Mathieu 27:50 - Elizabeth Jacob Katherine
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Elizabeth Jacob
Voilà la phrase qui illustre parfaitement la relation passionnelle et pernicieuse que la jeune exorciste entretient avec le divin créateur. Cette relation, Elizabeth l'entretiens et le conceptualise depuis sa tendre enfance, ou elle à subit comme sa sœur Trisha, la violence des dogmes abusifs de l'église et de ses agents. Tout comme sa sœur également, Elizabeth a été éduquée, modelée et presque prophétisée pour devenir la porteuse et la dépositaire des vertus à travers le monde, rôle qu'elle prends très à cœur.
Elizabeth porte un amour profond envers le monde de celui responsable des tous les maux de son existence. Elle aime les justes, les nécessiteux, mais aussi les mages, les criminels et autres engeances surnaturelles. Elle les aime, car ils font partis de ce jardin et qu'ils participent à nuancer la toile de l'humanité, que ça soit par leur bonté ou leurs intentions néfastes.
Le bonheur et la souffrance ne peuvent subsister sans l'autre, et c'est pour cela qu'il faut l'embrasser. Mais Elizabeth le sait, Elizabeth le comprend, tout le monde n'est pas prêt à subir le mal orchestré par les crises possessives de Dieu. Alors elle apaise, aime et rassure toutes les brebis égarées, jusqu'à les renvoyer dans l'au-delà si nécessaire, mais toujours avec amour.
Elizabeth est le genre d'exorciste libérée des dogmes stricts de l'église. Elle fume, s'amuse en soirée, enchaîne les petits copains, mais surtout, détruit les ennemis de l'église avec une efficacité perturbante, et un sourire glaçant.
Là où les enfants normaux écoutent contes et berceuses pour s’endormir, Trisha et moi étions exposées à des histoires d’une autre nature. Notre mère nous murmurait des psaumes rassurants tandis que notre père lui, nous sermonnait sur la nature sacrée de la lutte qui nous attendait. Épuisées, mais attentives, nous fermions les yeux en emmenant toute cette fierté dans notre sommeil. L’humanité était le troupeau de Dieu, l'Église, les bergers et nous, les chiens loyaux. Mais contrairement aux créatures qui rôdent autour de l’enclos, nous n’avons pas appris à user de nos dents et de nos griffes. Il y a bien longtemps, Dieu a offert aux hommes des sacrements absolus, plus puissants que toutes les armes. Des prières simples que nous avons entendues et répétées des milliers de fois et qui portent en elles toute la foi de l’humanité pour nous permettre de purger les âmes corrompues des Hommes.
La douleur constitue l’identité de la famille Katherine. Lutte constante, eugénisme et études thaumaturgiques n’ont fait que renforcer cet élément central de l’identité de notre famille. Sans que l’on ne me l’explique, enfant, j’ai rapidement compris et été exposée à cette réalité. Notre corps et notre lutte ne s'épanouissent que dans la souffrance. Nos larmes et notre sang attirent l’Od à nous, nous permettant de nous engager dans des batailles perpétuelles, nous renforçant à mesure que la mort pointe le bout de son nez. Mon père était très doué pour exploiter ce trait présent dans nos gènes. Une fin légère et constante, le froid en hiver, le manque de sommeil et les sévices physiques étaient un terreau parfait pour que nous soyons plus fortes, Trisha et moi. Avait-il conscience de cette particularité thaumaturgique ? Peut-être. Quoiqu’il en soit, si toute notre généalogie a souffert pour nous transmettre ce cadeau, je pense que cela valait le coup. Lors des exorcismes, je peux incanter encore et encore, sans m’arrêter, car rien ne m’empêche d’en appeler moi-même à ce pouvoir et de souiller le sol de mon sang.
Nos parents ont toujours œuvrés pour faire de nous, ma soeur et moi, des exacts opposés. Nous devions être les deux tranchants de la même lame. Deux contraires qui luttent de concert pour protéger le monde dans son intégralité. Pour cela, tout devait nous différencier. Nos missions, notre enseignement et surtout nos fardeaux. La seule chose qui devait nous relier était le poids de cette quête.
