We made plans
and god laughed

Contexte

Alors que le Graal a été démantelé, d’étranges meurtres corrompent les canaux de la Sérénissime. Le Conseil de Venise, autorité suprême de la ville, doit faire face à cette situation alors qu’un mariage prévu entre deux familles du conseil devait mettre fin à plusieurs années de rivalité. L’Association des Mages et la Sainte Eglise ont dépêché leurs éléments afin de résoudre ce mystère; véritable menace pour le Secret de la Magie. Dans l’ombre, les Apôtres de la Mort se nourrissent du chaos. Vous aussi entendez l’appel des muses de la désolation et venez mettre en lumière les secrets qui stagnent dans les abysses de Venise.
Derniers
messages
illustrations par Zhimin Gao et Aw anqi. Codage pâr Kylas (mikazuki) sur le support du blank theme par Kim. Contexte et concept de jeu inspirés des oeuvres TYPE-MOON et du Naruverse.
en savoir +
votre staff
pseudo1&pseudo2
blabla je suis un membre du staff je suis fondateur.trice, mon pseudo c’est ceci ou cela et j’aime les pâtes carbos.
Crédits & remerciements
votez pour nous !
Nos Partenaires
FLNFLNFLNFLNFLNFLNFLNFLNFLNFLN
Le Deal du moment : -14%
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 ...
Voir le deal
799 €


Think of Me (Tatsumi)

2 participants

Carmina


Experience : 0xp
citation de votre choix : Now I decay beneath the waves
My wine-dark grave

pseudo : jo
Tags :
Apôtre de la Mort
Suceur de sang
Prima Donna Assoluta
Physique Commun
Mystic Eyes of Enchantement
Régénération Exceptionnelle
Inversion temporelle
Manipulation Corporelle
Chant de la Sirène
Mystère Traditionnel


feat, crédits : carmina (oc) ; @kylas
pronoms : elle/la
Tw : n/a
Tier : Tier 0
description : Le rire au bout des lèvres, elle dirait qu'elle vient des tréfonds de la mer d'Irlande, son chant attirant les marins à leur trépas – un mensonge en demi-teinte. Elle a, après tout, la voix et le magnétisme des sirènes, son chant responsable de bien des naufrages.

La réalité de sa nature impie, cependant, n'a pas un arrière goût de saumure — mais plutôt de sang.

icon profil : Think of Me (Tatsumi) Ba719367b4385a862a1df5ee49a84e29
icon profil2 : Think of Me (Tatsumi) B34d50f931757ca5b35c81ce74f6c056
Messages : 26
Quartz : 77
Date d'inscription : 24/09/2021

   
Carmina
vos pronomspas de twft.
Messages :
Exp :
Quartz:
Date d'inscription :
vos tags
Si les enregistrements modernes faisaient pâle figure à côté d'un orchestre, elle devait cependant leur accorder une certaine commodité, particulièrement à l'heure actuelle.

Alanguie sur un sofa tout aussi daté que le reste de la décoration intérieure, Carmina se laissait porter par une valse de Tchaïkovski qu'elle connaissait sur le bout des doigts – et à l'époque déjà l'une de ses favorites. Paupières closes, elle se laissait aller à des souvenirs d'un temps qui n'était plus, un temps d'insouciance. Des couples virevoltant à perte de vue, insouciants et heureux, le rire au bord des lèvres; tous ces regards et mots échangés avec des visages aujourd'hui oubliés.

Elle avait le cœur mélancolique en cet après-midi qui s'essoufflait.

Les heures filaient sans qu'elle n'y fasse attention, la notion du temps devenue floue avec les années; dans les autres pièces, elle percevait les mouvements de ses employés, s'appliquant à leurs tâches respectives avec diligence et professionnalisme, et veillant à ne pas la déranger. Bien plus par respect que crainte, bien que leur statut de simples humains soit difficile à oublier.

Un autre soupire fila : elle s’ennuyait. Alors, paresseusement, elle finit par se redresser tandis que la musique touchait à sa fin. Dans cette pièce aux apparences de musée excentrique, elle avait des allures de fantôme du siècle dernier, la dentelle blanche accentuant de façon dramatique sa propre pâleur. Une impression d'autant plus renforcée par cette façon dont son regard se perdait dans le lointain, vraisemblablement toujours à la recherche de quelque chose qui n'était plus et oubliant ce qui se tenait juste devant elle.

Ce fut l'apparition du majordome qui finit par la sortir de sa transe, ses prunelles vermeilles fixant alors sa silhouette sans ciller. Le poids des années ne semblaient être capable d'avoir une emprise sur sa posture, lui qui la servait déjà alors qu'elle était encore Cristina.

« Pardonnez mon intrusion, signora. Les tâches quotidiennes ayant été effectuées, je me suis permis de congédier le reste du personnel de maison plus tôt qu'à l'accoutumée. » Même après la mort d'Ettore, il était resté à ses côtés, et si la dame préférait à se dire que son souci était avant tout le patrimoine de feu son employeur, elle n'en était pas moins reconnaissante. Il était, après tout, une compagnie plaisante quoique toujours formelle, un homme que l'âge avait rendu sage et discret, en toutes circonstances.

« Merci,  » l'esquisse d'un sourire dessiné sur ses lèvres, tandis qu'elle se rapprochait, le mouvement uniquement trahit par le froissement de sa robe de chambre, ses pas autrement silencieux sur l'épais tapis. « Permettez-vous un peu de repos également, vous êtes bien pâle, Giosuè. » Et venant d'elle, ça n'était pas à prendre à la légère.

L'homme, lui assurant qu'il y veillerait, ne tarda pas à prendre congé et disparaître une fois de plus dans le couloir, la laissant seule à nouveau avec ses pensées moroses. Des pensées qui la suivirent jusqu'à l'étage, traversant les couloirs décorés de photographies et tableaux par dizaines d'un air absent.

Elle s'ennuyait, encore.

Un sentiment qui arriva à son point culminant une fois vêtue de façon plus décente, et sa longue chevelure noire maîtrisée. À quoi bon faire des efforts, s'il n'y avait personne d'autre pour apprécier le résultat? Sa vanité avait beau être conséquente, l'attention du foule en adoration lui manquait, et le reflet las que lui renvoyait son miroir ne faisait que le confirmer.

Et c'est investie de cette réalisation qu'elle avait quitté la pièce, le bruit de ses pas venant cette fois-ci troubler la quiétude morne de la demeure. Des pas qui la menèrent jusqu'au hall d'entrée, prête à mettre les pieds dehors et gratifier la Sérénissime de sa splendeur une fois de plus, au moment où la population s'y attendrait le moins.

« Vous avez une visite impromptue, signora. » La voix de l'homme venait de la couper dans son élan, et son regard surprit exprimant avec éloquence ce que ses mots ne pouvaient. Sans une parole de plus, il désigna le petit salon où ledit invité attendait, avant d'une fois de plus s'effacer.

Le visage de la vampire retrouva une vie soudaine en apercevant celui qui se tenait là, si peut à sa place dans le décor baroque, excessif. Tout aussi excessif que la façon dont elle s'approcha de lui, saisissant sa main comme on le ferait face à une bouée de sauvetage en pleine tempête.

« Tatsumi! » Elle avait dans la voix cet entrain qu'on lui connaissait si peu, tout à coup, et le regard brillant. « Quel plaisir de te voir!  » Pas question de le laisser réagir, et sûrement pas protesté, voilà qu'elle l'enlaçait déjà avec une familiarité singulière, inhabituelle. Ah, il faisait partie de ces privilégiés qui avaient su obtenir son affection avec un naturel surprenant, là où d'autres n'avaient jamais réussi à n'avoir ne serait-ce qu'un regard. Sans oublier qu'elle savait qu'il protesterait sûrement, ce qui l'amuserait toujours autant.

Le relâchant finalement après quelques instants, ne laissant de cette étreinte qu'un parfum diffus de lilas et fruits rouges – son parfum – voilà que Carmina prit enfin le temps de l'observer sérieusement. Le froncement de ses sourcils laissa très vite transparaître que quelque chose lui déplaisait, fait qu'elle lui transmit sans attendre.

« Mais regarde-toi! Dans quel état me reviens-tu cette fois? » Telle une mère contrariée, elle avait saisit sa mâchoire entre ses doigts pâles, scrutant son visage abîmé tout en soupirant. Oh, une part de tout ça était pour le spectacle, le dramatisme de la situation, mais le souci, lui, restait sincère. « Absolument incorrigible.  »

Là où quelques heures plus tôt elle était indolente, amorphe, voilà que la vampire semblait vivifiée à présent, oubliant même ses plans précédents, ne serait-ce que temporairement. Cela dit, le laissant finalement échapper à sa poigne certes douce mais pas moins ferme, elle s'écarta d'un pas, de quoi le laisser souffler assurément. Enfin, ça n'était pas comme s'il pouvait se permettre de se plaindre, surtout après s'être invité de la sorte. Ce jeune homme avait un don pour échapper à sa vigilance, et simultanément apparaître au moment le plus opportun – difficile de lui en vouloir.

