peu éclairée à cette heure-ci. Si il continuait tout droit, il rentrerait chez lui rapidement - et sa journée se terminerait normalement. Cela reviendrait à ignorer le cri qu’il venait d’entendre, il était probablement le seul à pouvoir agir. Le jeune homme n’était pas vraiment un bon samaritain par nature, il n’aurait aucun remords à ignorer cet appel à l’aide. Mais cela le gênait, Jacopo ne s’appréciait pas ; alors des fois il se forçait à agir comme une meilleure personne.
Claquant de la langue, le barman accéléra le pas et tourna dans une ruelle sombre - en direction de la provenance du cri. A cette heure-là, il était difficile de vraiment pouvoir identifier ce que l’on voyait. La ruelle n’était pas éclairée, alors Jacopo n’était pas bien sûr de ce qu’il venait d'apercevoir. Alors qu’il marchait d’un pas pressé dans la ruelle, une forme sombre se dessina au loin. Quelque chose de sauvage, un animal. Le jeune homme plissa les yeux et crut reconnaître un cerf, mais cela était ridicule dans les rues de Venise. L’animal était plus sombre que la nuit alentour, la faible lumière aurait dû suffire à renvoyer quelques couleurs mais il n’en était rien. Seuls ses yeux brillants prouvaient la présence d’une vie dans cette ombre étrange. Jacopo releva ses lunettes teintées pour vérifier qu’il ne se trompait pas, mais le “cerf” s'échappa dans les ruelles à cet instant.
“Snif, snif...”
Une odeur dérangeante se fit sentir une odeur qu’il connaissait bien. A quelques rues d’ici, quelqu’un saignait abondamment, l’odeur se faisait de plus en plus forte. Il en était encore loin. Il pouvait encore faire demi-tour. Il fit un pas en avant, puis un autre.
“Merda...”
Glissant une main dans sa veste, il fouilla rapidement pour trouver une poche intérieure, et en sortir une petite boîte en carton. “Dragon Smoke”, une marque de cigarette Taïwanaise, particulièrement difficile à récupérer, et d’un goût particulièrement horrible. C’était la raison pour laquelle Jacopo en achetait dès qu’il en avait l’occasion, peu importe le prix. Plus le goût et l’odeur étaient mauvais, plus cela camouflait “le reste”.
* ████████████████, je ferais mieux de me dépêcher ! *
Le jeune homme s’arrêta dans ses pas, il avait du mal à retrouver dans quelle poche il avait mis son briquet. Une personne non loin de lui était blessée, mais cela attendrait. D’ici, l’odeur du sang était encore tolérable, mais ce n’était pas une bonne idée de s’en rapprocher plus sans diluer l’odeur. Jacopo trouva finalement son briquet, il était dans la même poche que les cigarettes, comme toujours, il l’avait simplement raté en récupérant la boîte - il pouvait maintenant reprendre sa marche, il n’avait plus d’excuses.
* Je déteste cette odeur █████. ██████████████████... *
Le jeune homme exhala une bouffée de fumée, il ne se pressait pas, arrivant bientôt au bout de la ruelle. A droite… rien du tout. C’était là-bas que le cerf s'était enfuit, mais rien ne s’y trouvait. Jacopo avait dû se faire des idées, il était impossible qu’un cerf sauvage soit en liberté dans les rues de la ville de toute façon. A gauche… Une forme grotesque était étalée un peu plus loin, il était difficile de discerner ce dont-il s’agissait - surtout avec des verres teintés. Mais Jacopo savait très bien ce dont-il s’agissait.
* ███ encore en vie ! Il suffit de █████████, ██████████████████... *
“Une agression au couteau peut-être ?"
Pour faire couler autant de sang d’un coup, l'agresseur devait être sacrément énervé. Une charge d’un cerf aurait également pu causer une telle éventration, probablement. Jacopo établit la gravité de la situation à l’odeur, il ne savait même pas encore si la victime était humaine. Malgré cela, il continua de ralentir son pas, expirant une grosse bouffée de fumée. La personne au sol avait remarqué son arrivée, elle faisait de son mieux pour articuler quelques mots.