Bien que je ne dispose d’aucune preuve là-dessus, j’ai la sincère impression que le ciel m’a dotée d’une autre particularité thaumaturgique. Une plus unique, détachée de l’héritage génétique familial et qui altère directement la puissance de mes prières. Les hurlements qu’elles provoquent et l’éclat qu’elles produisent semblent être renforcées par la vertu que je peux incarner aux yeux du monde. Mon amour, ma force, ma prudence… Toutes ces choses-là me placent en antithèse des créatures de la nuit et de l’esprit.
“C’est un miracle ! Dieu à entendu nos prières et t’a baigné dans son amour.”
Ces mots, je les ai entendus de nombreuses fois durant mon enfance. Mes parents les prononçaient avec un amour qui pour une fois était sincère. Ce cadeau du seigneur, je l’ai chéri. Il me faisait exister aux yeux de mes géniteurs tout en me promettant d’arpenter le monde pour apaiser les âmes et punir le mal aux côtés de ma sœur qui, elle, me protégerait des vices des Hommes.
Une telle preuve d’amour de Dieu était une bénédiction pénible à porter. Elle nécessitait un travail constant et souvent douloureux. Je ne compte plus le nombre de blessures spirituelles que j’ai pu infliger à mon âme en appliquant les conseils inexacts de ma mère, inconsciente de toute l’étendue de mon potentiel.
“C’est un miracle ! Dieu à entendu nos prières et t’a baigné dans son amour.”
Ces mots, je les ai entendus de nombreuses fois durant mon enfance, mais ils ne m’étaient plus adressé. Mes parents les prononçaient avec un amour qui pour une fois était sincère, mais qui ne m’était plus acquise. Ce cadeau du seigneur, je l’ai haï. Il m’a fait disparaître aux yeux de mes géniteurs tout en m’arrachant les promesses qui m’avaient été faites. Le cadeau que Dieu m’a fait n’était pas assez pur, pas assez éclatant, loin du miracle des yeux de ma sœur. Tout mon potentiel sacré fut privé, du jour au lendemain, de la promesse de porter un jour le blason familial et avec ça, de devenir la plus puissante des exorcistes, reléguée comme ma mère avant moi, au fait d’être une simple machine à purger les maux spirituels.
“Calvaire”.
Petite, ce mot caractérisait avec une justesse déconcertante mon quotidien. Des épreuves constantes et douloureuses qui devaient faire de moi une martyre, le tout baigné dans une fausse utopie. Toutes les menaces contre lesquelles je devrais lutter étaient lointaines et bien moins cruelles que la négligence émotionnelle que nous subissions avec ma sœur. Comment un apôtre de la mort pouvait être plus effrayant que les pas colériques de notre père qui s’approchait de la chambre, ceinture à la main ? Comment les démons pouvaient être plus dangereux pour le salut de l’âme que les mensonges de notre mère ? La réponse était simple, ils ne pouvaient pas.
Puis, j’ai été trahie, jetée. L’aimée de Dieu condamné à devenir une simple exorciste, privée du potentiel familial, privée de sa mission. Confinée dans ma jalousie, ma haine et mon désespoir, j’ai peu à peu compris. Le mal que le seigneur m’infligeait en m’ayant offert un tel cadeau avant d’en reprendre ses fruits était à moi et à moi seule. Il s’agissait d’une preuve d’amour pervertie par l’esprit imparfait du créateur. Une punition intime et libératrice. A l’image du Christ, je devais emprunter mon propre chemin de croix et porter sur moi les stigmates de l’humanité. Je devais aimer ceux qui me blessaient, adorer ceux qui me scarifiaient. L’aimée de Dieu condamné à devenir une simple exorciste, privée du potentiel familial, privée de sa mission.
L’idée qu’un homme puisse avoir un jour pardonnée tous les péchés de l’humanité par sa mort, tout en inondant la création de son pardon m’a obnubilée. L’éventualité que je puisse offrir un jour amour si inconditionnel et passionné au monde entier me suivait dans mes nuits oniriques. La possibilité d’être couronnée d'épines sous une lumière dorée, épuisée par l’effort me faisait l’effet d’une douce torture. La chance de pouvoir offrir aux créations de Dieu une tendresse dont lui-même était incapable me dévorait de l’intérieur … Mais, avec le temps et les chasses, l’envie s’est transformée en frissons et le potentiel lui, en réalité. Une réalité unique. Une réalité qui n’appartenait qu’à moi.