Enfin, il y avait toujours moyen.

« Je commençais à croire que tu m'avais oubliée. » Virtuose qu'elle était dans l'art du drame, elle lui avait soufflé ces quelques mots en se détournant de lui, osant un simple regard blessé par dessus son épaule, attendant une réponse.

Après tout, ne pas donner de réponse était fort impoli.

avatar


Experience : 0xp
pseudo : invité
Tags : vos tags.
feat, crédits : non spécifié
pronoms : non spécifié
Tw : non spécifié
Tier : Tier 0
description : description
icon profil : Think of Me (Tatsumi) JQy7YeZ
icon profil2 : Think of Me (Tatsumi) C3v7rCi
Messages : 28
Quartz : 67
Date d'inscription : 14/08/2021

   
Watanabe Tatsumi
vos pronomspas de twft.
Messages :
Exp :
Quartz:
Date d'inscription :
vos tags
La soirée avait été pour le moins mouvementée. Celle-ci avait commencé alors que Tatsumi était tombé sur un exécuteur et, lui avait collé une dérouillée expéditive. Elle avait ensuite enchaîné sur la rencontre avec une autre exécutrice qui, cette fois, lui avait collé une dérouillée expéditive. A deux doigts de le tuer, réalisant qu’il était humain, Trisha lui avait finalement laissé la vie sauve . La jeune femme ne s’était d’ailleurs pas contenté de cela mais l’avait soigné. Un échange entre l’exécutrice et Tatsumi avait eu lieu et, ils s’étaient au moins quittés en relativement bons termes. Il connaissait ce genre de nuit, c’était cette nuit typique, qui laissait se profiler une cascade de problèmes futurs en tout genre. Il semblait qu’il était incapable de se passer de ces dites nuits.

Pour autant, sa nuit n’était pas terminée, il avait quelque chose d’autre à faire, quelque chose dont il aurait dû s'occuper dès son arrivée à Venise. Mais entre la nécessité de faire preuve d’un minimum de discrétion, de s’assurer que personne n’était sur sa piste… et le besoin d’explorer à nouveau les rues de Venise, les jours et les nuits s’étaient mis à défiler. Rendre visite à Carmina était devenu un “demain j’irais la voir”, puis un “c’est pas grave, finalement ce sera après demain”. Et cela avait continué plusieurs jours de suite.

A présent qu’il était dans un plutôt sale état, le moment était idéal. Il avait appris à composer avec le goût pour le mélodrame de l'apôtre de la mort et, arriver en étant amoché était un moyen comme un autre de la satisfaire à ce sujet.

Ainsi se retrouvait-il a attendre dans un petit salon particulièrement riche. A vrai dire tout était “riche” dans la demeure de la vampire. Du sol au plafond il y avait une sorte de démesure qui s'avérait être à la mesure de Carmina. Si les vampires étaient supposés être des individus froids et dépourvus d’humanité, la diva tendait à remettre en question cette préconception à elle seule. Il ne s’agissait pas de la seule idée préconçue qu’elle remettait en question. En effet, l’apôtre de la mort vivait seul sur une île. Une île privée, autre signe d’une forme de richesse incontestable pour un individu vivant à Venise. Un élément qui intriguait le jeune homme. Le respect lui avait interdit de chercher à creuser ce point de détail. Il n’avait pas particulièrement besoin d’avoir la réponse et, lui demander directement pour simplement satisfaire sa curiosité aurait été impoli.

Tatsumi! Oui, il s’agissait bien de lui et, cela faisait un petit moment qu’il n’était pas passé la voir, trop occupé à courir aux quatres coins du monde. Ce type d’accueil avait toujours de quoi le surprendre. Même si une année s’avérait pour lui être une durée relativement longue, il avait toujours cru que les êtres immortels percevaient le temps différemment. Se disant que ne serait-ce que six mois devaient être l’équivalent d’une semaine pour un être de son âge.

-Je… Le plaisir est partagé Carmina.

A peine l’avait-elle aperçu que déjà le jeune homme se retrouvait dans ses bras sans avoir le temps de réagir. La vampire avait toujours eu ce don dérangeant d’ignorer la zone d’instinct qui l’entourait. Cet espace non pas intime mais dédié à sa sécurité, déterminant la frontière à laquelle il réagissait naturellement à la moindre menace. Comme si les réflexes de Tatsumi étaient tout simplement et purement ignorés.

Pour autant cette fois il n’eut ni le cœur de protester ni la force. Son état n’était pas des plus glorieux et, il savait que cela n’aurait rien changé. Les protestations étaient de toute façon inutiles il le savait et il n’avait pas besoin avec elle de marquer une barrière. Mais d’habitude les dites protestations étaient toujours de mise, à l’image d’un rituel confortable.

Toujours avec cette même énergie, elle ne lui laissa pas le choix, lui saisissant le visage, soupirant, le traitant comme un enfant. Difficile cette fois de protester car, face à elle, il ne valait pas mieux qu’un enfant sachant à peine marcher et déjà se bagarrant. Un fait qui, si il l’exaspérait n’en était pas pour autant faux, il n’avait pas le dixième de son âge. Impossible de nier qu’elle avait sans le moindre doute bien plus d’expérience que lui dans la vie.

-Désolé pour ça, mais vraiment ne t’inquiètes pas. J’ai fait une rencontre plutôt… sportive mais, ça s’est bien terminé. Je serais remis rapidement.

Rapidement était un terme quelque peu exagéré. Quoi que non, dans son cas, rapidement n’était pas une exagération. Tout du moins sur un standard humain. Ce qui importait était surtout actuellement que Carmina ne s'inquiète pas plus que ça. Il savait que dans les semaines à venir il risquait probablement de finir dans un état bien pire. Et si une partie de lui ne voulait pas inquiéter inutilement l’apôtre de la mort, une autre avait hâte de se plonger dans ce qu’il espérait être un futur chaos.

-Et rassures toi, je ne t’ai pas oublié. Mais mon “travail” me force à aller un peu partout et, c’est souvent le bordel. Et si ma venue à Venise n’est pas uniquement conditionnée par le fait de vouloir te revoir… c’est facilement la raison principale.

Il aurait pu tenter de régler définitivement ses problèmes au Japon, essayer de mettre fin au conflit qu’il avait avec l’association de chasseurs de démons. Ou il aurait pu tenter de mettre en place une expédition pour aller enquêter dans la forêt noire. Ou il aurait pu profiter des mouvements anormaux dans le monde magique autour de Venise pour mettre en place une expédition punitive à Florence et mettre la ville à feu et à sang… Mais il avait préféré aller à Venise.

-Ne serait-ce que pour te prévenir mais, il risque d’y avoir de l’agitation à Venise. Juste cette nuit j’ai croisé deux exécuteurs. Un débutant et une autre bien plus dangereuse. Mais il n’y a pas que l’église. Les magi ne sont pas en reste non plus. Je compte entrer en contact avec une des familles de Venise, histoire de voir s' ils sont prêts à discuter.

Il se rendit compte qu’instinctivement il avait porté une cigarette à sa bouche.

-Désolé, je ne veux pas te déranger avec ça. Mais toi, comment tu vas?

Carmina


Experience : 0xp
citation de votre choix : Now I decay beneath the waves
My wine-dark grave

pseudo : jo
Tags :
Apôtre de la Mort
Suceur de sang
Prima Donna Assoluta
Physique Commun
Mystic Eyes of Enchantement
Régénération Exceptionnelle
Inversion temporelle
Manipulation Corporelle
Chant de la Sirène
Mystère Traditionnel


feat, crédits : carmina (oc) ; @kylas
pronoms : elle/la
Tw : n/a
Tier : Tier 0
description : Le rire au bout des lèvres, elle dirait qu'elle vient des tréfonds de la mer d'Irlande, son chant attirant les marins à leur trépas – un mensonge en demi-teinte. Elle a, après tout, la voix et le magnétisme des sirènes, son chant responsable de bien des naufrages.

La réalité de sa nature impie, cependant, n'a pas un arrière goût de saumure — mais plutôt de sang.

icon profil : Think of Me (Tatsumi) Ba719367b4385a862a1df5ee49a84e29
icon profil2 : Think of Me (Tatsumi) B34d50f931757ca5b35c81ce74f6c056
Messages : 26
Quartz : 77
Date d'inscription : 24/09/2021

   
Carmina
vos pronomspas de twft.
Messages :
Exp :
Quartz:
Date d'inscription :
vos tags
Comme les autres, un jour, il finirait par la trahir.