“À… À l’ai…de . . .”
Jacopo fronça les sourcils, il s’était maintenant suffisamment rapproché pour discerner la victime. Il s’agissait d’une jeune fille, probablement plus jeune que lui, recroquevillée sur elle-même. Elle portait un manteau épais, mais elle semblait avoir froid - son teint était pâle. La nuit était fraîche, mais elle n’aurait pas dû avoir si froid avec un tel manteau - si il avait été en état. La jeune fille avait été violemment lacérée au ventre, sa peau nue était à découvert alors que le sang en découlait ; sa vie la quittait petit à petit.
L’homme arrêta sa marche. La femme en face de lui était en danger, et il ne pouvait pas y faire grand-chose. Il n’était pas médecin, et plutôt adepte à blesser les autres que les soigner - et il n’avait aucune expérience en premier secours. Après tout, il avait toujours été du genre résilient ; même cette fois là où il s’était cassé une jambe, tout s’était arrangé en quelques jours seulement. Il ne savait pas quoi faire pour aider cette femme, et refusait de l’approcher tant qu’il n’en avait pas la nécessité.
* Tout le ██ s’écoule, elle va ███████████ ! Mince, ████████████████████. ████████████████████.*
“S...’il vou…. p…”
La jeune femme continuait d’appeler à l’aide, elle avait sûrement remarqué que quelqu’un s’était approché mais avait du mal à rester consciente.
“Fermes-la et attrapes ça !” Hurla Jacopo en balançant sa veste en direction de la blessée, conservant une certaine distance entre eux. “Presse ça contre ton ventre, j’appelle une ambulance.” Finit-il en sortant un téléphone de sa poche.
La jeune femme à terre semblait confuse, elle avait sûrement du mal à comprendre ce qui lui arrivait. La veste noire de Jacopo, vaguement roulée en boule au préalable, s’écrasa vaguement devant elle alors que son propriétaire la regardait de loin, mégot en bouche. Hésitant un instant devant cette scène, la femme se décida à tendre difficilement sa main vers le vêtement. Ses deux mains seules ne suffisaient pas à arrêter le sang qui s’écoulait de la plaie.
“Buonasera. J’appelle pour une urgence, une femme est blessée et se vide de son sang. Calle Bembo, dans le Cannaregio.” Jacopo leva les yeux au ciel, ignorant la femme au sol, il allait droit au but au téléphone. Il commençait à avoir mal au crâne, et son sang s'échauffait.
* Qu’est-ce que je fous à █████████ ? Je ferais mieux de l'██████, ███████ en petits morceaux avant de ████████. *
“Si, elle est encore consciente… Hein ? Pourquoi je devrais faire ça ? Tch.” Jacopo leva la voix sans s’en rendre compte. Il semblait que l’on attendait de lui à ce qu’il s’occupe de confirmer l’état de la victime en attendant l’arrivée des secours. Bloquant le micro du téléphone de la paume de sa main, il redirigea son attention vers la jeune femme blessée.
Elle semblait avoir réussi à récupérer la veste de Jacopo, mais n’avait pas vraiment la force pour vraiment appuyer contre la plaie - ou alors la douleur l’en empêchait. Enfin, c’était déjà mieux que ses mains.
“Yo, tu peux encore causer ? Tu te souviens de ton nom ? Est-ce que tu as froid ? Tu vois encore quelque chose ?”
Il pouvait voir la jeune femme lui renvoyer un regard confus, elle semblait vouloir dire quelque chose mais n’arriver qu’à produire quelques sons de plainte. Peut-être que si Jacopo ne l’avait pas mitraillée de questions, elle aurait pu reprendre quelques repères. Ce dernier fronça les sourcils, la personne qu’il avait au bout du fil avait entendu l’échange et semblait accablé. Le barman retira la main de devant le micro.