Suivant la voie de Jésus-Christ et par ma seule volonté, j’ai imposé au monde de celui à qui je dois tout cet espace unique. Une colline baignée de lumière dorée et balayée par un vent sec, le tout dans un silence enivrant. Dans cette réalité parfaite, la thaumaturgie spirituelle, le corps, l’esprit, l’âme et tout ce qui altère les sensations s’effacent. Le cœur s’exprime et les sentiments exultent. Plus rien, même Dieu ne peut m’empêcher d’entendre les suppliques de ses enfants et moi de les aimer en retour, de leur exprimer une adoration pure et écrasante.
Après avoir reçue et senti toute mon exaltation, il arrive que l’essence des entités que j’y amène s’efface. Leur existence s’achève, heureux et aimés comme ils ne l’ont jamais été auparavant, décidant de retourner auprès du seigneur qu’ils ont pu apercevoir dans mon regard.
Lorsque l’on combat les engeances du mystère, l’esprit à tendance à s’effriter. Abîmés par des années de luttes, en proie à l’épuisement ou au doute, les exécuteurs se retrouvent souvent vulnérables face aux manipulations des magus et autres apôtres. Le zèle est une arme redoutable bien sûr, mais fait un bien piètre bouclier. Dieu ne nous protège pas, pas plus qu’il ne souhaite notre réussite d’ailleurs. Le seigneur à condamné son fils pour réparer ses propres erreurs, il balafre notre foi de ses inconsistances et de ses sautes d’humeur, sinon, pourquoi son livre saint serait autant empli de prophètes qui se contredisent ? C’est pour cela que les exécuteurs et autres exorcistes sont aussi fragile face aux maux des pensées. Et moi dans tout ça ? Ce genre de choses ne m’affecte que très peu. Que peut un sort face à l’esprit de celle qui s’est éprise de Dieu et de ses caprices ? De celle qui aime autant la joie du corps que la douleur de l’âme ? De celle qui souhaite plus que tout au monde être une martyre ? Mes pensées sont obnubilées par le bonheur absolu que cette vie pénible me procure. Ma passion écrase ce qui tente de s’y interposer. Je ne peux être corrompue, car Dieu s’en est déjà chargé.
Les membres de la Sainte Église sont des armes justes qui purgent le mal qui se met sur la route des Hommes. Pour cela, tous ses membres doivent être prêts à se battre et à mettre un terme à l’existence de ces créatures du mal. Ma philosophie est différente à ce sujet. Je ne crois pas en la malveillance absolue et en actes qui ne peuvent être pardonnés comme le Christ nous l’a appris. Néanmoins, il m’est nécessaire de savoir me défendre ou défendre ceux qui acceptent de voir Dieu à travers mon amour. Ma priorité en tant qu’exorciste à toujours été de savoir éviter les coups des créatures plus dangereuses que moi et de me rapprocher d’elles pour prononcer mes prières. Ayant été entraînée par un exécuteur, j’ai également dû apprendre à manier les armes conceptuelles de l’église et à les lancer avec grande précision. Avec l'expérience et en grandissant, j’ai acquis une plus grande finesse dans mes mouvements, me permettant de me battre avec une certaine forme d’élégance.
C’est important de rester en bonne forme physique. Certes, mon travail requiert de ne pas s’épuiser rapidement, d’être rapide et habile, mais ce n’est pas ma première motivation. Celle-ci réside dans la liberté que m'octroie ma condition physique actuelle. Je peux courir dans les champs, grimper aux arbres pour observer les nids d’oiseau, chanter toute la nuit, et ce, sans trop accuser la fatigue. Chaque matin commence par de l’exercice. Je cours, m’étire, respire puis me purifie avant de prier. Prendre soin de la santé de mon corps est presque aussi important que celle de mon âme, je suis donc très consciencieuse à ce sujet là. Je ne veux pas avoir l’air d’une femme négligée après tout.