C'était avec cette simple et tragique certitude qu'elle l'avait accueilli dans sa vie; c'était en sachant cela qu'elle l'approchait sans la moindre hésitation, se permettant une familiarité audacieuse. Il y avait bien longtemps déjà, Carmina avait accepté cette fatalité, cet éternel recommencement qui avait servi de toile de fond à son existence jusqu'à ce jour. Résignée, certes, mais certainement pas découragée.

« On dirait bien que tu te ramollis. » Un rire fila, le manque de protestations ne lui échappant nullement. Après tout, il avait généralement au moins l’orgueil de prétendre ne pas vouloir de son affection, quand bien même finissait-elle toujours par l'emporter. « Ou peut-être t'ai-je réellement manqué, hm? » Toute excuse était bon pour taquiner le japonais, allons.

Oh, il aurait beau la supplier même de ne pas s'inquiéter, elle pouvait être aussi têtue que lui, voir peut-être même pire encore! Certes, avoir la tête aussi dure que la sienne l'avait déjà sorti de situations fâcheuses un certain nombre de fois, mais il viendrait un jour où ce ne sera pas suffisant. Et, aussi égoïste que cela puisse être, la vampire ne souhaitait pas que cela arrive trop tôt.

« Oh, vraiment? » Avec un haussement de sourcils lourd de scepticisme, voilà qu'elle pressait son index sur une partie encore clairement bleutée de sa mâchoire, et très probablement encore douloureuse. « Permets-moi d'en doute. » Et il pourrait se plaindre qu'il ne ferait que confirmer ses pensées!

Quant à cette rencontre, si elle ne fit aucun commentaire, le regard inquisiteur qu'elle lui lança parlait pour elle. Dans quelle sorte d'ennuis avait-il réussi à se fourrer cette fois? Avoir été humaine, il aurait sûrement été capable de lui donner des cheveux blancs.

L'étrange simplicité dont s'habillait leur relation n'était pas sans la laisser parfois confuse, s'interrogeant encore sur la façon dont il avait su, si aisément, se faire une place ici. A leur première rencontre, il n'était après tout qu'un intrus, délinquant un peu trop culotté pour son propre bien. Ce jour-là, elle avait vu quelque chose chez lui qui l'avait captivée, quelque chose de violent et sauvage, fascinant. Ce jour-là, pour la première fois depuis trente ans, elle avait accepté de se laisser approcher.

Restait à voir quand elle en paierait le prix.

Toujours boudeuse, la dame avait pris place sur un autre sofa, lui faisant signe de la rejoindre si le cœur lui en disait. Et, d'un air distrait elle l'écoutait tout en traçant sur le velours bordeaux des courbes abstraites du bout du doigt. Une nonchalance feinte, car elle n'en manquait pas une seule miettes. Car c'était là le secret, être capable de faire attention à tout sans en avoir l'air, sans jamais sembler trop investie.

« Tes flatteries ne m'auront pas si facilement, jeune homme. » Elle lui avait répondu avec une moue faussement outrée, avant de hausser les épaules – Carmina était dure en affaires, et d'autant plus capricieuse quand l'envie lui prenait.

C'était amusant qu'il soit aussi énigmatique à propos de ce fameux travail, à croire qu'il tentait d'épargner sa sensibilité en évitant les mots trop crus. Vraiment adorable.

Cependant, la légèreté eut tôt fait de se voir remplacer par une nouvelle bien moins plaisante. Suffisamment pour qu'elle cesse son petit manège, le dévisageant d'un air concerné. Si la présence d'Exécuteurs dans la région n'avait rien d'exceptionnel en soi, il y avait malgré tout matière à rester sur ses gardes – il était hors de question que l'un d'entre eux ne pose ne serait-ce qu'un doigt sur elle, ces parasites dissimulant leur dépravations derrière une aura de sainteté.

« Oh, rien que ça? N'oublie pas qu'entre audace et stupidité, il n'y a qu'un pas. » Non pas qu'elle ne croyait pas en ses talents de diplomate. Quoi que. « Qu'est-ce qui te fait dire qu'ils t'écouteront? »

Et si la conversation appelait un ton plus grave, il était hors de question de laisser sa bonne humeur fraîchement retrouvée s'évaporer si rapidement. C'est pourquoi, après un instant de flottement, voilà qu'elle était à nouveau sur ses pieds, et la cigarette promptement saisie.

« Surement pas, non. » Avec un soupçon de provocation dans la voix, elle avait fait volte-face, s’engageant dans le couloir adjacent qui les mènerait vers la cuisine. « Vraiment, toute une éducation à refaire! » Et s'il voulait récupérer sa cigarette, qu'il la suive, tout simplement.

La cuisine était vaste, entretenue avec soin malgré son manque d'utilisation quotidienne. Depuis combien de temps n'avait-elle pas mis les pieds ici? Il y avait fort à parier que ça ne s'était pas reproduit depuis sa dernière visite, à vrai dire.

« Aussi bien qu'une femme recluse depuis trois décennies, et qu'on semble un peu trop facilement oublier! » Voilà le retour du dramatisme bien dosé, toujours à son service pour oublier de déplaisantes circonstances. Cependant, ses épaules eurent tôt fait de s'affaisser, laissant entrevoir un peu plus de sincérité. « Peut-être qu'il est temps de remettre les pieds dehors. La solitude est une cruelle amante. » Le sourire sur ses lèvres était absent, comme le ton de sa voix. Si seule.

« Est-ce que tu as mangé récemment? » le questionna-t-elle alors, passant d'une humeur à l'autre comme si de rien était. « Giosuè insiste à ce que les placards restent rempli – au cas où. » Un soupire, qui se voulait à vrai dire plus amusé qu'agacé. « Et raconte moi donc quel est ton plan, exactement. » Et dans son regard, une pointe de curiosité.

Oh, elle n'avait pas oublié son avertissement, loin de là. Mais qu'étaient quelques heures de plus pour une immortelle, de toute façon?

avatar


Experience : 0xp
pseudo : invité
Tags : vos tags.
feat, crédits : non spécifié
pronoms : non spécifié
Tw : non spécifié
Tier : Tier 0
description : description
icon profil : Think of Me (Tatsumi) JQy7YeZ
icon profil2 : Think of Me (Tatsumi) C3v7rCi
Messages : 28
Quartz : 67
Date d'inscription : 14/08/2021

   
Watanabe Tatsumi
vos pronomspas de twft.
Messages :
Exp :
Quartz:
Date d'inscription :
vos tags
La vérité était simple, avec elle il avait la chance de pouvoir être lui-même.

-J’ai juste progressé.

Progresser. Oui, tel était le bon. Depuis la première fois ou il avait fait la rencontre de Carmina et aujourd’hui, le fossé entre son lui d’avant et d’à présent était incomparable. Il n’était pas simplement un peu plus fort qu’avant, à présent il avait une conscience de ce qu’il était et, de qui il était. Il était humain. De la même manière qu’elle était une apôtre de la mort. Pourtant il était autant un humain qu’elle une apôtre. Anormaux. Elle ne s’en rendait peut-être pas contre mais, en dehors de son immortalité, elle avait bien plus d’humanité que nombre de supposés mages. Pourtant elle restait un monstre

C’était ce qui inévitablement l’attirait à elle, maintenait ses sens en éveil à ses côtés. Apôtre de la mort. Le prédateur parfait pour traquer l’humanité. Sous ses airs distingués et élégants, Tatsumi savait parfaitement ce qui était dissimulé. Le fauve se contentait de se maîtriser. Lui même ne valait pas mieux, il en avait conscience à présent qu’il savait la violence naturelle qui l’habitait. La facilité avec laquelle il l’appliquait et, le naturel avec lequel il l’abordait. Sa grand mère s’était contenté de lui apprendre à l’exploiter et à la canaliser. Sans qu’il en ai conscience

Impressionner ça a toujours été une excuse.

-Je te fais assez confiance pour négliger le decorum.

Confiance. Alors qu’il la suivait dans les couloirs, le mot aurait pu surprendre. Il voyait Touko le regarder avec désapprobation à l’entente de ce mot. Sa mentor n’avait jamais aimé ni compris l’usage du mot que Tatsumi en faisait. Il faisait suffisamment confiance à Carmina pour être qui elle était, ni plus ni moins. De la même manière qu’il était un fantôme marchant à l’ombre de deux mondes, elle était un spectre chantant pour deux publics différents. Au final elle pouvait n’être qu’une humaine déguisée en monstre tandis qu’il pouvait n’être qu’un monstre déguisé en humain. Tout était question de point de vue.

-Mais tu serais surprise de voir à quel point les gens peuvent m’écouter… sans que j’ai à utiliser les poings bien évidemment.