“Je t’en montrerais de la délicatesse enfoiré, je l’ai pas insultée non p- oh et basta !” Jacopo raccrocha au nez de son interlocuteur, il n’avait plus la patience de faire la discussion. Il était devenu incapable de faire preuve de patience avec lui, un peu plus et il aurait encore écrasé un téléphone sous son pied. L’homme expira bruyamment, il voulait se passer les nerfs sur quelque chose, mais il n’avait rien sous la main.
Tap tap tap tap tap tap.
Alors il commença à frapper du poing contre un mur. Pas violemment, il ne comptait pas se blesser, mais il était devenu évident de voir qu’il commençait à être à bout.
* Peut-être que je ferais mieux de filer en douce. * * ████████████████████ de partir avec juste un petit morceau. *
Après tout, il avait déjà informé les urgences de l’endroit où se trouvait la personne blessée. Jacopo hésita un moment, puis se décida ; rester sur place ne pouvait que lui attirer des problèmes. C’est à ce moment-là qu’il remarqua. La jeune femme dans la rue avait perdu connaissance : la veste était étalée sur elle, s’imbibant de son sang, mais ses bras l’avait complètement relachée.
“Cazzo !”
Jacopo réagit immédiatement, s’élançant en direction de la victime. Il écrase la fin de sa cigarette du poing, ne remarquant même pas la brûlure qu’il s’était ainsi infligé, avant d’en jeter les restes au sol. L’homme s’agenouilla au sol, agrippa sa veste, et la pressa contre le ventre blessé. Ses mains étaient déjà ensanglantées. Sa respiration était forte, il haletait.
* Retenir l’hémorragie est la seule ███████████. * * Cette veste est sur le chemin ! *
L’odeur était trop forte. L’image était trop vive. Même de nuit, il pouvait voir tout ce rouge. Ses genoux trempaient dedans. Ses mains ressentaient la chaleur qui s’échappait des entrailles de cette femme. De ce morceau de ████.
* Ça fait combien de temps que j’ai ████ ? Ils ne devraient plus ████ à arriver. * * Son ███ bat encore, c’est une sensation si douce. *
Jacopo avait du mal à respirer, il passait son temps à ravaler sa salive. N’ayant pas d'autres idées, il ferma les yeux. Cela ne changerait peut-être rien, mais au moins il ne verrait plus tout ce rouge. Il transpirait. Il se passa la main sur le front pour chasser la transpiration. Il n’aurait pas dû. Un liquide █████ coulait maintenant de son front. Ses mains étaient complètement imbibées de sang maintenant après tout.
“...sez moi ?”
Il ferait mieux de partir.
“... trop fort !”
Il ne pouvait plus rien faire d’autre qu’aggraver les choses en restant.
“Vous appuyez trop fort !!”
Une main agrippa son épaule, sortant Jacopo de sa léthargie. Il n’avait pas compris ce qu’on lui disait, mais cela importait peu - il réagit à l’instinct. Il relâcha immédiatement la veste ensanglantée pour agripper le bras qui le tenait, et tira violemment dessus pour se relever - projetant ainsi l’ambulancier au sol. “C’EST À MOI !”
Le barman réalisa enfin la situation. Une ambulance était arrivée, il ne l’avait pas entendu. Des brancardiers ont eu un mouvement de recul en voyant l’acte de Jacopo. Les secours étaient arrivés, et il n’avait rien remarqué… et envoyé un ambulancier au sol.
“C’est… c’est moi qui ait appelé. Allez, du nerf !” Jacopo agrippa l’homme à terre pour le soulever, le reposant sur ses pieds - comme pour s’excuser. “C’est… J’en peux… plus. Je dois y aller, débrouillez-vous !”
Et sans donner la moindre explication, l’homme prit la poudre d’escampette. Il courut aussi vite qu’il pouvait, aussi loin qu’il pouvait. Tout ce qu’il voulait maintenant, c’était une bonne douche froide pour se laver de tout ce sang. Et d’un bon steak, bien saignant.
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