De toutes les choses simples de la vie que j’apprécie, mon intimité se place probablement non loin du sommet. Des années de vie en communauté m’ont fait comprendre que ce n’était pas pour moi. Ne pas pouvoir décorer comme je le souhaite, ne pas pouvoir chanter quand l’envie m’en prend, ne pas pouvoir mettre le bazar dans mes affaires ou ramener qui je veux dans mon espace de vie… Quelle horreur. Et encore, je ne parle même pas de l’intimité dont je dois faire preuve avec Dieu. Comme toute femme de foi, mes journées sont parsemées de prières. Je prie pour les Hommes, pour le Christ, je me confie, remercie, adore… Mais Dieu est un amant capricieux et je préfère qu’il soit le seul à entendre mes douloureuses suppliques ou mes remerciements exaltés. Pas de couvent pour moi donc, mais les lieux laïcs ne me conviennent pas non plus. Ils appartiennent à mes ouailles après tout. C’est pour cela qu'à chacun de mes voyages, je réclame aux évêques et aux prêtres des lieux saints juste pour moi. Presbytères austères, cryptes humides ou chapelles en ruine, peu importe. Tout ce qui compte, c’est que le sol soit consacré et que je puisse ranger un miroir et du maquillage sur le rebord du bénitier.
Cette demande presque obligatoire, je l’ai également soumise au père Boréal. Après tout, Venise est truffée de petits édifices religieux, ma demande n’était pas si absurde que ça. Heureusement, ma lettre de recommandation à grandement intercédé en faveur de mon caprice. Actuellement, je vis donc dans l’oratoire San Giallo, une petite chapelle isolée et chaleureuse, à deux pas de la place Saint Marc, parfaite pour sortir le soir et conjurer des armes sacrées.
Avez-vous déjà vu la statue de cette bienheureuse en pleine extase à Rome ? Une œuvre élégante qui flirte avec l’érotisme au cœur d’un lieu saint à deux pas du Vatican. Un travail précis et parfaitement sculpté qui retranscrit toute la passion d’un plaisir sacré. Malheureusement, si je ne m’étais jamais accoquinée avec des membres de l’assemblée du huitième sacrement, je n’aurait probablement jamais été exposée à une telle œuvre, aussi belle que puissante.
Je suis une exorciste, certes, mais ma tante et mentor m’a toujours enseignée à être en bons termes avec les chasseurs de relique de la Sainte Église. Nos bonnes relations m’ont permis de recevoir une relique sacrée de l’église. Un voile de bienheureuse : Ludovica Albertoni, fille malmenée par les hommes de son temps et abandonnée dans un couvent qui a trouvé l’amour et la satisfaction sexuelle auprès du seigneur.
Son voile me permet de voir le monde d’un œil nouveau et surtout, meilleur. Je suis consciente de plus de choses, comme si j’étais inondée de stimuli sensoriels. Odeurs, images, sons, sensation, douleur. Tout est plus fort, plus précis, plus évident. Comme si de nouvelles couleurs et de nouvelles notes venaient s’ajouter à la trame du monde
Alors, si cet exercice est trop périlleux pour moi, dois-je me référer à l’image que je rejette ? À l’idée que le monde se fait de moi ? Soit. Pour l’Église, j’incarne une exorciste juste, impertinente et passionnée. Pour mes parents, je représente probablement un projet incontrôlable, dévié de son rôle et des valeurs initiales. Pour mes amis, j’incarne sans doute figure aimante et dévouée bien qu’éphémère dans leur vie. Pour Dieu ? Je suis une amante élégante, joueuse et insoumise. Si toutes ces représentations diffèrent, comment juger de qui est dans le vrai ou dans le faux ? Est-ce ma famille, car elle m’est liée par le sang ? Sont-ce mes amis, car ils entretiennent une relation plus spontanée avec moi ? Est-ce le Seigneur parce qu’il est absolu ?