Même si la brutalité était un élément de son langage, il n'avait pas nécessairement besoin de toujours en user. Il était même doué à sa manière. Monter et organiser des équipes sur place, sélectionner des gens de la région, cultiver des talents, les organiser. Continuer sans cesse ce cycle partout où il allait, créer ainsi des cellules fantôme en sommeil à travers le monde. Tatsumi était doué pour se faire des amis mais, il était bien plus doué pour planifier une guerre. Une guerre qu’il ne mènerait peut être jamais, son choix n’était pas encore fixé.

-Tu aurais de la peine pour l’exécutrice que j’ai croisée, celle qui est douée. Inconsciemment il jouait entre ses doigts avec un briquet. Si je n’avais pas été orgueilleux j’aurais pu la tuer. Mais ça n’est pas ça qui est intéressant, elle a vu en moi quelqu’un de bien.

Quelqu'un de bien? Vraiment quelle blague.

Il était tout sauf bon. Il n’était pas mauvais non plus. Tout du moins ne se considérait-il pas comme étant mauvais. D’autres avaient une vision totalement différente de lui, il le savait. Mais impossible qu’il se considère comme bon, il s’était détaché de la morale. Sa relation avec Carmina en était l’exemple même. Combien d’individus avait-elle tué? Combien d’innocents? Il ne savait pas. Mais il savait que le nombre n’était pas nul. Avec le pouvoir qu’il avait, il aurait pu la tuer. A l’instant ou elle avait accepté que Tatsumi vive dans son monde il aurait pu la tuer. Après tout, le guerrier n’était qu’une facette de lui, il n’était pas que cela. Il n’était ni bon ni mauvais.

Il ne désirait pas non plus la paix contrairement à ce qu’il pouvait dire régulièrement. Il n’agissait pas non plus par principe ou bienveillance. Et pour cela il n’avait aucun problème avec Carmina et le sang qu’elle avait sur les mains. Il aurait été déplacé de sa part de le lui reprocher, chacun de ses tatouages en témoignait. L'apôtre de la mort était dangereux, c’était ce qui le mettait à l’aise, pas besoin de porter de masque.

-Son potentiel est gâché par l’église, bridé. Elle se ment à elle-même… Et merci, j’avouerai que je n’aurais rien contre manger un morceau.

Sans hésiter il se dirigeait déjà vers les placards, s’emparant d’une poêle, d’un saladier et d’un fouet. Fouillant dans le réfrigérateur, il en sortit trois œufs, du lait et des épinards, se saisissant ensuite de sel et de poivre.

-Si tu veux mon avis, tu devrais ressortir. Redeviens une joueuse indépendante. Ca sera dangereux mais, tellement plus drôle. Comme je te l’ai dit, il se passe un truc à Venise et cette fois, j'ai l’intention de vraiment m’amuser. Tu devrais faire de même.

La poêle était en train de chauffer tandis qu’il cassait les œufs pour les battre, ajoutant sel et poivre au fur et à mesure avec le lait. Il se débrouillait avec un bras immobilisé pour cuisiner, quelque chose de simple certes mais, l’habitude de cet état aidait grandement.

-Quand à un plan… J’en ai aucun. Les plans c’est toujours destiné à foirer. Ce que j’ai c’est un ensemble de recettes. Suffisamment de recettes pour improviser un menu avec trois entrées, trois plats et trois desserts. Et bien sur tous les entre-deux qu’on peut souhaiter. De quoi faire un repas de douze heures.

Une fois les oeufs battus et assaisonnés, il rajouta les épinards avant de tout mettre dans la poêle, allant chercher une spatule en bois ensuite.

-Je ne sais pas encore comment je vais approcher les Cagliostro. Comme ça dans l’immédiat c’est impossible. Mais j’en sais suffisamment sur les trois lionnes pour me créer une ouverture si, elles mêmes ne la créent pas. Ce qui arrivera très probablement et assez rapidement. En tant que tueur professionnel de mage traqué par l'association, j’ai de quoi les intriguer. Puis, je pourrais aussi citer le nom de ma mentor. Pour toi il ne voudrait rien dire mais, pour des magi il veut dire beaucoup. Tu pourrais l’apprécier je pense.

Alors qu’il préparait une omelette, d’un geste fluide il s’empara de sa cigarette que Carmina gardait en main. Elle le laissa faire, car le geste avait été exécuté avec un naturel anormal. Tatsumi avait ignoré tout principe d’espace personnel et le mouvement avait simplement eu lieu. Il allumait sa cigarette non pas avec impertinence mais, car il était normal qu’il l’allume à ce moment. Aucune interrogation sur la raison, les choses étaient telles qu’elles étaient, il fumait sa cigarette.  La logique était purement physique. Il avait repris sa cigarette et la fumait à présent.

-Je suis un underdog et, au milieu de toutes leurs règles, je me permet de jouer comme je veux. Si tu veux savoir ce que j’ai fait ces derniers temps, j’ai observé en travaillant. J’ai discuté avec pas mal d’amis européens. Pas mal d’italiens. Je sais que quelques connaissances vont venir à Venise aussi. Donc je vais simplement aller parler avec les Cagliostro en toute amitié. Je ne leur veux aucun mal, comme je ne veux du mal à personne. Contre eux je n’ai pas de contrat et, je n’en prendrais aucun. Pour se faire des amis il faut commencer en ne leur faisant pas de mal après tout. Après…

Il s’exprimait avec une tranquillité surprenante. Comme s’il se contentait de restituer une recette de cuisine maîtrisée à la perfection. Une recette qu’il aurait pu faire les yeux fermés, apportant même quelques surprises pour en relever le goût. Et il y avait cette passion, un feu glacial et maitrisé.

-Après on ne joue pas avec les cartes distribuées. Non. On change juste de jeu et on ne laisse pas le choix aux joueurs traditionnels. Eux aussi doivent venir jouer au même jeu. Ça te dirait un repas de ce style? De quoi entamer des festivités qui bouleversent les codes?

L’omelette serait simple mais il ne doutait pas qu’elle serait bonne pour autant. L’habitude et la répétition.

Carmina


Experience : 0xp
citation de votre choix : Now I decay beneath the waves
My wine-dark grave

pseudo : jo
Tags :
Apôtre de la Mort
Suceur de sang
Prima Donna Assoluta
Physique Commun
Mystic Eyes of Enchantement
Régénération Exceptionnelle
Inversion temporelle
Manipulation Corporelle
Chant de la Sirène
Mystère Traditionnel


feat, crédits : carmina (oc) ; @kylas
pronoms : elle/la
Tw : n/a
Tier : Tier 0
description : Le rire au bout des lèvres, elle dirait qu'elle vient des tréfonds de la mer d'Irlande, son chant attirant les marins à leur trépas – un mensonge en demi-teinte. Elle a, après tout, la voix et le magnétisme des sirènes, son chant responsable de bien des naufrages.

La réalité de sa nature impie, cependant, n'a pas un arrière goût de saumure — mais plutôt de sang.

icon profil : Think of Me (Tatsumi) Ba719367b4385a862a1df5ee49a84e29
icon profil2 : Think of Me (Tatsumi) B34d50f931757ca5b35c81ce74f6c056
Messages : 26
Quartz : 77
Date d'inscription : 24/09/2021

   
Carmina
vos pronomspas de twft.
Messages :
Exp :
Quartz:
Date d'inscription :
vos tags
Il disait vrai, et elle sourit.

Il avait changé, jeune homme sauvage, intrus impromptu. Elle n'y était pour rien, simplement un spectateur attentif, une existence en périphérie de la sienne. Il avait grandit, et cela la fascinait; les humains avaient cette capacité à changer en si peu de temps, d'un battement de cils, un frisson du cœur. Il avait changé, oui, mais elle retrouvait dans son regard cette violence inchangée, celle qu'elle avait perçu la première fois qu'elle s'était retrouvée face à lui.

« Il semblerait. » Un rire.

Ah, la confiance. Quelle notion amusante, et traîtresse. Et quelle erreur! Ah, mais n'était-ce pas pour cela qu'elle l'aimait, aussi impure créature soit-elle? Elle l'aimait d'un amour grotesque et qui n'avait rien de romantique pas plus que maternel, un amour sans humanité; elle l'aimait comme seul un monstre le ferait, adoptant des nuances qui n'avaient pas besoin d'explication.

Puis, quand viendrait le temps, celui des adieux et non pas au revoir, il saurait mettre la confiance de côté, et son affection pour lui serait sublimée en une dernière danse sanglante. C'était tout ce que Carmina attendait de lui, ni plus ni moins.

Jusqu'à la fin.

« Oh, vraiment? » Qu'elle lui lançait, la malice dansant avec ses syllabes, les mots choisis avec parcimonie. « Eh bien, surprends moi. » Oh, elle n'avait jamais besoin d'excès lorsqu'il s'agissait de provocation; après tout, il ne fallait qu'une étincelle pour allumer un feu.

À la mention du limier de l'Église, elle ne put que soupirer, dramatique à n'en point douter: roulement d'yeux, haussement d'épaules exagéré et moue contrite, tout était là. Et si la nonchalance avec laquelle il parlait d'ôter une vie aurait pu la faire frémir, voilà qu'elle se contentait d'un regard songeur, puis un rire.

« Ah, c'est touchant. » Son mépris pour le sujet n'était pas dissimulé, pourquoi ferait-elle cet effort? « À quand le mariage, hm? » Narquoise dans sa réplique, la dame plaisait coupable. Son empathie, comme sa confiance, était conditionnelle et conditionnée, dédiée à sa survie. « Ne penses-tu pas que la tuer aurait été bien plus clément de ta part? » Et briser cette petite lueur d'espoir, cette étincelle de bonté qu'elle avait entraperçue.

Peut-être était-elle simplement trop cruelle, hypocrite dans ses notions de miséricorde. Mais à quoi bon tenter de raisonner avec ceux endoctrinée par la Sainte Église, à quoi bon leur offrir le bénéfice du doute, à eux qui exterminent sans poser de questions, leur égo gonflé de paroles sanctifiées?

Quelle blague.

Tatsumi n'était pas bon, ils le savaient tous les deux. Un fait pour lequel elle ne le jugerait pas, ne tenterait pas de le changer. Elle l'avait accepté tout entier, se délectait de ses parts d'ombres et se réchauffait à la flamme de son humanité. Quitte à s'y brûler – elle avait connu pire.

Pensive, elle le suivait distraitement du regard alors qu'il investissait la cuisine comme s'il avait toujours été maître des lieux, la permission implicite. L'avait-elle salit de son influence, de sa présence? Que serait-il aujourd'hui, sans elle? Carmina n'avait pas pour ambition de marquer les vies, et dans les esprits elle n'aspirait qu'à être chimère enchanteresse et séductrice, un jour inévitablement oubliée. Son nom ne serait jamais gravé dans la pierre de l'histoire, toujours effacé, raturé; une vérité dérangeante que l'on étouffe, qu'on travesti d'un mensonge plus acceptable.

Et sur sa vie, son âme, elle ne voulait laisser la marque hideuse de son passage, de ses mains salies par tant de vies volées – même sans regret. C'était un sentiment contradictoire et troublant, et depuis longtemps avait-elle cessé de tenter d'y trouver un sens.

À quoi bon.

« Ah, le danger. » Toujours songeuse, elle avait le ton d'une âme en mal d'amour. Un amour violent, sordide. « J'y comptais bien. » Ses doigts suivaient les noeuds du bois laqué de la table, son attention captivée par leur danse abstraite.

Elle l'avait sentit elle aussi, ce changement dans l'air, le trouble croissant au sein de la cité aux canaux. Quelque chose se préparait.

Suivant sa tirade d'une oreille, la dame avait quitté son siège pour dresser la table, un repas pour un – pour lui. Un met interdit à sa table, une tentation cruelle et mortelle. Une vérité qui ne faisait qu'exacerber son intérêt pour lui, aussi.

Et la voilà qui se retrouva soudainement interrompue dans son geste, de ses doigts arrachés ce qui avait été injustement confisqué, coupant court par la même occasion à ses réflexions.

« Comment oses-tu– » Si les mots étaient désapprobateurs, le ton de sa voix se faisait bien plus amusé que colérique, l'expression de son visage faisant suite. Ah, la victoire était sienne, elle battait en retraite – pour cette fois!

« Je ne te ferais pas l'offense d'exiger de la prudence dans tes actes. » D'autant qu'il ne l'écouterait sûrement pas. « Cependant, il serait bien dommage que cette jolie tête perde sa place confortable qu'elle a sur tes épaules. » Dans ce monde, aucune erreur n'était permise, oh non.

Il avait réussi à titiller sa curiosité de ses belles paroles pleines d'ambition et d'assurance, et ce fut avec l'ombre d'un sourire flottant sur ses lèvres maquillées qu'elle s'était rapprochée, sans se presser.

Il parlait, encore, ses mots plus alléchants les uns que les autres, et elle se tenait juste derrière lui, à la façon d'un prédateur prêt à fondre sur sa proie. Et si la bête était vorace, elle n'aurait envers lui que des gestes mesurés.

« Un repas? » Le bout de ses doigts trouvèrent son échine, cherchant à lui tirer un frisson, peut-être, pour terminer leur course sur sa nuque. « Tu sais quoi dire pour avoir toute mon attention. »  Ce fut au creux de son oreille qu'elle laissait mourir un rire, ses lèvres l'effleurant à peine l'espace en dessous de celle-ci.

Si proche de son pouls.

La façon dont ses mains glissaient sur lui avait quelque chose de dangereux, une étreinte viciée, avide, et pourtant tout en retenue. Autant le dire, elle n'avait que peu de regard pour son espace personnel, s'en jouait avec autant d'aisance qu'il en avait montré en chapardant la cigarette confisquée.

Et du bout des doigts, plus tendre que précédemment, elle avait d'un doigt sous son menton fait basculer sa tête; de quoi trouver son regard du sien, ses propres prunelles vermeille brillant d'une singulière affection. Celle qu'ont les prédateurs pour les proies qu'ils respectent et estiment. Mais le danger, toujours, dormait derrière ce masque de tendresse et d'attention, cette façon qu'elle avait de se tenir si proche de lui, cruelle tentatrice aux gestes calculés.

« Belle métaphore culinaire, mais– » Le rire mourut dans sa gorge, ses mots soufflés avec un amusement à peine contenu. « Il va m'en falloir plus pour être convaincue. » Et juste comme cela, sans lui laisser l'occasion de réagir, elle avait mit fin à l'étreinte, rompu le contact.

Petite vengeance méritée.

Comme si de rien était, elle avait terminé de mettre les couverts à leur place, laissant le silence flotter un moment de plus. À dire vrai, ce genre de proximité n'avait rien d'inédit ni d'exceptionnel, mais toujours aussi grisant.

Cependant, elle n'oubliait pas ce qui avait été dit, considérait sérieusement sa proposition osée.

« Un grand banquet serait fabuleux. » Autant continuer sur le même ton. « Et je préssent des invités de dernière minute. » Sa rencontre avec les Exécuteurs, pour ne nommer qu'eux, ne serait pas la dernière – ils n'étaient pas connus pour lâcher prise si facilement. Mais elle avait l'intime conviction qu'ils ne seraient pas les seuls à venir assombrir le paysage de leur présence infect, oh non.

« Par contre, il va falloir faire quelque chose pour ceci.  » D'un index manucuré, elle désigna toute sa personne, ou plutôt sa tenue. « Un festin à la mesure de celui que tu me décris mérite un peu plus de raffinement.  » Un ordre bien plus qu'une suggestion, il se devait de faire bonne impression, après tout.

D'autant qu'avec son allure actuelle, il aurait tôt se faire jeter hors de la demeure des haut-placés de la société.

avatar


Experience : 0xp
pseudo : invité
Tags : vos tags.
feat, crédits : non spécifié
pronoms : non spécifié
Tw : non spécifié
Tier : Tier 0
description : description
icon profil : Think of Me (Tatsumi) JQy7YeZ
icon profil2 : Think of Me (Tatsumi) C3v7rCi
Messages : 28
Quartz : 67
Date d'inscription : 14/08/2021

   
Watanabe Tatsumi
vos pronomspas de twft.
Messages :
Exp :
Quartz:
Date d'inscription :
vos tags
S’il en avait eu l’occasion, aurait-il tué Trisha par clémence?

Non.

Il aurait pu la tuer s’il ne l’avait pas sous estimée. Il l’aurait peut-être même tuée. Mais avec miséricorde mettre fin aux jours de l’exécutrice? Non, elle aurait perdu la vie à cause de l’absence de retenue. Pas uniquement car il aurait cherché à la tuer. Et encore, il émettait un grand doute quand à la probabilité d’un tel accident. Il utilisait ses poings et avait développé son style dans le but de choisir s’il devait tuer. Ses poings, pas d’armes.

Non, c’était là que se trouvait la faiblesse des armes, elles n’étaient que des outils destinés à tuer et détruire. Les armes n'étaient la source d’aucune force. Il tenait sa force de sa volonté de puissance, de ce désir inassouvible de toujours être meilleurs que lui-même. Être plus fort que les autres était sans intérêt. Méprisable. Il suffisait juste de survivre, de s’adapter et de s’armer pour ça. S’adapter n’était pas devenir fort. Non, cette force qu’il recherchait impliquait qu’il soit le tueur et le destructeur par lui-même.

Alors aurait-il tué l’exécutrice pour lui épargner le chemin de souffrance qui l’attendait? Non. Ces souffrances qu’elle aurait à endurer la briserait ou la rendrait plus forte. Non, il comptait l’aider à s’ouvrir, que la fleur fleurisse pleinement plutôt que de flétrir.