La réponse est pourtant si simple. Tout le monde se trompe en ayant raison. Les Hommes et leur père s’éprennent d’une image froide et inerte qui dissimule pourtant l’évidence de mon essence. À l’image du plus beau des Hommes, je ne suis qu’amour. Un amour passionné qui s'ancre dans toutes les choses que mes humbles sens peuvent percevoir ou ressentir. J’accepte tout et ne rejette rien. J'accueille le froid, la maladie, la tristesse, et même la douleur. Car c’est en m'abstenant de ressentir de la crainte et du rejet envers tout ce qui compose le monde que je peux en profiter plus que n’importe qui. J’écoute avec attention les enseignements des épreuves pénibles que je dois affronter, chérissant autant le moment que ce qu’il peut m’apporter. Les choses laides placent les belles sur un piédestal tandis que les bonnes font exister les mauvaises.
Alors certes, certaines souffrances me font tressaillir et certains sons me sont insupportables, mais je les aime. Ils apportent des nuances, parfois grossières, parfois subtiles à la toile colorée que représente mon passage sur terre. Je caresse avec tendresse chacune de ces erreurs ou de ces imperfections et les remercie d’exister, car après tout, je ne suis pas parfaite, je suis à l’image de Dieu.
Mais revenons à mon entourage. Est-il plongé dans une image foncièrement erronée de moi ? Non évidemment, et ce, pour une très bonne raison. J’aime la vie que je mène et la voie que je suis. J’aime chasser les engeances de l’âme et ressentir les sentiments indélicats du seigneur à travers la prière. Cet amour et ce bonheur me rendent profondément libre. Libre de choisir quelles règles je décide de suivre et lesquelles je décide d’enfreindre. Libre de m’exprimer comme je l’entends à travers mes mots, mes actes, mais également des choses plus simples comme mes vêtements, mes goûts et ou fréquentations. C’est pour cela que l’avis de mes rencontres n’est pas totalement faux. Ils voient ce que je décide de leur montrer, et je leur montre ce que je décide d’être. C’est aussi simple que ça.
Sophia Katherine était une mère cruelle et envieuse.
Trisha est ma sœur. Elle souffre et je l’aime plus que tout.
Contrairement à de nombreuses familles à Venise, je n’ai pas particulièrement de matière à ajouter, de nuances à apporter, d'ancêtres à honorer. Je suis issue d’une lignée d'exécuteurs défaillants qui se sont perdus loin de la route tracée par un aïeul qui l’était probablement tout autant. De ce que j’en sais, mes ancêtres étaient à l’image de mon père : des exécuteurs redoutables qui se retrouvaient être des humains abjectes, tous étranger au concept d’amour ou de passion. La seule exception à cela semble être mon grand-père que je n’ai jamais vu. Il aurait trahi l’église pour étudier la thaumaturgie et apporter une brique corrompue à l’édifice familial branlant. Autour de la table, son nom était presque tabou, c’était une des nombreuses sources de colère et de honte dans les yeux de mon père.
À l’image de Dieu guidant ses premiers prophètes vers le droit chemin, notre vie n’a été qu’efforts violents et apprentissage dans la douleur. Chaque jour, nos mains étaient marquées par le travail et nos esprits abîmés par la prière. C’est dans toute cette peine que j’ai comprise le fondement thaumaturgique familial des Katherine. Fabriquer des armes saintes, dénuées de personnalité et à l’âme suffisamment écorchées pour être tranchantes d’une manière ou d’une autre. Pariant sur la résilience d’enfants et à la bonté du seigneur. Notre grand-père avait essayé de forger par la technique, en apportant les secrets des mages dans nos gènes. Nos aïeux par un eugénisme et un travail constant. En vain.
Car c’est bien le zèle de nos géniteurs, et particulièrement de notre père qui a apporté la malignité du seigneur dans nos vies, à Trisha et moi. Ce sont eux qui ont œuvré à faire de nous les martyrs du XXIe siècle, qui ont souhaité plus que tout au monde que leurs enfants portent tout le poids du monde sur leurs frêles épaules. La technique et le travail constant des générations passées ont échoué à forger ces armes, Notre père , lui, à utilisé la force. Une force sourde, injuste qui a suffisamment fait vaciller nos corps et âmes pures d’enfant pour que le créateur jette son dévolu sur nous. Non, ce n’est pas le zèle de nos parents qui ont attiré Dieu dans notre foyer coupé du monde. Il s’en moque. Les grands récits des martyrs en sont la preuve. Dieu est un être à l’image des hommes. Il est plein d'orgueil, de colère et d’avidité. Il aime les prières dénudées de tout sentiment, baigné dans une détresse sincère ; dans une souffrance passionnée. Dieu a laissé son fils être couronné d’épines et être crucifié par les hommes après tout.