Il tendit la main gauche ouverte et d’un coup sec serra le poing. Comme pour broyer une flamme. Un sourire amusé ornant son visage aux provocations de Carmina.

-Toi, tu fais preuve de clémence.

Il fixa son regard dans celui de l’apôtre de la mort. Toujours sincère dans ses paroles. Ne pas avoir à porter de masque était un plaisir rare. Même s’il avait appris à aimer la Comedia dell’arte, parfois il était reposant de se débarrasser des faux semblants. Et si Carmina ne valait pas mieux que lui, il ne mentait pas en la disant clémente. Contrairement à elle Tatsumi ne s’embarrassait pas d’un tel principe.

-Moi non. Je suis plus intéressé par ce qu’elle peut devenir que son bien être. Si elle se brise tant pis. Si au contraire sa flamme s’embrasse encore plus tant mieux. Et si, même après ça, elle refuse d’accepter qui elle est… J’aurais juste besoin qu’elle me haïsse pour obtenir ce que je veux. Ce qui n’est pas difficile

Il prit une bouffée de tabac, prenant soin de ne pas recracher la fumée au visage de son interlocutrice.

-Les gens qui n’ont pas conscience de qui ils sont… sont faibles, esclaves de leurs émotions, incapables de les accepter et de les dompter. Faciles à manipuler.

Après tout, il ne désirait qu’une seule chose, que l’exécutrice l’affronte, à pleine puissance, sans reculer un instant. Qu’il puisse l’affronter de toutes ses forces cette fois, qu’il apprenne d’elle, que mutuellement ils passent la frontière. Après tout, l'exécutrice était une personne rare et unique. Comme pour lui ses armes n’étaient que des outils, elle était la tueuse et la destructrice. Une existence précieuse et irremplaçable. Que Carmina le pardonne mais, jamais aussi terrible puisse-t-elle être, elle ne pourrait lui offrir ce que Trisha pouvait lui donner. La violence à l’état brute d’un être humain ayant outrepassé les limites de l’humanité.

Carmina elle… lui offrait autre chose. Elle lui permettait de cultiver son esprit. Elle le tirait de la brutalité et l’efficacité qui guidait son existence. La nature prédatrice de l’apôtre de la mort. Toujours gardée sous contrôle mais, telle une bête, prête à jaillir. En étant le monstre qu’elle était, plus humain que bien des humains, elle lui permettait de ne pas s’égarer. Et en nourrissant son intellect, elle élevait son âme. Peu importait qu’elle disparaisse un jour, elle continuerai toujours à le guider, l’élevant toujours un peu plus.

Même s’il était plus probable qu’il disparaisse avant elle.

-Et je ne t’insulterai pas en te disant que, je j’agirais avec modération. Mais je peux t’assurer que dans tous les cas, lorsque je mourrais ce sera avec satisfaction. C’est tout ce qui importe.

Un léger frisson le parcouru alors qu’il sentait les doigts de l'apôtre sur lui. Seule la force de l’habitude du geste répété lui permet de garder le contrôle, autrement il aurait probablement loupé son plat. La chance ou le timing furent ses derniers sauveurs, lui permettant de terminer son œuvre juste avant qu’il ne sente ce souffle si proche de lui. Si proche de lui. Ses crocs s'enfonçaient déjà dans sa gorge. Il sentait la morsure, tendre et brutale alors qu’elle le saisissait.

Il percevait cette tension, ses cinq sens poussés à leur paroxysme par l’instinct, pressentant ce qui d’un instant à l’autre pouvait arriver. Qui arriverait peut-être un jour. Il ne fit pourtant rien. Son souffle s’accélérant légèrement le temps d’un instant, à peine perceptible. La voix de l’apôtre est douce, comme enivrante. Inutile qu’elle fasse usage de son don. Au contraire, sa seule voix est bien plus puissante, d’une pureté absolue sans l’artifice du mystère.

Il la laisse faire, s’abandonnant presque alors qu’elle saisit son visage. Les deux gemmes vermeilles se fixent dans l’acier des yeux du jeune homme. Il n’a aucun contrôle, ne s’en préoccupe pas, n’en a pas besoin. Il ne craint pas le prédateur qui l’a saisi et le manipule. Le contrôle n’a pas d’importance, seul l’instant compte. Dans ses yeux à lui, la douceur paisible se mêle au feu de la détermination, privilège de ceux qui ne craignent pas la mort. La peur n’est pas nécessaire le geste étant seule nécessité. En cet instant gestes et soufflent ont plus d’importance que la parole.

Puis le calme revient. Même immobile le geste existe. De la même manière qu’elle peut plonger ses croc en lui, qu’il est aisé de lui saisir la gorge même avec sa main droite. A partir de là il n’a qu'à serrer pour reprendre le contrôle, il le sait. Ce n’est pas nécessaire mais, reste le geste qui doit arriver si le souffle change.

Et dans un rire après le calme, c’est à la tension de disparaître. Comme s’il ne s’était rien passé.

-Comme tu le dis, ça ne fera pas l’affaire. Un jean et un t-shirt font l’affaire quand on doit passer inaperçu dans la rue. Mais pour exister dans un banquet il est important d’avoir un costume adapté. Malheureusement je ne connais pas de bon tailleur à Venise, tu as un nom?

Même si l'apôtre de la mort vivait recluse, il y avait certains cas où il pouvait toujours compter sur elle. L’esthétique était un de ces cas. Profitant qu’elle ai mis la table, il écrase sa cigarette dans un cendrier de poche puis, se met à manger. Ne cherchant même pas à savoir si elle désirait quelque chose. Carmina avait mis la table pour une seule personne, il n’allait pas insister.

-Reste à voir qui viendra jouer et, à quel moment embraser les allumettes pour allumer un superbe feu de joie autour duquel danser.

Carmina


Experience : 0xp
citation de votre choix : Now I decay beneath the waves
My wine-dark grave

pseudo : jo
Tags :
Apôtre de la Mort
Suceur de sang
Prima Donna Assoluta
Physique Commun
Mystic Eyes of Enchantement
Régénération Exceptionnelle
Inversion temporelle
Manipulation Corporelle
Chant de la Sirène
Mystère Traditionnel


feat, crédits : carmina (oc) ; @kylas
pronoms : elle/la
Tw : n/a
Tier : Tier 0
description : Le rire au bout des lèvres, elle dirait qu'elle vient des tréfonds de la mer d'Irlande, son chant attirant les marins à leur trépas – un mensonge en demi-teinte. Elle a, après tout, la voix et le magnétisme des sirènes, son chant responsable de bien des naufrages.

La réalité de sa nature impie, cependant, n'a pas un arrière goût de saumure — mais plutôt de sang.

icon profil : Think of Me (Tatsumi) Ba719367b4385a862a1df5ee49a84e29
icon profil2 : Think of Me (Tatsumi) B34d50f931757ca5b35c81ce74f6c056
Messages : 26
Quartz : 77
Date d'inscription : 24/09/2021

   
Carmina
vos pronomspas de twft.
Messages :
Exp :
Quartz:
Date d'inscription :
vos tags
Était-ce véritablement faire preuve de clémence? Ne repoussait-elle pas simplement l'échéance de la plus cruelle des façons qui soit, nourrissant un espoir vain? Il avait une image bien trop favorable d'elle, et Carmina s'en voudrait d'être la raison de sa perte.

Quelle ironie ce serait.

« À force de t'entendre, j'en serais presque jalouse. » Cette Exécutrice, qui qu'elle soit, semblait avoir éveillé une bien étrange passion chez lui. Incapable d'en discerner la nature exacte, elle s'amusait cependant de le voir dévoiler une facette bien moins charmante de sa personne.

Comme elle, il prenait sans vergogne, sans craindre de passer pour le monstre de l'histoire – alors qu'il n'était qu'humain. Une notion qui, l'espace d'un bref instant, la laissa songeuse. Quant à savoir pourquoi cet acharnement, elle préféra ne pas le questionner, n'ayant que mépris pour les membres de la Sainte Église; un pragmatisme né de leçons rudement apprises. Quelque chose lui disait cependant que ça ne serait pas la dernière fois qu'elle en entendrait parler, les mots de son compagnon laissant présager que leurs chemins se croiseraient à nouveau. Un pressentiment pour le moins désagréable, oiseau de mauvais augure.

Et voilà qu'il parlait de mourir à présent! Non pas qu'elle irait le contredire, Tatsumi n'ayant définitivement pas le profil de ceux ayant la chance de paisiblement dans leur lit – mais tout de même.

« Tu daignes enfin venir me voir et voilà que tu parles déjà de mourir? » Si ses mots se voulaient outrés, il y avait quelque chose dans sa voix qui laissait entendre tout autre chose. « D'autant plus que je me réserve cet honneur. » Un sourire vint ourler ses lèvres parfaitement maquillées; le rictus d'un prédateur amusé par une vérité à laquelle on ne peut échapper.

Pourtant, elle n'avait pas d'aussi sordides projets pour lui – pas encore. Il lui était bien plus plaisant vivant. Tout comme ce bref frémissement qu'elle lui avait arraché, rien n'était comparable à cette flamme de vivacité qu'elle pouvait lire dans son regard. Comme un papillon de nuit se voyait séduit par la lumière lui étant pourtant interdite, inlassablement elle revenait vers ceux qui ne lui avaient causé que chagrin et dévastation tout au long de son existence. Il en était l'exemple parfait, et rien que pour cela, elle le chérissait.

« En voilà une question! » Une offense de plus! À ce train-là, elle finirait par elle-même le chasser de chez elle – ou du moins prétendre. « Ça te fera un service de plus à ajouter à ceux que tu me dois. » Après tout, elle n'offrait pas son aide par simple bonté de cœur.

Car elle n'en avait tout simplement pas.

Le laissant prendre place à table, elle vint elle-même retrouver son siège, l'espace d'un instant à peine avant de le quitter à nouveau. À cet instant, elle ne l'écoutait que d'une oreille, bien plus absorbée par sa propre réflexion. Un tailleur, à cette heure-ci?

« J'espère que tu ne comptais pas déjà me fausser compagnie ce soir– » Aussi vite qu'elle avait disparu dans le couloir, voilà qu'elle revenait avec à la main ce qui semblait être un agenda – particulièrement usé à en voir la reliure élimée.

Les sourcils légèrement froncés, voilà qu'elle le feuilletait avec la convictions de ceux cherchant quelque chose, sans succès. Il était probablement amusant de la voir ainsi naviguer d'un sujet à l'autre, son attention jamais bien longtemps captivée par le même sujet – d'apparence du moins. Une qualité comme un défaut, un trait emprunté à son rôle favori. Celle qu'on ne prend pas au sérieux, qu'on cajole d'un regard attendrit tout en s'amusant de sa frivolité.

Jusqu'à ce qu'elle vous arrache la gorge d'un coup de dents.

« Je doute pouvoir faire venir quelqu'un dans la soirée. » Un bref regard dans sa direction, puis à l'horloge au mur. « La chambre d'amis est toujours à ta disposition, évidemment. » Une remarque soulignée d'un sourire en coin, lourd de sens. Il connaissait très bien le chemin de la sienne, après tout.

Ah, enfin. Après d’infructueuses recherches et probablement trop de temps passé à déchiffrer sa propre écriture manuscrite, la dame semblait enfin avoir mis la main sur le numéro recherché, auquel n'était attaché qu'une paire d'initiales.

« Te voilà d'humeur bien poétique ce soir. » Un rire fila. « Avec la tempête qui approche Venise, j'ai bien peur que le feu devienne plus que simplement métaphorique, cependant. » Et ça, ça n'était pas pour plaire, au contraire.

Plus encore si l'Église s'en mêlait – et c'était sans même savoir de quoi était capables certains de ses membres présents!

« D'ailleurs– » L'air de rien, elle mettait de côté ces bien sombres considérations, offrant à nouveau toute son attention au jeune homme lui faisant face. « Des nouvelles intéressantes du monde? » Les nouvelles humaines avaient beau être informatives, Carmina était bien plus intéressée par ce qu'il pouvait lui apprendre. Puis, c'était bien peur cher payé pour profiter de son hospitalité, non?

avatar


Experience : 0xp
pseudo : invité
Tags : vos tags.
feat, crédits : non spécifié
pronoms : non spécifié
Tw : non spécifié
Tier : Tier 0
description : description
icon profil : Think of Me (Tatsumi) JQy7YeZ
icon profil2 : Think of Me (Tatsumi) C3v7rCi
Messages : 28
Quartz : 67
Date d'inscription : 14/08/2021

   
Watanabe Tatsumi
vos pronomspas de twft.
Messages :
Exp :
Quartz:
Date d'inscription :
vos tags
-Jalouse d’elle? Tu devrais pas.

Après tout, les relations étaient différentes. A vrai dire la différence était même de taille. Il entretenait avec Carmina une véritable relation. Il venait de rencontrer Trisha. L’apôtre avait déjà une longueur d’avance. Et bien plus d’avenir sur ce point. Leur relation ne se basait pas sur le conflit et la violence, malgré une tension à la brutalité potentielle admirable. Non, ils existaient l’une par rapport à l’autre en tant qu’individus. Tatsumi n’avait pas d’objectif avec Carmina, il l’appréciait pour ce qu’elle était, pas uniquement pour ce qu’elle pouvait lui apporter.

-L’affection que j’ai pour toi ne vient pas de ce que tu pourrais être ou de ce que tu peux m’apporter. Elle vient de ce que tu es. Un monstre aux yeux de l’humanité. Tu le sais très bien, avec toi je n’ai pas besoin de porter un masque. Puis…

Il eu un léger temps de pause, cherchant à trouver une formule valable.

-Comme le disait Shakespeare, ces plaisirs violents ont des fins violentes. Je ne laisserais personne d’autre que moi mettre fin à ton existence. C’est toute la différence. Je peux te le dire en ayant pour seule inquiétude que l’espoir que ce besoin soit réciproque.

La plupart des individus normaux auraient considéré ces paroles comme sinistres ou, de mauvaise augure. Mais pour lui… Pour lui il y avait dans un acte comme celui-ci la consécration d’une relation. Si un jour il la tuerait ou mourrait en tentant de la tuer, en attendant il ferait ce qu’il fallait pour la protéger. Si elle avait besoin d’être protégée. Bien qu’il ne l’ai jamais vraiment vu en action, elle restait un prédateur, le prédateur parfait pour traquer un être humain. Dans un monde dont l’existence entière dépendait d’un mensonge, ou les monstres se dissimulaient derrière le masque de l’élégance… être honnête était un privilège.

-Mais pardonne moi, aborder ce genre de sujet n’est pas des plus respectueux à l’égard d’une dame de ton statut.

Il était difficile de louper l’ironie manifeste de sa voie, comme si l’apôtre de la mort était aussi sensible. Elle n’avait pas le coeur d’une innocente ingénue. Elle pouvait tromper bien des personnes si elle le désirait mais, ne le faisait pas avec lui.

-Je te remercie dans tous les cas et, rassure toi, je n’avais pas l’intention de t’abandonner ce soir. Ce serait encore une fois irrespectueux non? Quand à des nouvelles intéressantes du monde…

***

-J’suis désolé Tatsu…
-T’emmerdes pas. On a tous merdé dans cette histoire.
-Ouais mais…
-Vraiment, juste arrête ou j’vais m’énerver.

A quel moment avaient-ils dû en arriver là? Pourquoi est-ce qu’ils devaient en arriver au mains, pas juste pour une bonne bagarre, pas juste pour s’amuser. Pas d’histoire de gang, pas d’affaire mondaine de délinquant. Un face à face entre un chasseur de démon et celui qui pouvait détruire le mystère. Une dernière bouffée de cigarette, un dernier soupir.

-Maintenant t’es l’taulier, les Tokyo Kamikaze te suivront toi. Pas moi.
-T’es sur? T’es pas obligé de partir tu sais. Les chasseurs de démon peuvent…
-Me protéger? Protéger le gang? Ils vont le faire, t’en es un toi aussi. J’vous laisse pas le choix. Ou alors je reviens et cette fois j’vous crame tous. Enfin pour le gang.
-Nan mais toi aussi, tu peux en devenir un. Avec ton don.
-Avec mon don? Me fais pas rire, t’as pas idée de la merde que c’est, des limites que ça m’impose de… Ca… ça me bride.
-Tu lui ressemble tu sais.
-Peut-être. Jm’en fous franchement.
-J’ai bien vu. Mais donc l’exil c’est ça?
-Ouais, tant que j’aurais les pieds hors du Japon les chasseurs de démon me foutront la paix. C’était le deal si je gagnais.
-Personne pourra veiller sur tes arrières tu sais…
-Ouais… c’est pour ça que je pars, t’es capable de veiller sur le gang. J’ai pas besoin de rester pour les protéger. Au contraire, les mages regarderont moins le Japon et le gang. Et moi… Je vais devenir plus fort.
-Alors c’est ça l’idée? Tu gagnes tout? Tu m’éclates la face, tu pars sans le moindre remords, en guerre avec quasiment tout le monde mystique? T’as changé tu sais?

Un éclat de rire.