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Depuis quelques nuits, je peine à trouver le sommeil. Mes rêves sont arpentés par d’anciens souvenirs plus ou moins pénibles de notre enfance. Je me souviens de notre poule blanche qui gambadait dans la cour et qui refusait de pondre à cause du froid. De la manière dont, toutes enjouées, nous courions pour la nourrir après nos maigres repas, heureuse de lui en offrir une partie. Comment nous discussion à voix basse des noms que nous voudrions donner à ses enfants, nous voyant déjà comme les marraines de ce gallinacé. Quel était son nom ? Je ne sais plus. C’était probablement une information déjà superflue à l’époque. Papa nous en aurait voulu si le nom d’un vulgaire poulet avait pris la place de celui d’un prophète dans nos petites têtes.
En ce moment, je suis à quelques lieues de notre foyer. Les maux que je chasse se sont incarnés non loin d’ici. L’odeur, les couleurs, le paysage… Tout me rappelle notre enfance et me prive d’un sommeil réparateur.
Mais ne t’inquiètes pas grande sœur. Je chéris ces insomnies. Je les vois comme un cadeau du ciel qui me pousse à renouer avec ces réminiscences du passé, qu’elles soient empreintes de bonheur ou de désespoir. Grâce à ce présent, je revois certains passages de notre enfance. Comme la fois où Papa a chassé une souris de notre chambre quand nous n’étions pas encore capables de parler, quand maman nous avait fait une tarte aux prunes un peu trop cuite pour notre communion et que nous en avions volées pendant la nuit, ou bien quand j’avais perdue ma chaîne de baptême dans la rivière et que tu avais plongée pour la récupérer. Tant de souvenirs doux me reviennent, aussi doux que la douce brise de cette nuit d’été.
Et toi Trisha ? De quoi te souviens-tu ? Partage tu ces subtils souvenirs anciens ? Ou toi aussi, tu les sens être effacé par les marques sur ton corps qui témoignent d’une enfance violente ? Arrives-tu à oublier la nausée qui nous tiraillait l’estomac quand Papa était en colère ? Au chagrin qui nous épreignait quand maman restait silencieuse après qu’il nous ait frappées encore et encore pour une simple histoire de seau d’eau ? Est-ce que ces souvenirs injustes et douloureux t’accompagnent la nuit toi aussi ? Je n’espère pas. J’implore le ciel pour que tu ne portes plus les stigmates de leur zèle et je prie chaque jour pour que leur orgueil, leur colère et leur envie n'aient pas entaché ton sourire ...
Dieu t’aime toi aussi. Je le sais.
Après tout, il m’avait tout pris pour te l’offrir. La fierté de nos parents, le potentiel de devenir quelqu’un, la cause pour laquelle je me battais. J’ose donc espérer qu’il a mis sur ta route quelqu’un capable de panser ses blessures et surtout, qu’il n’a pas jeté son dévolu sur toi comme il a pu le faire comme pour moi. Tu es forte Trisha, bien plus que moi-même. Ton corps est puissant et ton âme est pure, bien trop pure pour endurer le dévolu du seigneur…
Voilà bientôt trois ans que je te cherche, çà et là à travers l’Europe à mesure que je purifie les Hommes. Martin refuse catégoriquement de me laisser interférer dans ta nouvelle vie par peur que je te dévie de ta juste lutte. Mère reste silencieuse comme à son habitude. Tante Evelyn et moi peinons à retrouver ta trace. L’assemblée du huitième sacrement nous a dit que tu pourrais te trouver en Italie, c’est donc par là que je vais continuer de chercher. Demain, je demanderai à l’Archevêque de Cantorbéry de m’envoyer là-bas et je continuerai de courir après toi.
J’espère que tu vas bien Trisha.