-Ouais… Ouais ça y ressemble. Mais non. J’suis enfin moi. J’veux devenir plus fort, juste pour moi. J’ai fais mon choix.
-Si seulement j’avais...
-Te prends pas la tête Ken. Choisis pour toi, uniquement pour toi. T’as pas réussi à faire un choix et regardes, j’ai choisis pour toi. Tant pis, c’est la vie. T’as juste à devenir plus fort, à venir un jour m’éclater la face et me ramener de force…

***

-Mais oui! Du lethwei!

Initiant le geste pour frapper du poing dans sa main, il se rappela qu’il avait un bras immobilisé. Trônant seul, couvert de sueur, debout au milieu d’une salle de sport, il était torse nu, bandages tous retirés, seul restait de sa nuit précédente l’attelle à son bras droit. Il repensait à la fois ou il avait quelque peu forcé la main à Carmina pour qu’elle veuille bien installer un tel endroit dans son manoir. Si elle voulait qu’il passe plus d’une nuit de temps à autre chez elle, il fallait qu’il puisse s'entraîner. Elle avait accepté. Impossible de s’en plaindre.

Partiellement remis de sa confrontation avec Trisha, des antidouleurs lui permettaient d’ignorer le gros de la douleur. Il voyait chacun de ses mouvements, revivait chacun des coups reçus. Cinq fois. Dix fois. Vingt fois. Cinquante fois. Il ressentait sans cesse les coups qu’il avait subi, les coups qu’il avait porté, cherchant à analyser le style utilisé, à l’identifier. Ainsi il le comprendrait mieux, comprendrait comment celle-ci se battait, ce qu’il avait à corriger, ce qu’il avait à exploiter. Ramassant son téléphone, écouteurs sur les oreilles, il regarda sur internet quelques vidéos de lethwei, les associant aux mouvement qu’il avait vu Trisha effectuer, les comparant avec sa manière de se battre. Il commençait à saisir les nuances, à percevoir la structure du style.

Parfait. Le mieux est d’la traiter comme un monstre. Les attaques viendront d’partout. Va falloir lâcher un peu de sambo, mettre un peu plus de samoz. Définitivement travailler au sol. Pousser un peu les acrobaties, que les zones vitales soient jamais sur un axe normal. pas trop. Juste décalé, subtil. Guider? Non. Contrôler. Pour l’instant faut oublier le sol, travailler debout d’abord. Une fois que c’est géré partir au sol. Pas avant.

Il lance une musique, prêt à travailler en rythme, isolé du monde, se servant de la musique pour se mouvoir avec rythme, entrant en transe.

Le premier coup de l’exécutrice le frôle, il perçoit le souffle d’air déplacé par la puissance du coup alors qu’il pénètre entièrement l’espace personnel. Garde serrée il protège ses côtes, impossible de frapper normalement. Pieds enfoncés, il relâche toute son énergie, le coude droit remonte tandis qu’un cri bref surgit de ses poumons. La pointe vient frapper, à l’image des mouvements typique du lethwei. Un peu de samoz, couplé au kiai, et il arrive à un résultat militaire.

Souffle et mouvement, il répète les gestes, explorant de multiples frappes, de multiples défenses. Le temps de nouveau disparaît, la musique devenant un motif de plus en plus dénué de sens, seul le rythme existe. Mais petit à petit ses limites se rappellent à lui et, de nouveau son corps est entièrement perclus de douleur, lui rappelant sa faiblesse et, son état actuel. Agir ainsi serait perçu comme stupide mais, c’est aussi un moyen de se régénérer. Le souffle entrant en résonance avec la mémoire musculaire. Non content de développer son style, il grave de nouveau gestes et réflexes dans son corps. La guérison ne fait pas que le remettre en état, elle le rend plus fort. Chaque occasion est une possibilité de se dépasser, de franchir un peu plus la frontière, d’aller au-delà de ce qu’il est.

Retirant ses écouteurs, il reprend conscience du monde qui l’entoure, sortit de la transe. Immédiatement il ressent sa présence, instinct à vif après une pratique absurde de shadow boxing dont il avait le regret.

-Ca fait un moment que t’es là Carmina?

Il réalise qu’il a passé plus d’une heure dans cet état.

Carmina


Experience : 0xp
citation de votre choix : Now I decay beneath the waves
My wine-dark grave

pseudo : jo
Tags :
Apôtre de la Mort
Suceur de sang
Prima Donna Assoluta
Physique Commun
Mystic Eyes of Enchantement
Régénération Exceptionnelle
Inversion temporelle
Manipulation Corporelle
Chant de la Sirène
Mystère Traditionnel


feat, crédits : carmina (oc) ; @kylas
pronoms : elle/la
Tw : n/a
Tier : Tier 0
description : Le rire au bout des lèvres, elle dirait qu'elle vient des tréfonds de la mer d'Irlande, son chant attirant les marins à leur trépas – un mensonge en demi-teinte. Elle a, après tout, la voix et le magnétisme des sirènes, son chant responsable de bien des naufrages.

La réalité de sa nature impie, cependant, n'a pas un arrière goût de saumure — mais plutôt de sang.

icon profil : Think of Me (Tatsumi) Ba719367b4385a862a1df5ee49a84e29
icon profil2 : Think of Me (Tatsumi) B34d50f931757ca5b35c81ce74f6c056
Messages : 26
Quartz : 77
Date d'inscription : 24/09/2021

   
Carmina
vos pronomspas de twft.
Messages :
Exp :
Quartz:
Date d'inscription :
vos tags
Cette danse-là, elle ne l'enchante plus depuis trop longtemps déjà. Et pourtant, Carmina se laisse porter par l'air familier, les pas appris par coeur. Elle sait quoi dire pour se rendre acceptable, comment agir pour faire oublier le danger; revêt la prétention d'innocence avec talent. Mais elle n'est plus certaine de savoir pourquoi. Pourquoi suit-elle encore le mouvement, pouruquoi se laisse-t-elle tromper par le confort de la routine.

Même Tatsumi n'est pas une exception dans l'absolu. Elle a conscience de sa présence ici, à chaque instant; s'imagine lui ôter la vie mille fois avant de passer à autre chose. Il n'est pas en sécurité, pas celle communément admise du moins, et il le sait. La dame ne se sent pas le désir, pas plus que le besoin de s'en excuser – il comprend.

Et c'est avec des idées semblables qu'elle l'observe se défouler, sans un mot. Habillée d'ombres et de chiffons légers, elle n'est éveillé que parce qu'il l'est. Sa présence la garde sur le qui-vive, qu'importe l'habitude.

Une image. Ses entrailles étalées sur le sol rutilant de la salle de sport.

« Qui sait? » Elle sourit, ses lèvres sombres dévoilent ses crocs. « Je ne te pensais pas si aisément pris par surprise. » Ce serait si facile.

Bien sûr, elle n'en fait rien. Non, elle garde sa position, nonchalamment appuyée contre l'encadrement de bois sculpté. Pas question de l'approcher, pas alors qu'il est couvert de sueur – l'idée la ferait presque grimacer. Ou peut-être est-ce que l'odeur de sang qui flotte encore dans l'air, imperceptible mais enivrante pour elle.

« Un de ces jours, tu risques de ne pas te relever. » Sa santé ne la concerne pas, en dépit de l'observation malgré tout avisée. Ce serait simplement dommage qu'elle n'y soit pour rien – du moins s'en convainc-t-elle.

Brièvement, son attention se perd dans le vague, sur la lumière qui perce entre les volets fermés. Elle n'est pas venue pour l'admirer pas plus que le dévorer, encore moins le sermoner.

« Le tailleur a appelé. » Et pas question qu'il se présente à lui dans cet état. Carmina a une réputation à maintenir, après tout. « Tu vas devoir te déplacer. »

Quelque chose semble l'occuper cependant, trahie par le sillon creusé entre ses sourcils. Et pas besoin de chercher bien loin : elle a faim. Une conclusion qui en apporte aisément une autre, sa présence est un obstacle à ses pulsions. Pas par crainte de jugement, oh non. Elle aime simplement ses habitudes, et ses habitudes n'ont pas de spectateurs. Pas même lui, qu'importe les privilèges qu'elle lui accorde.

« Et je ne vais pas pouvoir te tenir compagnie sous la douche, malheureuse. » Elle laisse filer un rire, alors que tout dans sa posture indique l'impatience, l'urgence qui doucement mais surement se fait plus concrète. Peut-être est-elle simplement fatiguée de prétendre.

Chose certaine cependant, elle ne s'attardera pas plus qu'il en faut. « Nous aurons l'occasion de nous revoir plus tard, » elle quitte son appui sans plus attendre, prend même la peine de lui adresser une courbette exagérée avant de tourner les talons, ses dernières paroles disparaissant avec elle dans le couloir baigné de noirceur.

À moins qu'il ne disparaisse à nouveau.




   
Contenu sponsorisé
vos pronomspas de twft.
Messages :
Exp :
Quartz:
Date d'inscription :
vos tags