Ta sœur qui t’aime.
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Voilà plusieurs mois que nous ne nous sommes pas vues.
Comme vous l’avez toujours voulu, j’arpente l’Europe, traquant inlassablement la faiblesse dans le cœur des Hommes et leur apporte l’amour de Dieu. Aujourd’hui, le temps est pluvieux en France et c’est pour cela que j’écris cette lettre au lieu de sortir traquer le mal. Je pourrais te transmettre la beauté de cette pluie d’été et te raconter à quel point elle me procure joie et plaisir. Néanmoins, nous savons toutes les deux que ce genre de récit ne vous intéresserait guère Papa et toi. Je n’ai donc pas envie de jouer à l’ignorante ou à celle qui ne comprend pas avec toi, je partirais trop désavantagée.
Si je vous envoie cette lettre, c’est parce que je suis curieuse. Curieuse de savoir ce qui se passe dans l’esprit gangréné de mes chers parents. Curieuse de comprendre l’origine du rejet que vous éprouvez maintenant envers moi. Alors je sais. Ce n’est pas ton visage qui exultait de la colère que vous nous avez tant appris à réfréner, mais comme à ton habitude, tu restais silencieuse, acceptant les graines du mal dans ton foyer, feignant de ne pas en avoir conscience.
Avant que Tante Evelyne ne m’emmène loin de notre Eden, tu as toujours intercédé pour que je reste à vos côtés. Tu as toujours voulu que je sois là, à apporter de la vie à la maison. Tu refusais que je suive les pas de Trisha à servir les intérêts de l’Eglise. Tu as tenu à conclure ma formation, à polir ce potentiel que tu ne comprenais pas, à perfectionner ma technique privée de l’héritage familial.
Pourquoi ?
Martin n’a jamais voulu de nous, il avait l’opportunité de me jeter dans ce monde que nous ne connaissions en tout en me laissant être être formatée par l’ordre des Exorcistes. Sentais-tu que mes prières étaient de nature impie et que je serais déviée de ma mission? Où était-ce simplement l’envie de mieux réussir que papa ? Lui avait offert Trisha, une exécutrice redoutable, prodige, capable de purifier le mystère d’un simple regard. Et toi, qu'allais-tu apporter ? Une exorciste au cœur noirci par la souffrance, incapable d’éprouver du bonheur dans les punitions qui lui étaient infligées, et dans l’impossibilité de faire quoi que ce soit d’autre que d’incanter la même prière, encore et encore.
Alors pourquoi ? Pourquoi n’ai-je vu aucune joie, aucun plaisir et aucun orgueil dans ton cœur quand je vous ai annoncé que j’avais trouvé Dieu au bout de mon chemin de croix ? Pourquoi n’y avait-il que du rejet dans vos mots. Réponds-moi, je te le demande. Pourquoi Dieu semble si absent de cette maison où nous avons autant apprises à aimer une image de lui façonnée par les Hommes ?
Tu sais maman, bien que les coups de papa aient marqué mon corps, me forçant à me souvenir de ses enseignements à chaque fois que je me dénude, me poussant à expliquer en détail la nature de ses châtiments à ceux et celles qui partagent ma couche, c’est toi qui as marquée mon âme. C’est ton absence d’amour et ton silence écrasant qui fait remonter en moi le plus de souvenirs douloureux. Alors je sais ce qu’il veut dire, je sais ce qu’il cherche à cacher : la peur. La même peur que les enfants qui reçoivent l’amour de Dieu pendant un exorcisme, la même que des apôtres qui rampent sur le sol, criblé de lames sacrées. Maintenant, que j’ai trouvé ma voie et l’amour de Dieu, tu as peur que je me retourne contre toi, que je vous blesse comme vous l’avez fait…
Mais ne t’inquiète pas maman. Je t’aime. J’aime papa aussi.
Sans vous, je n’aurais jamais trouvé le bonheur au fond de l'abîme et je ne serais pas celle que je suis aujourd’hui. Ce sont vos enseignements et votre cœur noirci qui m’ont placé sur la route de Dieu.
J’espère simplement que si mes mots te blessent, tu y trouveras le même bonheur que j’éprouve à les écrire. Vous qui nous avez enseigné la libération dans l’adversité, je prie pour que je vous aide à trouver votre voie dans la lumière de Dieu.
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Voilà quelques jours à peine que nous sommes séparées et je ressens déjà une certaine tristesse. Une douce mélancolie qui m’accompagne lors de mes virées nocturnes à Venise et dont je fais part à Dieu dans mes prières. Est-ce que tu vas bien ? Où te trouves-tu actuellement ? Tu me répondrais probablement qu’avec un téléphone portable, je pourrais avoir ma réponse tout de suite, mais leur fonctionnement me semble encore un peu trop complexe. De plus, l’encre et le papier ont une manière élégante de retranscrire les mots, les traits et les significations se mêlant pour venir alimenter une ambiance subtile.
Je tenais à te remercier pour tout ce que tu as pu faire pour moi durant ces trois années passées ensemble. De toute la patience et la compréhension que tu as eue avec l’adolescente rebelle que j’étais, de toute la force que tu as mise pour me soustraire à l’autorité de mes parents, de toute la compassion que tu as eu envers moi. Tu m’as tant appris, et ce, pas que sur le plan sacré. Toutes ces choses-là, je te les ai déjà dites, mais je souhaite que même ivre ou blessée, tu puisses te les remémorer en une simple lecture.
Je suis heureuse que tu m’aies enseigné la beauté de la vie et la splendeur des plaisirs qui la composent. Que tu m’ai emmené boire mon premier verre de vin, fumer ma première cigarette ou faire mon premier tour à moto. Tant de choses simples et agréables qui pourtant sont réprouvées dans nos rangs. Qui aurait pu croire que boire et s’amuser sans se préoccuper du lendemain pouvait être aussi libérateur pour l’âme ?
Au début, je te trouvais grossière et étais persuadée que ton cœur était empli de péchés. Tes actes et tes goûts rentraient en contradiction avec la vision puritaine des Katherine. Je pensais que le malin que j’avais tant appelé venait me chercher sur son véhicule infernal. Que tu venais me punir pour mes échecs. Puis j’ai compris. Compris l’essence de l'enseignement du Christ, de la valeur du pardon et de l’importance de la recherche du bonheur sur terre. Tu as su panser les blessures d’une enfant pour lui permettre de devenir une femme intègre et pour cela, merci beaucoup.
Mais tu n’as pas été qu’une seconde mère pour moi. Tu as aussi été une mentor redoutable. Tu as écouté, analysé et compris la portée de mon potentiel. Tu m’as guidée loin des carcans étriqués de l’Eden, tu m’as dit que Dieu ne m’avait pas abandonné et qu’il n’appartenait qu'à moi de le retrouver. Tu as su trouver les mots, d’une justesse pondérée par la liberté et le plaisir que tu prônes tant.
Alors à toi à qui je dois tout cet amour des plaisirs du monde, je te remercie. À toi qui ne m’as jamais jugée et qui m’as toujours défendue, je te remercie. Alors à toi qui as troublé tant de nuits en chantant à tue-tête, je te remercie. Et à toi qui as toujours intercédé en ma faveur dans la sainte Eglise, je te remercie.
Merci.
Narrateur |
Ultimate One |
Témoin du Destin |
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MJ
Bon, la vérité si je mens, j'ai pleuré un peu en lisant la première partie de ton histoire. Ca fait plaisir de voir que la tendance des enfances difficile et des personnages déséquilibré continue, et même si Elizabeth est pas la personne la plus saine d'esprit sur le forum, ça fait plaisir de voir qu'elle ne cède pas à tout ça pour justifier de faire le mal.
Le personnage est étrangement équilibré quand on y pense.
Pour ce qui est de l'aspect technique, on en a discuté, l'aspect miraculeux des dons d'Elizabeth vont bien avec l'histoire d'origine des Katherine et la nature des sacrements, donc c'est tout bon, tu es ajouté à la liste des VIP capable d'utiliser un Reality Marble.
Dernière mise en garde cependant Elizabeth, Venise n'est pas très sûre ces derniers temps alors évite de porter du rouge lorsque tu sors le soir.
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